Vers une augmentation des équipements de sécurité obligatoires
L’Europe envisage de durcir la législation en matière d’équipements de sécurité obligatoires, à des fins de protection des automobilistes. Mais à quel prix ?
La rapporteuse de la commission « Marché intérieur et protection du consommateur », Roza Grafin von Thun und Hohenstein, a annoncé vouloir augmenter la sécurité des véhicules mis en circulation en Europe. Pour cela, elle soumet l’idée d’augmenter la liste des équipements obligatoires sur les nouveaux véhicules.
Ces équipements de sécurité active rendus obligatoires devraient permettre de faire baisser les accidents graves en Europe. Mais ces éléments laisseront tout de même la possibilité au conducteur de choisir par lui-même : il n’y aurait donc pas de conduite autonome imposée, mais plutôt une augmentation des aides à la conduite obligatoires. Ainsi, les régulateurs de vitesse adaptatifs pourraient devenir une option de série, tout comme la surveillance de somnolence, le freinage d’urgence automatique, l’avertissement de distraction du conducteur ou encore l’alerte au franchissement involontaire de ligne.
Ces éléments font déjà partie intégrante des packages d’options proposés par la plupart des constructeurs automobiles : leur forçage sur l’ensemble des niveaux de finitions permettrait à tous les nouveaux propriétaires de véhicules neufs d’obtenir une voiture plus sûre, sans dénaturer pour autant le plaisir de conduite. Mais un autre élément pourrait être rendu obligatoire, et fera grincer des dents plus d’un…
Tous sous écoute, pour notre sécurité ?
Cette proposition semble vouloir mettre tout le monde sur le même pied d’égalité en matière de sécurité au volant, mais elle cache une autre partie un peu plus inquiétante : des boîtes noires feraient leur apparition dans les voitures. En cas d’accident, les forces de l’ordre et les compagnies d’assurance pourraient prendre connaissance de ces données afin de comprendre ce qu’il s’est passé. Mais cet usage va-t-il se faire au détriment des libertés individuelles ? En effet, des personnes mal intentionnées et bien équipées pourraient recueillir les données d’utilisation du véhicule prêté. Alors, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour notre propre sécurité ?
Cette proposition de la commission présidée par Roza Grafin von Thun und Hohenstein précise que le prix de la généralisation des systèmes d’aides à la conduite est estimé à 70 euros environ par véhicule vendu, compte-tenu de la simplification logistique engendrée. C’est un point positif pour les clients les plus fragiles financièrement : ils pourront ainsi bénéficier d’un véhicule mieux équipé sans que le coût global ne soit grandement augmenté. Mais ce n’est pas pour demain : après l’adoption de cette nouvelle norme (si un jour elle est validée), il faudra attendre encore trois ans avant de voir débarquer ces équipements de sécurité obligatoires sur nos véhicules neufs. Cela laisse le temps de poser quelques questions intéressantes sur ces boîtes noires.
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Saito BARDEN