Nissan X-Trail e-4orce : il veut électriser vos vacances
La quatrième génération de Nissan X-Trail se positionne dans une catégorie à part grâce à ses technologies e-Power et e4orce qui apportent certains avantages de l’électrique sans les inconvénients. Explications.
Bientôt la période des vacances estivales, et avec elle le besoin d’une voiture vaste et peu consommatrice d’énergie pour embarquer la famille sans se ruiner (sur la route). Le marché des SUV regorge de propositions, mais cette version e-4orce du Nissan X-Trail est unique en son genre. Étrennée par le Qashqai en 2022, sa technologie e-Power est composée d’un moteur électrique, mais aussi d’un bloc thermique qui ne démarre que pour alimenter la batterie ou le moteur électrique du dispositif. Ainsi, la voiture n’est mue que par l’électricité, et le moteur 1,5 est moins sollicité car il n’entraine jamais les roues directement. Ce dispositif est ici relié à une transmission intégrale intelligente e4orce reprise du SUV 100 % électrique Ariya. Sur le papier, c’est séduisant. Mais sur la route ?
Un X-Trail agréable à conduite
La prise en mains est aisée, et le confort est de bon niveau grâce aux sièges en cuir matelassé de la version haut de gamme de notre essai. Le puits de lumière généré par la présence du toit en verre est une invitation au voyage, tout comme le silence de fonctionnement. Sur les premiers kilomètres, en ville, il est exact que la voiture se comporte comme un modèle 100 % électrique. Le couple est intéressant, les accélérations bien pleines. Lorsque la première intervention du moteur thermique se manifeste, c’est la discrétion qui domine. En zone urbaine, il n’a pas besoin d’augmenter fortement son régime pour recharger notre pile. Mais à peine plus de 1,7 kWh de batterie ne permet pas grand-chose en termes d’autonomie d’autant que la voiture est lourde. Il eut été certainement plus profitable d’utiliser une batterie un peu plus grosse afin de limiter des interventions du générateur.
Le système e-4orce est bien pensé
En e-Power 204 ch (150 kW), le moteur électrique entraine uniquement les roues avant. Mais sur la version e-4orce à quatre roues motrices, il est épaulé par une autre machine électrique de 100 kW située sur le train arrière. Il n’y a pas d’arbre de transmission, tout est électronique, ce qui permet aux quatre roues d’être plus réactives et de motricer sans délai dès que l’on touche à l’accélérateur. Le moindre rond-point abordé à bonne allure permet de ressentir la rapidité d’exécution du dispositif. Ce que n’aime pas l’X-Trail, c’est être bousculé. La conduite rapide sème la pagaille dans son fonctionnement placide de voiture électrique. D’autant qu’en conduite coulée on maximise le côté zéro émission et le plaisir qui va avec. Et comme on n’a pas besoin de brancher pour recharger, l’expérience est meilleure. A noter que cette transmission intégrale intelligente n’est pas seulement conçue pour la route, et permet au nouveau X-Trail se s’aventurer facilement en dehors des sentiers battus.
Ca consomme, un X-Trail électrifié ?
Au moment de passer à la pompe, le retour à la réalité peut être un peu brutal. Avec un véhicule qui pèse près de deux tonnes, les parcours urbains sont ceux qui demandent le moins d’énergie. En revanche, en fonction de la topographie et de la typologie de parcours (et notamment l’autoroute), la consommation peut facilement grimper à 8l/100 km, contre 5l/100 km en conduite exclusivement urbaine. C’est un bon score pour une voiture de cette taille et à sept places, mais peut être perçu comme un peu décevant au regard du côté électrique mis en avant. Il faut donc acheter ce véhicule en connaissance de cause, considérer sa technologie, sa puissance et sa masse et ne pas s’attendre à une consommation de citadine.
Pour la famille, vraiment ?
Lors du lancement de la première génération, en 2001, il s’agissait de s’adresser à une clientèle quelque peu baroudeuse. Elle est toujours dans le viseur du constructeur japonais avec ce quatrième opus de l’X-Trail. Mais Nissan vise surtout les familles un peu aisées qui vivent à la campagne ou à la montagne, avec des loyers attractifs après un premier versement de plus de 10 % du prix de la voiture (voir détails sur www.nissan.fr). Pour ce qui est de l’habitabilité, le résultat est correct mais pas distinctif. Les places avant sont vastes, et l’arrière est doté d’une banquette qui coulisse permettant de moduler le volume du coffre. Les dossiers de celle-ci peuvent même s’incliner dans différentes positions, et les sièges des deuxième et troisième rangées se rabattent facilement. C’est une modularité appréciable, mais le volume de coffre est de seulement 485 litres en sept places (sièges de troisième rangée rabattue) et 575 litres en cinq places, ce qui le place dans la moyenne basse de la catégorie. Un Peugeot 5008, pourtant 4 cm plus court, propose un coffre de 702 litres avec les sièges coulissants reculés au maximum. Autre point à considérer : les deux places du fond sont à réserver à des enfants ou des personnes de petite taille, pas plus de 1,65 m.
Combien coûte le Nissan X-Trail ?
Avant tout, soulignons le caractère haut de gamme du véhicule. Le Nissan X-Trail a profité de son retour pour se positionner de manière plus distincte vis-à-vis du Qashqai, et ça lui va plutôt bien. Il est proposé à partir de 43 700 € en e-Power 204 ch et deux roues motrices. Pour accéder à la version quatre roues motrices e-4orce, il faut grimper à 46 000 € (213 ch) en entrée de gamme, et à 56 100 € pour la version Tekna + avec une liste équipements impressionnante. Il faudra en revanche encore ajouter 900 € pour les deux places supplémentaires dans le coffre, qui amputent le volume de chargement de 90 litres. Avec les options incontournables de peinture (1 450 € pour une teinte biton), on approche assez vite des 60 000 €, cette motorisation étant en outre sujette à un malus « écologique » de 1 761 € (pour 152 g de CO2/km), mais aussi au poids, jusqu’à 1 650 €. Les familles nombreuses pourront faire baisser la note en étant exonérées de cette taxe.