Essai Renault Clio E-Tech Initiale Paris : quand Clio et Formule 1 se rapprochent…
Lancée en fin d’année dernière, la Clio 5 connaitra cet été une évolution, avec l’arrivée d’une version hybride qui utilise des technologies développées en Formule 1. En avant-première, nous en avons pris le volant.
Le sujet de la voiture électrifiée n’est pas nouveau chez Renault, puisqu’il a été l’un des précurseurs du genre en grande série avec la Zoé. En revanche, pour l’hybride, voire l’hybride rechargeable qui va arriver sur le nouveau Captur et la future Mégane dans quelques semaines, le Losange est plutôt suiveur que pionnier.
Selon Renault, cela s’explique par le fait que les conditions du marché n’étaient jusque-là pas réunies, car la baisse de la demande pour le diesel, et le plébiscite de ce type de motorisation sont assez récents. Sous-entendu que les autres constructeurs auraient perdu de l’argent en y allant plus tôt, et plus particulièrement Toyota avec la Yaris ? Chacun voit ses investissements comme il l’entend. Toujours est-il que la Clio E-Tech – c’est le nom de cette version hybride – repousse les limites de l’hybridation en apportant de nouvelles technologies sur le segment, dont deux sont issues de la Formule 1, passée à l’hybride en 2014.
Deux technos nouvelles sous le capot de la Clio E-Tech
La première curiosité de cet attelage, c’est sa boîte de vitesses. Dite crabotée, il s’agit d’une transmission DHT (Dedicated Hybrid Transmission) qui est en réalité une boîte dépourvue de synchronisateurs. Cela limite le poids et le coût, et offre plus de souplesse dans le fonctionnement. Avec ce dispositif, les pignons s’imbriquent seuls les uns dans les autres, la boîte s’adapte plus rapidement et raccourcit le temps de passage des rapports. Les synchronisateurs sont remplacés par l’électronique, qui est un logiciel qui vient lui aussi de la Formule 1.
Dédié à la loi de gestion de l’énergie, le programme doit gérer les deux sources d’alimentation de la voiture, le pétrole et l’électricité. Il pilote alors les entrées et les sorties, mais aussi le transit de l’énergie pour assurer la meilleure efficacité à la voiture, autrement dit consommer le moins de pétrole possible pour la distance parcourue, en favorisant la récupération d’énergie au freinage. A ce titre, la Clio E-Tech reçoit le système de la Zoé, qui maximise la captation de l’énergie cinétique. Comme en F1, tout ceci doit se faire en temps réel, mais au service d’une voiture de série. Et c’est là que le sport automobile, dans sa fonction de laboratoire de développement, prend tout son sens. Grâce à cette gestion électronique et cette boîte crabotée, la voiture est censée s’adapter à toutes les situations en un clin d’œil, et fournir le meilleur package performance/efficience à chaque phase de roulage. Ce que nous avons eu l’opportunité de vérifier.
Essai Clio E-Tech hybride : en route et en silence
A l’intérieur, cette version hybride change peu d’une autre Clio. Hormis les badges E-Tech et l’affichage du compteur numérique, spécifique sur la partie « gestion énergétique », tout est semblable. Un mot sur le coffre, au passage, qui perd 91 litres à cause de l’implantation de la batterie du système hybride. Ainsi, le coffre de la Clio 5 E-Tech offre le même volume que celui d’une Clio 4, soit 300 litres, mais conserve une modularité classique en 2/3 1/3.
Autre spécificité, cette fois au niveau du poste de conduite : le levier de vitesse de la boîte automatique comprend un cran supplémentaire, qui porte la lettre B. Comme Brake, autrement dit frein. Il s’agit en réalité de l’augmentation du frein moteur, qui permet de conduire en ville sans toucher ou presque à la pédale de frein, et de récupérer plus d’énergie.
C’est d’ailleurs le mode que nous avons sélectionné dès le début de notre essai, d’abord effectué en milieu urbain. Tous les démarrages s’effectuent en 100 % électrique, et on peut atteindre facilement 50 km/h en zéro émission, voire 70 à 80 km/h si on a le pied léger. Renault indique que l’on peut rouler jusqu’à 80 % en électrique en zone urbaine, ce qui semble crédible et surtout meilleur que chez la concurrence. Sortie du cycle « tout-électrique », la Clio E-Tech devient un hybride parallèle grâce à la synchronisation de ses deux arbres de transmission (l’un pilote les deux premiers rapports de boîte et l’autre les quatre derniers) et de ses deux moteurs électriques. A noter que le plus petit des deux, le même que celui de la BMW i8, est plutôt un démarreur haute tension. Mais depuis le volant, rien ne se ressent : tout est fluide.
Clio E-Tech hybride : légère… comme un diesel
D’un point de vue tenue de route la Clio E-Tech tient son rang, avec un dynamisme qui ne semble pas entamé par le surpoids. Et pour cause : elle reste sous les 1 300 kg, et ne pèse que 10 kg de plus qu’une version dCi 115 ch. Fermement amortie, elle n’est pas vraiment inconfortable mais réagit sèchement en passant sur les petites aspérités de la chaussée. Point positif, sa pédale de frein semble moins artificielle que sur les autres hybrides. En revanche, sa direction manque de consistance, mais notre modèle d’essai était un prototype de fin de développement et l’assistance de direction est une affaire de calibrage électronique. Echappée de la ville, la Clio E-Tech redevient plus quelconque, et les interventions de l’électrique se raréfient. Comme tous les hybrides, l’électrique ne sert à rien sur autoroute, et limite ses avantages énergétiques sur routes nationales. Tout l’inverse d’un diesel, finalement…
En bref : essai Clio E-Tech hybride 140 chevaux
Vous voilà prévenus : la Clio E-Tech est une réussite dans son genre, avec un système hybride qui repousse les limites de la technologie. Mais elle ne vous donnera satisfaction que si vous roulez majoritairement en zone urbaine. Si tel est le cas, vous vous prendrez vite au jeu de la faire rouler le plus souvent possible à l’électricité, et votre portefeuille vous remerciera.
On aime | On aime moins |
Techno innovante | Pas efficiente dans tous les usages |
Partie électrique bien pensée | Coffre un peu petit |
Conduite sympa en milieu urbain | Calibrage de direction |
Photos – Essai Renault Clio E-Tech hybride 140 chevaux
Fiche technique Renault Clio E-Tech
Longueur : 4,05 m
Largeur : 1,80 m
Hauteur : 1,44 m
Empattement : 2,58 m
Volume du coffre : 300 l
Capacité du réservoir : 38 l
Pneumatiques : 205/45 R17
Poids à vide : 1 287 kg
Moteur thermique : 4 cylindres, essence
Cylindrée : 1 598 cm3
Puissance : 91 ch
Couple : 144 Nm
Moteur électrique principal : 35 kW (49 ch)
Couple : 205 Nm
Générateur électrique : 15 kW (20 ch)
Couple : 50 Nm
Puissance cumulée : 140 ch
Couple cumulé : environ 300*
Transmission : aux roues avant
Boîte de vitesses : automatique, multimodes à crabots, sans embrayage
0 à 100 km/h : moins de 10 s
Vitesse maxi : 186 km/h, 75 km/h en 100 % électrique
Consommation mixte WLTP : 4,5 l aux 100 km
Rejets de CO2 WLTP : moins de 100 g/km
*Estimation
Clio E-Tech : tarifs et finitions
Clio E-Tech Zen : 22 600 €
Clio E-Tech Intens : 25 000 €
Clio E-Tech RS Line : 26 300 €
Clio E-Tech Initiale Paris : 28 200 €
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