Essai Skoda Scala : très nouvelle, et valable en diesel
Le constructeur tchèque investit un segment qui lui était jusqu’alors inconnu avec la nouvelle Skoda Scala, qui prend place entre la « petite » Fabia et l’Octavia. Avec du bon, et du moins bon, mais au final avec une proposition cohérente et un niveau de technologie assez démonstratif.
La Scala vient s’intercaler entre la Fabia et l’Octavia, dont nous découvrirons les contours de la prochaine génération d’ici la fin de l’année.
Elle arrive dans un segment où la bataille est homérique, et où les Volkswagen Golf, Peugeot 308 ou Renault Mégane dominent.
Longue de 4,36 m, pour 1,79 m de largeur et 1,47 m de hauteur, la Scala se situe dans la moyenne du segment, mais fait la différence sur le coffre : 467 litres, contre 380 pour une Golf, 407 litres pour la Mégane et 420 litres pour la 308.
Dans l’esprit « on propose du Volkswagen à moins cher », sa plus proche concurrente est la Seat Leon, mais celle-ci ne fait pas mieux en coffre (380 litres) ni en équipement technologique.
Jouant sur son prix toujours bien placé, mais tout de même vendue 30 230 € en version haut de gamme Style bien équipée, cette Skoda compte bien prendre quelques parts de marché, et installer la marque dans une catégorie de volume, après avoir positionné avec succès ses deux SUV Kodiaq et Karoq, et avant d’autres surprises électrifiées qui devraient arriver d’ici le début de l’année prochaine.
Intérieur modernisé
Entre le cockpit digital et le grand écran central installé en promontoire de la planche de bord, la Scala offre une bonne dose de modernité. Mieux, elle surprend.
Le nouvel ensemble d’info divertissement est impressionnant à défaut d’être le plus intuitif.
La sellerie, bien taillée, ne réserve pas de mauvaise surprise, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, où la place est plus généreuse qu’à bord de ses concurrentes directes.
Profitant d’un empattement porté à 2,65 m, la Scala sait donc recevoir, et propose des matériaux pour la plupart moussés et de bon niveau. Le style n’est pas spectaculaire, mais elle est clairement pratique à utiliser, et après une semaine à bord avec plus de 1 000 km parcourus, on peut dire qu’à défaut de dégager beaucoup d’émotions, cette Skoda est assez bien pensée pour la vie de tous les jours.
Le hayon de coffre électrique est un vrai plus, et le compartiment à bagages est bien taillé. On aurait juste aimé un seuil de chargement un peu plus bas, ou un plancher un peu moins profond, voire les deux.
Tous les autres équipements de confort – l’accès et le démarrage mains libres, la climatisation bizone, les vitres arrière, le hayon au verre surteinté, ou le toit panoramique avec rideau occultant ont eux aussi égayé le séjour, embelli par une mécanique de bon niveau mais dont les effets ne sont pas tous satisfaisants.
Méritante diesel
La Skoda Scala 1.6 TDI 116 fait montre d’un moteur à la technologie moderne qui respecte les normes anti-pollution les plus sévères et se veut très frugal en carburant : 4,1 l/100 km sur sa fiche technique, et 5,5 l/100 km dans la réalité, et jamais plus de 7 litres quel que soit le rythme de conduite choisi. Il rappelle que le diesel n’est pas mort et se veut encore cohérent selon l’utilisation que l’on peut en faire, affichant en outre un caractère économique intéressant.
Assez rond et bien en accord avec la boîte de vitesses DSG à 7 rapports, ce petit moteur volontaire sera un bon serviteur quotidien à condition de parcourir fréquemment de longs trajets, les diesels modernes s’accommodant peu, rappelons-le, des petits trajets répétés et notamment en zone urbaine.
Sur route, la Scala offre un comportement satisfaisant : son châssis (piloté sur notre modèle d’essai) vient de la Volkswagen Polo. Il a été étiré à son maximum (plateforme MQBA0) et donne le change dans les changements d’appui successifs.
L’ensemble amortisseurs et suspensions est homogène, et finalement c’est le manque de filtration sonore, aussi bien des bruits mécaniques que des trains roulants, qui dérange le plus. Et c’est là le plus gros défaut de cette Scala : son manque de finesse.
D’autres modèles, certes plus haut de gamme chez Skoda comme le Kodiaq, semblent plus aboutis sur ce point. C’est néanmoins étonnant, pour un modèle qui arrive pour la première fois dans un segment si disputé, de ne pas avoir poussé le curseur un peu plus loin sur le ressenti global, alors que la voiture est plutôt réussie par ailleurs.
Autre pierre d’achoppement : les aides à la conduite. Trop présentes, qui manquent elles aussi d’optimisation, comme par exemple le « Lane Assist » qui demande de « reprendre le contrôle » sur l’écran central alors que vous avez bien les deux mains sur le volant.
Renseignements pris, il semblerait que ce soit le système de centrage dans la voie qui, dans sa grande précision, ne permet pas à la voiture d’enregistrer de mouvement de couple sur le volant, pensant alors que le conducteur est absent. Agaçant, mais déconnectable.
D’une manière générale cette Skoda est très technologique, peut-être trop pour le client type de la marque, mais elle a le mérite de démontrer ce dont elle est capable et ne perd pas son esprit « simply clever » en proposant une multitude de petites attentions qui facilitent son utilisation.
A noter, enfin, que la Scala est dotée de la dernière génération d’Apple CarPlay et Android Auto, lesquels se passent de câble pour se connecter à votre téléphone. Bien posé dans son espace de recharge à induction, le smartphone communique alors avec la voiture et fonctionne de façon assez fluide. Bravo – aussi – pour cela.
Conclusion
D’un design extérieur qu’il conviendra à chacun d’apprécier, la Skoda Scala est un modèle classique mais technologique, habitable mais manquant un peu de finesse depuis le volant.
Elle en fait des tonnes avec son grand écran et ses compteurs digitaux, mais fait un peu l’impasse sur la conduite feutrée que l’on attendait légitimement d’un modèle diesel normalement pensé pour les longs trajets.
Fidèle compagnon du quotidien, très économique à l’usage, la Scala offre néanmoins des aspects pratiques indéniables, ce qui peut en faire une familiale appréciée.
Elle existe également en versions à essence, à préférer si vous roulez peu, et en 150 chevaux si vous voulez vous faire plaisir.
Ses points forts
– Châssis bien équilibré
– Gamme de moteurs sobre et efficace
– Equipements technologiques de pointe
Ses points faibles
– Manque de filtration sonore des bruits mécaniques
– Technologie « Lane Assist » perfectible
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Didier LAURENT
Photos : DR