Stellantis recherche le successeur de Carlos Tavares
Le président de Stellantis, John Elkann, débute son processus de recherche du successeur de Carlos Tavares. Alors que les ventes sont inquiétantes en Amérique du Nord, le groupe se cherche un nouveau souffle.
Texte : Gaël Angleviel / Images : Stellantis
Stellantis cherche le successeur de Carlos Tavares
Le contrat du PDG Carlos Tavares à la tête de Stellantis expire fin 2026, le président John Elkann évalue ses options. Stellantis a déclaré qu’il était normal d’entamer une recherche pour remplacer Tavares. Mais il reste aussi la possibilité que Carlos Tavares soit prolongé au-delà de cette date. La pression sur Tavares augmente en raison des mauvaises performances de Stellantis sur plusieurs marchés. C’est notamment le cas aux États-Unis, son principal marché aux forts profits.
Elkann n’a pas l’intention de changer de direction immédiatement, et Tavares sera inclus dans le processus de recherche, selon des personnes proches du dossier. Néanmoins, Elkann est de plus en plus insatisfait de la situation en Amérique du Nord. Les ventes y ralentissent et plusieurs cadres de l’entreprise ont quitté le navire. Certaines personnes ont témoigné sous anonymat en raison des tensions internes. Une source proche d’Elkann, qui est également le plus grand actionnaire de Stellantis via la société holding familiale Agnelli, Exor, a indiqué que les événements récents n’ont pas déclenché la recherche d’un remplaçant. Au contraire, cela reflète le fait que trouver un nouveau PDG sera un processus long et compliqué.
Tavares, 66 ans, qui dirige Stellantis depuis sa création début 2021, a fait de l’entreprise l’un des groupes les plus rentables de l’industrie. Récemment, il a été pressé de redresser les opérations nord-américaines. Ceci dans un contexte de chutes des ventes, mais aussi des profits alors que l’action chute de plus d’un tiers en un an.
Le groupe retrouvera-t-il le chemin du succès ?
Tavares a suivi une politique de réduction des coûts stricte. Mais l’entreprise fait face à des problèmes aux États-Unis, ainsi qu’une demande affaiblie pour les voitures électriques en Europe. D’autant que la concurrence des constructeurs chinois se fait menaçante. Aux USA, les stocks des Jeep et Chrysler sont élevés, entraînant un ralentissement de la cadence de production. Ceci s’ajoute aussi aux quelques problèmes de qualité et rappels en série. Le non-renouvellement de certains modèles phares a contribué à amputé une partie de leur part de marché globale.
Plus tôt ce mois-ci, les dirigeants du réseau de concessionnaires américains de Stellantis ont critiqué Tavares pour avoir présidé à une « dégradation rapide » des marques de l’entreprise. Un mouvement est même né aux USA, souhaitant que les marques américaines soient à nouveau gérées par les américains. L’entreprise fait également face à la possibilité de nouvelles grèves aux États-Unis et en Italie dans les semaines à venir. Résoudre les problèmes aux États-Unis sera une « priorité absolue » pour Stellantis jusqu’à la fin de l’année. C’est ce qu’a déclaré la directrice financière Natalie Knight le 23 septembre, ajoutant que l’entreprise travaille dur pour trouver des solutions qui satisfassent toutes les parties prenantes, y compris les concessionnaires.
Tavares a exigé des coupes budgétaires supplémentaires pour protéger la rentabilité. Cela suscite évidemment des inquiétudes quant au fait que sa politique agressive puisse mettre en péril sur le long terme. Le conseil d’administration de Stellantis doit se réunir aux États-Unis les 9 et 10 octobre pour évaluer les plans afin de redresser les activités. En juillet, l’entreprise a annoncé une chute de 48 % de son bénéfice net du premier semestre.