Essai – Scirocco « R » Lines
Redif du 23/03/2010
Après la Mégane RS et la Focus RS, nous voici au volant de la Scirocco R… Quel est le point commun entre ces trois sportives ? Tout simplement un moteur turbo et une puissance transmise au sol par les roues avant. L’enjeu de cet article n’est pas de faire un comparatif (il sera fait plus tard) mais de vous faire découvrir la toute dernière évolution de la Scirocco…
Sirocco « R Lines » : 2.0 TSI 265 ch.
Pour commencer, posons le décor technique : moteur TSI 4 cylindres en ligne turbo à injection directe, 1 984 cm3, 265 chevaux à 6 000 tr/mn, 350 Nm à 2 500 tr/mn et zone rouge à 7 000 tr/mn. Voilà qui est alléchant !
Mais que devient le 6 cylindres traditionnel des versions « R » ? Et bien il n’a pas sa place sous le capot de la Scirocco R, qui fait la part belle au « donwsizing » avec pour argument une consommation (8 litres au 100 en moyenne) et une émission de CO2 réduites (187 g/km) grâce à une cylindrée contenue et une suralimentation maitrisée.
C’est vrai que tout cela est important, mais le chant d’un six pattes, c’est quand même ce qui se fait de mieux dans ce type de voiture. Et même s’il délivrait 15 chevaux de moins dans la R32, cette dernière signait des chronos très proches…
Il faut cependant reconnaitre que la sonorité à bas régime (merci les silencieux à clapet actif) de la Scirocco R est agréable et que le passage du rapport supérieur au delà de 5 000 tr/mn s’accompagne d’une petite déflagration très « course ». Par contre, entre les deux, c’est bien un 4 cylindres qui ronronne et se dope par le biais d’une suralimentation par gaz d’échappement (jusqu’à 1,2 bar de pression d’admission) avec refroidissement de l’air d’admission. Par rapport aux versions de moindre puissance, les pistons du moteur quatre cylindres sont équipés de boulons renforcés. Les bielles sont également de conception plus robuste afin de pouvoir transmettre avec sécurité le puissant couple au vilebrequin. Du fait des importantes forces exercées par le moteur, le bloc cylindre a également été renforcé.
Ce dernier a participé au 24 h du Nurburgring en équipant trois Scirocco GT24 et délivrait 315 chevaux. Il a donc une marge de progression en terme de puissance que bon nombre de préparateurs ont su percevoir pour ajouter une poignée de chevaux. Mais pour quoi faire ? En effet, si la motricité est acceptable à allure soutenue, elle avoue ses limites en cas d’accélérations franches sans ESP. Rien de catastrophique mais la définition plus orientée « GT » que sportive pure et dure est à ce prix. Voilà qui amène à parler du châssis de la Scirocco R.
Comportement sain…
De série, Volkswagen dote la Scirocco R d’un châssis sport spécialement réglé et d’un blocage de différentiel sur l’essieu avant, XDS. Il s’agit d’une fonction élargie du blocage électronique de différentiel (EDS) intégré à l’ESP. Ce n’est pas un autobloquant car le XDS compense le sous-virage en appliquant une pression de freinage sur la roue qui patine afin de rétablir la traction. Il ne reporte pas la puissance sur la roue qui dispose de la motricité. Tout est dans la nuance…
Point important : l’ESP de la Scirocco R (touche sur la console centrale, voir photo ci-dessous) dispose d’un mode sport qui le fait entre en action plus tard, déconnecte totalement l’anti-patinage électronique (ASR) et offre à la direction assistée électromécanique une courbe plus sportive.
Notre version d’essai disposait du DCC, c’est à dire d’une suspension réglable qui donne le choix entre le mode sport, confort et normal (voir photo ci-contre). Sur les pavés parisiens, la différence est notable et on a vite fait de passer en mode « confort – boite auto » pour avoir une conduite détendue.
Sur petites routes bosselées, on choisira le mode « normal » et sur une belle route lisse, le mode « sport » apportera une fermeté qui donne à la voiture un comportement plus incisif en limitant le roulis.
De plus, lors des phases d’accélérations, de freinage ou de braquage, l’amortissement est durci en quelques fractions de seconde.
Pour accompagner le travail des suspensions, la Scirocco R se pare de belles jantes « R » en alliage léger de 18 pouces de (type «Talladega»), montes de pneus de taille 235/40, (de série.) Des jantes de 19 pouces sont disponibles en option.
Enfin, coté freinage, on dispose de disques d’un diamètre de 345 mm à l’avant et de 310 mm à l’arrière. Il nous est apparu suffisant, mais un usage circuit (que nous n’avons pas pu faire) permettrait de la juger à la limite de ses capacités.
La boite DSG : j’aime et… j’aime pas !
La boite DSG de la Scirocco R est géniale ! Elle offre une rapidité de passage de rapport instantanée. Elle se commande à l’aide de palettes au volant (on monte les rapports à droite, on les descend à gauche) et dispose d’un mode automatique qui permet de « cruiser » tranquillement tout en pouvant faire un « kick down » qui la fait rétrograder de 6 en 3 par exemple pour un dépassement éclair (et donc sécurisé !). L’objectif de ce mode est d’économiser du carburant et les vitesses passent le plus tôt possible si on a le pied léger. Voilà pourquoi j’aime cette boîte.
Pourquoi je ne l’aime pas ? Parce qu’elle me gâche une partie de mon plaisir à bord de la Scirocco R en conduite rapide et sportive. En effet, lorsqu’on décide que c’est le moment de s’amuser, on passe le levier en position « manuelle ». Et à partir de là, il paraît logique que c’est à vous et vous seul de décider à quel moment doivent passer les rapports supérieurs à l’approche de la zone rouge… De quel droit cette boite décide-t-elle de le faire à votre place ???
Ce qui est encore plus désagréable, c’est de donner une petite impulsion sur la palette de droite au moment où l’électronique décide de passer le rapport supérieur car dans ce cas, vous obtenez l’enclenchement de… deux rapports !! On passe ainsi, par exemple, de seconde en…. quatrième ! Voilà qui nuit grandement à l’accélération de la Scirocco R…
De plus, si la zone rouge est titillée au moment de freiner pour aborder un virage, vous serez surpris par le passage du rapport et vous perdrez le bénéfice du frein moteur et la voiture sera déstabilisée au moment de la mettre en appui.
A la place de cette règle de gestion de passage des rapport, l’insertion de diodes dans le compte-tours à l’approche de la zone rouge aurait été la bienvenue !
Par contre, le petit coup de gaz au rétrogradage est très sympathique…
Et ça pousse ?
Les chiffres sont ceux fournis par Zeperfs.com : avec un poids de 1 509 kg , on atteint 100 km/h en 5.9 secondes et 200 km/h en 21 s. Le 80-120 km/h est réalisé en 3.1 secondes en faisant un Kick Down. Le mille mètres DA est abattu en 25.6 secondes selon Volkswagen, ce qui parait très ambitieux… Le mieux est encore de regarder la video…
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=eyYJiDiRaFE&feature=player_embedded#[/youtube]
Elle attire les regards…
La Scirocco R attire les regards. Sa ligne a encore été magnifiée (moi j’aime bien !!) grâce à des retouches bien senties : partie avant avec éclairage diurne LED, trois grandes prises d’air dotées de larges lamelles intégrées dans le pare-choc spécialement dessiné pour la Scirocco R, label « R » en chrome sur fond noir, partie arrière avec dispositif d‘échappement à double flux, jupes latérales spécifiques, becquet de toit nettement plus grand par rapport aux Scirocco de série et diffuseur noir brillant disposé dans la zone inférieure du pare-choc.
Ces deux éléments – diffuseur et becquet de toit – réduisent la force ascensionnelle sur l’essieu arrière selon la marque.
Enfin, les feux arrière de la Scirocco R sont surteintés et les étriers de freins, les rétroviseurs extérieurs de la Scirocco R sont peints en noir, quelle que soit la couleur extérieure du véhicule.
…mais l’intérieur reste classique !
L’intérieur de la Scirocco R affiche des matériaux de bonne qualité, comme une Golf ! Si vous en posséder une et que vous décidez de vous faire plaisir en optant pour une Scirocco R, vous ne serez pas dépaysé ! On y retrouve les caractéristiques des modèles R : sièges sport (cuir en option) avec logo R intégré aux appuis-tête, applications décoratives en aluminium, pédalier sport de type aluminium, baguettes de seuils de portes à l’avant en aluminium avec logo R intégré, instruments avec éclairage blanc et aiguille bleue, volant en cuir multifonctions aplati vers le bas en design R (trois branches, cuir perforé dans le tiers supérieur et inférieur, auges de maintien à droite et à gauche)…
Le toit vitré n’est pas ouvrant (dommage).
Conclusion :
La Scirocco R dispose d’une définition plus GT que sportive pure et dure. Elle renonce au 6 cylindres pour un moteur agréable mais qui manque de noblesse pour une GT. Mais elle saura vous procurer de bonnes sensations si le pied droit vous démange !
J’aime :
La ligne,
La gestion de la boite DSG en mode automatique,
Le bruit des changements de rapport à haut régime,
Le mode confort ( pour une sportive, c’est un comble !)
J’aime pas
La gestion de la boîte DSG en mode manuel,
L’absence d’un moteur 6 cylindres !
Note sportivité : 6/10
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Merci à Steeve et Cindy !!!