Une Tesla Model S comme taxi, c’est possible!
A Marseille, le taxi le plus connu de France roulait en Peugeot 406 puis 407 et se dénommait Daniel avec une plaque Allez l’OM. Tout cela n’était bien sûr que pure fiction pour la saga de Luc Besson.
Mais aujourd’hui à quelques kilomètres de Marseille, dans la zone de Vitrolles, un autre taxi (bien réel) est en train de faire le buzz avec sa nouvelle voiture. Alors non, elle ne vole pas, ne peut pas changer ses roues pour dévaler des pistes de skis…mais elle ne consomme pas d’essence!
Jean-François Nicolas a fait le choix début janvier de quitter sa confortable Citroën C5, plutôt discrète, pour une Tesla Model S. Un véhicule 100% électrique pour un taxi. Mais il est fada ce type? Absolument pas!
Jean-François songeait depuis deux ans d’investir dans un véhicule électrique mais pour sa femme. Il envisageait alors à la Renault ZOE et à sa « fameuse » location de batterie.
Mais finalement, il va choisir l’électrique pour son outil de travail. Suite à une conversation avec un collègue taxi, il découvre la marque Tesla. Il fait quelques recherches sur internet pour découvrir cette Model S et ce dernier tombe sous le charme. « Même si je suis plutôt d’un naturel discret et que je n’aime pas me faire remarquer, j’ai vraiment apprécié le look de cette voiture.«
Mais quid de son activité, une voiture 100% électrique avec une autonomie de 400 km n’est-ce pas un peu dangereux? « Je suis artisan et aujourd’hui la moitié de mes clients sont pour du médical et les autres des réguliers. Je reste en majeur partie dans mon secteur géographique. » Au lieu de stationner à attendre le client, lorsqu’il a besoin de charger les batteries de son véhicule, il peut compter sur l’IKEA de Vitrolles/ Saint Victoret ou aller à la concession de la marque à Meyreuil qui dispose de superchargeurs. « Je charge mon taxi à 80% à l’extérieur (et gratuitement) et 20% à domicile. Lorsque je vais à la concession je suis très bien reçu et en 40 mn les batteries sont rechargées à 95%, le café m’est même offert.«
Parlons tarif justement. Alors qu’il avait acquis sa Citroën C5 pour 41 000 euros, il faut compter entre 65 000 et 70 000 euros pour une Tesla Model S. Un prix équivalent à des modèles haut de gamme des marques allemandes. Jean-François a fait un rapide calcul entre le carburant et les révisions classiques, il économise avec son modèle environ 10 000 euros par an.
Depuis janvier, le taxi néo-marseillais a déjà parcouru 33 000 km et peut donc faire un premier bilan sur cette voiture particulière. « J’en suis très satisfait et je ne regrette absolument pas mon choix. Pourtant bon nombre de mes collègues taxis étaient dubitatifs. J’avais choisi une Citroën pour son confort, en comparaison avec les Allemandes toujours un peu dures. En passant sur une Tesla, je retrouve le même type de confort avec en prime moins de vibrations, une accélération linéaire et une souplesse de conduite. Malgré ses 400 ch, on n’a pas une conduite nerveuse. Les clients apprécient également le silence du véhicule et dans les embouteillages, on peut vraiment jouer avec le frein moteur ce qui est appréciable. J’ai une cliente qui craint la voiture et lorsque elle est montée à bord de la Tesla, elle m’a avoué qu’elle était moins stressée et qu’elle ferait appel à moi pour ses déplacements.«
Autre avantage de cette voiture, elle évolue tout le temps et se bonifie. « Lorsque j’ai acheté ma voiture en janvier, toutes les informations fournies par l’ordinateur de bord étaient en anglais. Seulement 15 jours plus tard, après une mise à jour, je disposais du français. Dans la foulée, une nouvelle mise à jour permettait de détecter les panneaux pour m’informer de la vitesse à laquelle je dois rouler. Au début du mois j’ai pu également bénéficier du système d’angle mort avec le volant qui vibre et une signalétique de couleur qui me permet de déterminer si une moto ou une voiture se trouve à proximité. Et tout cela gratuitement bien sûr! »
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Marseille-Nice en Tesla
Mais si un client demande d’aller par exemple sur Nice, comment faire?
« C’est typiquement la question que me posaient les autres taxis. Moi ce n’est pas mon activité principale. Ceux qui travaillent toute la journée surtout pour du médical, il est clair que la Tesla ne sera pas le modèle qu’il leur faut. Pour le cas de Nice, cela m’est arrivé. Si j’avais eu 50 km d’autonomie au compteur j’aurai conseillé au client de prendre un autre taxi. Mais cette fois-là j’étais à St Victor à Marseille un dimanche après-midi. Un jeune joueur de CFA du club de Nice arrive et me demande si je peux l’amener. J’avais alors 200 km d’autonomie. Je lui explique que je peux l’amener mais qu’on devra faire une pause de 10 mn à Fréjus pour recharger. Il connaissait le modèle et a accepté. Sur le trajet celui-ci a apprécié la qualité de système audio disponible dans la voiture. A hauteur de Fréjus, nous sommes sortis de l’autoroute ( pas de bornes sur les autoroutes), les bornes de recharges se trouvent au maximum à deux kilomètres des sorties et à proximité de grands hôtels ou restaurants. J’ai rechargé pendant 15 mn la voiture, pendant ce temps, nous sommes allés boire un verre à l’hôtel d’à côté. Au retour, j’ai refait une étape à Fréjus puis je suis rentré. Cela s’est fait sans problème.«
Jean-François Nicolas est également allé récupérer une cliente sur Narbonne avec un retour sur Brignoles. Comme il l’explique cela exige une petite organisation mais c’est réalisable. « Nous avons fait une pause sur Nîmes et cela s’est très bien passé.«
Les bornes de recharge
Comme notre « taxi Tesla » le souligne, il n’éprouve aucune difficulté dans son secteur pour recharger son véhicule entre l’IKEA ou la concession. En revanche lorsqu’on évoque le réseau de bornes de recharge dans la région PACA, il est un peu plus partagé. « Pour partir sur Nice ou Montpellier, cela ne pose aucun problème. En revanche les Hautes-Alpes sont encore une zone sur laquelle je ne peux pas travailler comme Briançon par exemple. Normalement cette situation devrait changer d’ici la fin de l’année car une borne est prévue sur la ville de Gap prochainement.«
La Tesla Model S conforme à une utilisation pour un taxi?
Il a fallu un peu de patience à Jean-François Nicolas pour faire accepter sa Tesla comme taxi. Comme aucune autre Tesla n’était utilisée comme taxi sur la région, il a fallu faire un certificat auprès de Tesla France. A noter, en revanche, qu’il existe déjà sur Paris un groupe de taxis Tesla depuis plus d’un an. Et, il ne serait pas étonnant que d’autres taxis du sud suivent l’initiative de Jean-François. « Régulièrement des collègues de Montpellier, Nice ou même du Var me contactent pour avoir des renseignements sur ma Tesla. »
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