Le Tour de la France en voiture électrique : une expérience sous haute tension
Les bonus toujours plus généreux pour l’achat d’un véhicule « propre » augmentent l’intérêt pour la voiture électrique. Mais, alors que la France est en vacances, et majoritairement sur son propre territoire, est-ce qu’un véhicule zéro émission est le plus adapté pour les longues distances ? Eléments de réponse avec le KIA e-Niro pour un tour de France en voiture électrique.
Jour 1 : Lille – Reims – Troyes – Dijon, 580 km
L’autonomie n’est pas une question
Départ de la concession Kia Englos-Lille sous un ciel clair mais nuageux peu après 9h30, avec 423 km d’autonomie affichée au compteur. 2h15 plus tard, après 220 km parcourus, nous arrêtons à Reims dans une station Ionity avec encore 45 % d’énergie dans les batteries. La borne demande 27 minutes pour repasser à 80 % de charge, et 1h12 pour 100 %. Nous choisissons de faire une pause déjeuner, de répondre à nos mails professionnels… Et la voiture sera prête avant nous !
Puis nous parcourons 275 kilomètres en 2h30, avant d’arriver sur une autre station Ionity, du côté de Langres (52). Là ce sera 40 min pour repasser à 80 %, ou 1h30 pour 100 %. Nous choisirons la première option. Ainsi, nous aurons le temps de afin de passer par les vignobles bourguignons avant de rejoindre le centre de Dijon. Après un parcours de près de 600 km et deux pauses, comme le recommande la sécurité routière, nous arrivons à l’hôtel avec plus de 50 % de batterie. La mise à notre disposition d’une prise standard dans le parking nous permettra de remonter à 80 % pendant la nuit, et gratuitement.
Jour 2 : Dijon – Lyon – Marseille – Montpellier : 720 km
Le système UVO du KIA e-Niro s’occupe de tout
Pour cette seconde journée, qui représente l’étape le plus longue de la semaine, nous choisissons de laisser notre e-Niro piloter seul ses ressources énergétiques, et de choisir des points de recharge dans la liste de stations de recharge proposée par le GPS, en fonction de notre itinéraire. Le premier arrêt, après 250 km, nous conduira près de Vienne, dans une station CNR hors autoroute, et proche d’un environnement très agréable, boisé et bordant un fleuve. Nous y parvenons après une première déconvenue, sur une aire d’autoroute, avec une borne du réseau Izivia inactive. Puis la seconde pause se fera dans la concession KIA de Cavaillon (84), qui offre ce service à ses clients mais pas seulement, et qui est référencée sur les sites spécialisés, comme par exemple Chargemap. De là, nous atteindrons Montpellier en fin de journée, après d’autres soucis avec des bornes du réseau local Révéo, et avec des batteries bientôt vides (7%).
Jour 3 : Montpellier – Toulouse – Arcachon, 580 km
La recharge lente peut être salvatrice
Au départ de Montpellier, après une (courte) nuit de charge sur une prise classique 220V, notre e-Niro est crédité de 37 % d’autonomie. Une bonne aubaine, qui nous permet d’élargir notre rayon d’action sans attendre, et viser tout de suite une borne de recharge rapide. Nous choisissons de faire une pause une heure plus tard. C’est aussi reculer pour mieux sauter, et repartir avec une grosse autonomie. Ce regain d’énergie nous permettra de rejoindre le sud de Toulouse, sur une borne Ionity et ses 350 kW de puissance. Là, nous choisissons de faire une pause plus longue afin d’atteindre les 100 % de batterie.
A ce moment-là, 330 km nous séparent d’Arcachon, dont 310 km d’autoroute… Avec 37°C de température dans l’air, même si le e-Niro est homologué pour 455 km d’autonomie en cycle mixte, nous doutons de pouvoir y arriver. En effet, une voiture électrique divise généralement son autonomie par deux sur autoroute… Pourtant, nous relèverons le défi haut la main ! A l’arrivée, il nous restait même 85 km d’autonomie théorique, après avoir parcouru nos 330 km en 3h25, pour une consommation moyenne de 15,9 kWh. Une excellente moyenne, peut-être aidée par le fait que la voiture et ses batteries étaient neuves. En arrivant à Arcachon, nous trouverons sur le parking de l’hôtel une prise de type 2 en libre-service et fonctionnelle. Comme quoi la recharge lente est également un atout pour voyager loin.
Jour 4 : Arcachon – Nantes – Saint-Malo, 650 km
Bien utiliser une électrique, c’est ludique
En partant de l’hôtel, la voiture offre 62% d’autonomie, grâce à la prise gratuite mise à disposition sur le parking. Direction les forêts de Lège Cap-Ferret avant de remonter vers le nord. Notre premier arrêt de déroulera au-dessus de Bordeaux à environ 200 km de là. Mais la borne est occupée. Nous en cherchons une autre (la même) mais elle ne fonctionne pas. Nous revenons sur la première, finalement libérée, mais qui saute une fois arrivée à 25 %…
C’est un concessionnaire KIA de Charentes qui nous sauvera la mise. Mais sa borne ne délivre que 22 kW. ..Nous reprenons le minimum vital puis nous nous remettons en route. 150 km plus tard, nous stoppons près d’une borne gérée par Bouygues énergie, mais elle ne marche pas. Celle du parking du centre commercial Auchan de Nantes, non plus. Nous échouerons en banlieue de Nantes où une nouvelle borne sera activée à distance par son opérateur. Nous finirons par rejoindre St Malo en soirée, après moult désillusions. Le point positif de la journée, c’est le fonctionnement parfait et la grande autonomie de notre KIA e-Niro. Grâce à ses grosses batteries et sa technologie (palettes permettant de piloter la force de la régénération, boîte de vitesses intelligente, climatisation frugale en énergie), le crossover coréen nous a permis de garder confiance même dans les situations les plus délicates.
Jour 5 : Saint-Malo – Caen – Paris, 420 km
L’importance de la borne haute puissance
Après les déconvenues des jours précédents, nous choisissons une zone dotée de plusieurs bornes, « au cas où ». Mais la première sera la bonne : la borne Mobi SDE, dans la banlieue de Caen, fonctionne parfaitement. Comme toutes les bornes de recharge rapide, elle se déclenche soit par une carte d’abonnement, soit par l’activation d’une application que l’on peut souscrire sur place. Dans ce second cas, la facture est un peu plus élevée, mais au moins ce procédé permet de continuer sa route. Il nous faut 30 minutes pour repasser à 80 % et enfin pouvoir atteindre Paris, but de notre périple.
Conclusion – Le Tour de France électrique en KIA e-Niro
La voiture électrique n’est pas le problème
Le KIA e-Niro utilisé dans pour notre reportage n’est pas à mettre en question. Au contraire, il a pallié beaucoup de situations critiques et s’est montré fidèle en termes d’autonomie et de fiabilité tout au long de la semaine. En revanche, le réseau de bornes de recharge rapide pose question. Le Gouvernement a indiqué vouloir passer à 100 000 points de recharge d’ici fin 2021. Faire fonctionner correctement les 21 000 existantes serait déjà un progrès.
Photos : C. Hunsicker / ACE Team