Essai Dacia Duster GPL 2024 : la panacée ?
Si vous avez un budget contraint, le Dacia Duster GPL 2024 comblera vos besoins. Pas la peine de dépenser plus dans la gamme s’il s’agit de se déplacer convenablement, en deux roues motrices.
Didier LAURENT
Avec cette troisième génération, on pensait que le Dacia Duster 2024 se passerait de GPL. Il a bien fait l’impasse sur le diesel, mais est finalement resté fidèle au Gaz de Pétrole Liquéfié. Une bonne aubaine pour tous les fans du modèle, malgré la lourde inflation subie. L’entrée de gamme a bondi de moins de 13 000 € à près de 20 000 €.
Quel prix pour un Dacia Duster GPL 2024 ?
Vendu à partir de 19 690 € en finition Essential, le Duster GPL nécessite toutefois d’être choisi dans des sphères tarifaires supérieures afin de ne rien manquer en matière d’équipement, source de confort et d’une meilleure revente. Il est proposé à 21 600 € en milieu de gamme Expression, ou à 23 100 € en Extrême ou Journey, notre version d’essai. A ce prix, il n’y a plus grand-chose à ajouter pour obtenir une voiture bien équipée àun tarif compétitif. Il se montre également moins cher de 1 800 € que la version équipée du moteur TCe 130 4Xx2, et 5 000 € de moins que l’hybride de 140 ch. Il n’y a que si vous avez besoin d’une transmission intégrale que vous serez obligé de passer à la caisse : 25 700 € pour une livrée 130 ch 4×4 Expression, et 27 200 € en haut de gamme.
Un intérieur bien pensé
Le style est appréciable, tout comme le côté aventurier recherché ou le gros « Duster » gravé dans la planche de bord. Dacia a forcément fait des économies sur les matériaux, la douceur ou la finesse de certains équipements, mais la fonctionnalité demeure. Cette version haut de gamme, avec un écran central de 10,1 pouces, bénéficie d’une navigation connectée et d’une projection sans fil Apple Carplay et AndroidAuto. Il n’y a pas si longtemps, il fallait dépenser une fortune pour s’offrir ce genre de fonctionnalité. Sur la gauche de l’écran, on peut clipser un support pour smartphone, ce qui fait un peu double emploi.
L’espace à bord ne manque pas, à l’avant comme à l’arrière ou la banquette est plus sommaire que les sièges avant. Dans les deux cas les appuie-têtes n’ont pas misé sur le confort. Le volume de coffre est bon, en net progrès par rapport à l’ancien Duster, affichant désormais près de 520 litres dans un format carré, contre 445 auparavant. La présence du réservoir de 50 litres de GPL ne change rien à l’espace disponible, mais empêche la présence d’une roue de secours. Les dossiers des sièges arrière se rabattent en 2/3 1/3, à l’aide d’une petite tirette en tissu.
Sur la route, un parfum de voiture « à conduire »
Renault a eu son slogan « des voitures à vivre », on pourrait parler de « voiture à conduire » pour le Dacia Duster. Non pas qu’il laisse un souvenir impérissable après un passage à son volant, mais il rappelle avec la manière qu’il n’y pas si longtemps on passait des vitesses, on entendait des bruits… Ce qui encore le cas de beaucoup d’entre nous mais plus des acheteurs de voitures neuves. La voiture moderne a tellement progressé tout en devenant insonorisée et automatique (parfois même sans boîte de vitesse concernant l’électrique) qu’on a presque oublié que, parfois, on devait s’attacher à apprécier des voitures un peu plus rudimentaires. Il ne s’agit pas du tout de faire offense au Duster, dont les progrès en comportement sont très importants en comparaison de l’ancienne génération.
Mais le bruit du moteur reste pénétrant, et les perturbations aérodynamiques sur autoroute nous ramènent quelques années en arrière. Rien de grave en utilisation quotidienne, et certains apprécieront certainement la légèreté de la direction et le diamètre de braquage correct, tout comme la surveillance totale des abords de la voiture au moment de se garer. Vous apprécierez aussi la douceur des suspensions, avec des remontées sèches à petite vitesse en conséquence de la présence de jantes de 18 pouces. Mais c’est un défaut à la marge, et la tenue de route est bien meilleure qu’auparavant. Le châssis est plus moderne, et le rapport entre comportement routier et confort est objectivement satisfaisant. Envie de conduire un peu plus vite ? Le train avant vous rappellera rapidement à la raison, ce n’est pas le sujet de ce paisible SUV polyvalent.
Quel coût en carburant ?
Le Dacia Duster 2024, dans sa version Eco-G, profite du tarif abordable du GPL à la pompe : 0,99 €/l en moyenne, mais 1,09 €/l dans la station d’autoroute où nous avons fait le plein. C’est toutefois une bonne affaire, alors que le SP95 s’affichait à 1,99 € dans la même station. On doit pouvoir faire mieux en supermarché, et même si le GPL génère une surconsommation de 20 % en moyenne, on est encore gagnant. Là où on l’est moins, c’est sur le réseau de distribution : 1 500 stations distribuent du GPL en France, en baisse constante depuis des années. C’est environ une station sur 7 en France, alors que le GPL est très courant en Italie, est désormais plus présent en Espagne ou au Portugal, mais aussi dans certains pays d’Europe de l’Est.
Quelles performances pour le Duster GPL 2024 ?
Le petit moteur de 999 cm3 de cylindrée lui convient plutôt bien. Grâce à son turbo, il fait illusion à bas régime, et les premiers rapports laissent penser que la voiture a de bonnes ressources. Le moteur a un peu d’inertie, mais pas au point de rendre la conduite rebutante. La boîte mécanique à 6 rapports est bien étagée, mais les 3 derniers manquent un peu de pep à bas régimes en roulant chargé (seul à bord l’allant est bien meilleur). Le 0 à 100 km/h n’est pas honteux (13,2 s), mais les reprises sur nationale demandent un peu d’anticipation.
En essence, ce trois cylindres développe 90 ch, mais lorsqu’on passe en GPL (via un bouton) on gagne 10 ch. Sur route, notre consommation en GPL s’est établie à 8,5 l/100 km et 10,5 l sur autoroute, à bon rythme et dans une région à la topographie chahutée. En essence, il est facile de tomber en-dessous de 7l/100 km, alors que la consommation sur voie rapide dépasse aisément 8 l si on cravache un peu la mécanique. En additionnant les autonomies liées à l’essence plus au GPL, on peut aller très loin ( au moins 1 000 km en parcours mixte) sans pénétrer dans une station-service.