Lamborghini dévoile la Temerario qui remplace l’Huracán
Après dix ans sur le marché, la Lamborghini Huracán laisse sa place à un nouveau modèle. C’est donc la Temerario, une hypercar hybride rechargeable qui prend la relève, avec 920 ch sous le capot.
Texte : Gaël Angleviel / Images : Lamborghini Media
La Temerario prend la relève de la Huracán
C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour Lamborghini avec l’hybridation de sa gamme. Elle l’avait déjà fait avec la Revuelto qui prenait le relais de l’Aventador. Ici, on abandonne définitivement le V10 atmosphérique de 5,2l pour un V8 Turbo hybride. Cette hypercar combine ainsi trois moteurs électriques à son bloc V8. Ceci offrant près de 45 % de puissance en plus par rapport à la Huracán à moteur V10 qu’elle remplace.
La Huracán, lancée en 2013, suivait de près la lignée tracée par la Gallardo, mais en une décennie, le monde de l’automobile a énormément évolué. Face à la nécessité de réduire les émissions tout en augmentant la puissance, Lamborghini a fait le choix d’électrifier tous ses modèles. Ferrari a adopté une approche similaire il y a quelques années en passant à des V8 turbocompressés. Alors, certes la sonorité est moins envoutante sur les moteurs de Maranello comparée aux blocs atmosphérique. Lamborghini ne voulait pas commettre la même erreur.
Le moteur V8 de la Temerario perd deux cylindres et un peu de pureté par rapport au moteur atmosphérique qu’il remplace. Cependant, Lamborghini n’a pas opté pour la solution de facilité en installant une version améliorée du V8 de 4,0 litres à vilebrequin cross-plane, utilisé dans de nombreux autres modèles du groupe VW, y compris le SUV Urus de la marque. Au lieu d’opter pour un moteur V8 standard du groupe Volkswagen, la Lamborghini Temerario se dote d’un V8 biturbo de 4,0 litres spécialement conçu pour elle. Ce moteur partage une configuration en V comprenant le turbo, comme le V8 de l’Urus. Mais le moteur de la Temerario bénéficie d’un vilebrequin à plan plat, typique des supercars.
Le tour de force de la Temerario
La dernière-née de Lamborghini permet à son bloc de monter jusqu’à un régime incroyable de 10 000 tr/min. Atteindre une telle vitesse de rotation serait déjà impressionnant pour un moteur atmosphérique. Mais c’est totalement inédit pour un moteur turbo de série. Lamborghini promet que ce nouveau V8 produira un son bien plus excitant que la plupart des moteurs turbo. La firme italienne souligne même qu’il a été conçu de manière à transmettre volontairement certaines vibrations au châssis et aux sièges pour intensifier l’expérience sensorielle.
Ainsi, le bloc V8 thermique produit à lui tout seul 800 ch à 9 000 tr/min. Ensuite, il faut rajouter la puissance des trois moteurs électriques de 148 ch. Deux d’entre eux sont installés à l’avant, permettant à la Temerario d’avoir une transmission intégrale et une fonction de vectorisation de couple. Un troisième moteur, monté entre le V8 et la nouvelle transmission à huit vitesses, fonctionne comme un démarreur-générateur et comble le couple avec 300 Nm. La puissance combinée est donc de 920 ch, surpassant la Ferrari 296 GTB (830 ch) ou autre McLaren Arutra (680 ch) et 750S (750 ch).
La seule petite ombre au tableau concerne le poids, car elle accuse 1 690 kg sur la balance. Elle est donc plus lourde de 268 kg que la Huracán LP640 EVO, et également 220 kg plus lourde que la Ferrari 296. Cependant, ce surpoids ne se reflète pas dans ses performances. Lamborghini annonce que la Temerario atteint les 100 km/h en seulement 2,7 secondes. La Huracán était à 2,9 secondes sur le même exercice. La Temerario annonce une VMAX de 343 km/h contre 325 à sa devancière.
Un design consensuel, moins révolutionnaire que le moteur
Bien que les silhouettes soient similaires et que les deux modèles arborent des échappements centraux montés en hauteur, les prises d’air avant et latérales plus ciselées de la Temerario sont moins flamboyantes, et ses phares à LED fins s’étirent horizontalement sur le nez, au lieu d’être inclinés vers l’arrière.
À l’intérieur, la Temerario ressemble étrangement à sa grande sœur, la Revuelto. On retrouve la même disposition du tableau de bord avec un combiné d’instruments numériques configurable. Au centre, un écran tactile en format portrait, et un bouton de démarrage sur la console, caché sous un cache rouge de style avion de chasse. Le volant à méplat, avec son sélecteur de mode de conduite et son bouton pour le mode électrique, est également identique. Les conducteurs ont le choix entre quatre modes de conduite : Citta, Strada, Sport, Corsa, et Corsa Plus, ce dernier désactivant le contrôle de stabilité ESP. La Lamborghini Temerario propose également un mode drift avec trois réglages pour s’adapter à différents niveaux d’expertise en survirage.
La Temerario peut se conduire en mode 100 % électrique. Cependant, Lamborghini n’annonce pas d’autonomie, seulement la capacité de 3,8 kWh de la batterie. On peut estimer une faible autonome de 4 / 5 km avant que le V8 ne chante à nouveau. La Ferrari plus légère et une batterie plus généreuse offre entre 11 et 16 km d’autonomie. Recharger la Temerario prend 30 minutes avec une alimentation de 7 kW. Mais le V8 peut s’en charger aussi, en mode Recharge. Cependant, il faudra sacrifier un peu de puissance, 715 ch seront « seulement » disponibles.
Un spider à venir ?
Il est probable que par la suite, des modèles spiders soient dérivés de ces modèles. Rouven Mohr (directeur de la R&D de Lamborghini), a également laissé entendre qu’une variante plus légère et simplifiée à propulsion arrière pourrait être au programme. Lamborghini n’a pas encore révélé les prix du Temerario. Mais compte tenu de toute la puissance, on peut s’attendre à un prix proche de la Ferrari 296 : 340 000 €.