Stellantis souhaite réduire sa production de moteurs thermiques

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Jean-Philippe Imparato, directeur des opérations pour Stellantis Europe déclare que la production des véhicules électriques serait une priorité pour 2025. Le groupe prend cette décision afin d’être raccord avec les objectifs de réduction des émissions polluantes.

Texte : Gaël Angleviel / Image : Stellantis

Stellantis prêt à réduire sa production de thermiques

Stellantis est prêt à réduire sa production de voitures à moteur thermique dès l’année prochaine pour atteindre ses objectifs 2025 en terme d’émissions. Le groupe préfère opter pour cette solution plutôt que s’acquitter de lourdes amendes de l’Union européenne. Les réductions de production pourraient commencer dès le 1er novembre, a déclaré Jean-Philippe Imparato. Certains constructeurs automobiles, dont BMW et le groupe Renault, ont demandé des modifications ou des reports des règles plus strictes en matière de CO2. Les objectifs prévoient donc 20 à 25 % des ventes pour les constructeurs avec des véhicules entièrement électriques. La part de marché des véhicules électriques dans l’UE était inférieure à 13 % au mois d’août 2024.

Stellantis s’oppose à tout retard ou assouplissement des règles. Le PDG Carlos Tavares a déclaré au salon de l’automobile de Paris le 15 octobre que Stellantis atteindrait ses objectifs. Il craint que tout retard dans l’application des objectifs soit profitable aux constructeurs chinois, technologiquement plus avancés. Imparato a déclaré, lors d’une interview donnée le 14 octobre au salon de l’automobile de Paris, que Stellantis devrait doubler sa part de VE l’année prochaine. Cela ferait donc un objectif à 24 % des ventes totales des VE. Si la demande des VE n’augmente pas, la seule solution reste la diminution de la production des moteurs thermiques.

Les objectifs 2025 restent la priorité

« Ma première tâche est d’aligner la production pour les véhicules vendus au cours du premier trimestre 2025 » d’ici la première semaine de novembre, a-t-il déclaré. Il faut environ 60 jours pour qu’une voiture passe de la chaîne de production à l’immatriculation. Et ce, que le client final soit un particulier, une entreprise ou un concessionnaire. Les règles de l’UE qui entreront en vigueur le 1er janvier fixeront un objectif global d’émissions de CO2 de 95 grammes par kilomètre. C’est un effort à faire par rapport à la moyenne actuelle des 106,6 g/km en 2023. Les constructeurs automobiles qui ne respecteront pas leurs objectifs individuels se verront infliger des amendes de 95 euros par gramme excédentaire et par véhicule.

Selon Luca de Meo, PDG de Renault, les constructeurs automobiles pourraient se voir infliger des amendes de 15 milliards d’euros. Les analystes de la banque Barclays, cités par le Financial Times, estiment ce chiffre à plus de 10 milliards d’euros. Un avantage potentiel pour Stellantis est le récent investissement du groupe dans Leapmotor. Il s’agit d’un constructeur automobile chinois qui a commencé à vendre deux VE en Europe. Les voitures vendues par la coentreprise Leapmotor International, dans laquelle Stellantis détient une participation de 51 %, seront comptabilisées dans les chiffres d’émissions du groupe.

En revanche, Imparato a refusé de donner un objectif de vente pour Leapmotor l’année prochaine. Mais si l’on inclut Leapmotor, la moyenne des VE de Stellantis s’élèverait à environ 20 %. Imparato a déclaré qu’il basera son budget de production global sur son portefeuille de commandes de VE. « Étant donné que nous ne produisons que des véhicules couverts par une commande d’un client, nous assemblerons autant de véhicules thermiques que nécessaire pour maintenir la part des véhicules électriques au niveau requis », a-t-il déclaré.

Un grain de sable dans la production

Mais le groupe va devoir faire face à d’autres problèmes interne, comme la baisse des commandes. Cela concerne évidemment le retard de production des Citroën C3 et ë-C3. Récemment, la production de l’usine Mirafiorin de Turin pour les Fiat 500e a été suspendue. C’est aussi le cas pour deux modèles Maserati et ce jusqu’au 1er novembre 2024. La cause est tout simplement la faible demande pour ces modèles cités. Stellantis est également confrontée à une surabondance de stocks en Amérique du Nord, où les livraisons sont en baisse de 36 %. Le cours de l’action de l’entreprise a fortement chuté après des bénéfices décevants au premier semestre et un avertissement sur les bénéfices lancé fin septembre.

Cependant, Imparato pense à plusieurs leviers pour augmenter les ventes des VE. par exemple, il a indiqué que les concessionnaires d’Espagne et d’Italie, où la part de marché des VE est inférieure à 5 %, n’auront pas à vendre 20 % de VE l’année prochaine, mais que ceux des Pays-Bas pourraient avoir à atteindre 50 %. Pour cela, Stellantis essaiera d’inciter les concessionnaire à vendre plus de VE. « S’ils jouent le jeu, ils gagneront beaucoup d’argent », a déclaré Imparato. Ce nouveau programme d’incitation récompensera l’ensemble de la chaîne de distribution, des vendeurs aux responsables de zone. Un grand concessionnaire, qui a demandé à rester anonyme, a déclaré que des incitations supplémentaires pour les VE seraient plus que bienvenues, mais qu’elles n’ont pas encore été communiquées.

Enfin, si les ventes des moteurs thermiques sont toujours au-dessus des objectifs, une autre solution est envisagée. Imparato a déclaré que Stellantis pourrait augmenter les prix des véhicules à moteur thermique « de manière flexible, par modèle, par marque et par marché ».