Essai Range Rover Sport 2.0 SD4 : 4 cylindres, diesel, et alors ?
Range Rover propose désormais un « petit » Range Sport, le Ranger Rover Sport 2.0 SD4, avec un moteur diesel 4 cylindres de 240 ch. Sacrilège ? Pas si sûr. Explications, volant en mains.
Extérieurement, rien ne diffère un Range Rover Sport doté de ce nouveau moteur d’un autre. Il est proposé avec trois niveaux de finitions (S, SE et HSE), et monte donc moins haut que les 6 cylindres. Mais, tout de même, l’essentiel est là. De ce fait, on a droit à toutes les attentions d’un véhicule de prestige dans la catégorie des tout-terrain haut de gamme, d’abord avec un style qui fait mouche depuis toujours, et une carrure qui force le respect. Bien campé sur ses grandes jantes de 20 ou 21 pouces selon le niveau de finition, le Range Sport en impose mais pas seulement : il est élégant et se positionne comme l’un des modèles les plus enviables de sa catégorie.
Bienvenue à bord du Range Rover diesel
Le sentiment de bien-être et de luxe se poursuit à l’ouverture de la portière, lourde et qualitative à souhait. Et si l’expression « monter en voiture » prend tout son sens avec ce genre de véhicule, une fois à bord on ne peut que louer le confort de la sellerie, le dessin de la planche de bord ou le niveau de finition. A l’avant comme à l’arrière la place ne manque pas, et le coffre, qui bénéficie d’un seuil de chargement à hauteur d’homme est capable d’engloutir sans problème les bagages de 5 personnes grâce à ses 784 litres disponibles. Seul regret sur notre modèle d’essai : les sièges recouverts de cuir sont chauffants mais pas réfrigérants, même en haut de gamme HSE, alors que cet équipement est devenu standard sur un grand nombre de véhicules et qu’il est surtout bien pratique lorsque la voiture est restée au soleil et que l’assise et le dossier cuisent la peau…
Petit moteur mais roi de la route
Les premiers kilomètres parcourus au volant contribuent à ôter les premiers a priori que l’on pourrait développer à la lecture de la fiche technique. 240 ch est certes une belle puissance sur le papier, mais sortie d’un 4 cylindres diesel de 2 litres de cylindrées à l’aide d’une suralimentation par turbo peut lever quelques doutes au regard du poids de l’engin. Néanmoins, si les accélérations n’ont rien de très musclées, elles apparaissent suffisantes : le 0 à 100 km/h est annoncé en 8,3 s sec, et la vitesse maximale à 207 km/h. En outre, le moteur est bien épaulé par une boîte de vitesses automatique qui est bien gérée, et qui favorise l’agrément de conduite. En revanche, les reprises autour de 110 km/h, par exemple sur autoroute quand il s’agit de relancer pour doubler, sont plus paresseuses. Toutefois, on notera que le bloc moteur est très bien insonorisé et que ses vibrations sont efficacement filtrées. La tenue de route s’avère correcte pour ce genre de véhicule massif et haut, pouvant être aidé par une suspension pilotée. Bien entendu, la priorité est donnée au confort, mais la prise de roulis reste contenue. La direction, tout comme les freins, ne suscitent pas de critique particulière. Les dimensions et la philosophie de l’engin incitent de toutes façons à rouler calmement pour profiter encore mieux de l’espace feutré que ce géant de la douceur propose à ses occupants. En agrément global d’utilisation, ce moteur 4 cylindres n’a rien à envier au bloc 6 cylindres de 258 ch proposé par ailleurs pour 4 600 € de plus sans compter le malus (7 613 € contre 3 473 € avec le 4 cylindres). Les entreprises seront également sensibles aux sirènes de 2.0 diesel, lequel permet de baisser sensiblement la taxe sur les véhicules de société.
Bilan
La principale difficulté que le Range Sport ainsi motorisé va devoir surmonter, c’est le manque de noblesse affichée par un modeste 4 cylindres sous le capot d’un modèle aussi haut de gamme, vendu à partir de 65 100 € avec un niveau d’équipement qui demande de dépenser jusqu’à 10 000 € de plus pour être complet, hors options. Mais alors que Range Rover, comme son cousin Jaguar affiche des chiffres de vente et de rentabilité insolents, on ne peut que féliciter le constructeur britannique d’avoir su se réinventer avec la complicité de son nouvel actionnaire (l’indien Tata) qui a eu l’intelligence de donner les moyens à ceux qui avaient le savoir-faire afin de conduire la marque vers l’époque la plus riche de son histoire.
Didier Laurent
Photos : presse
Pourquoi acheter un Ranger Rover Sport 2.0 SD4
La prestation globale
L’agrément mécanique
L’image de marque
Pourquoi hésiter…
L’encombrement
Le prix
Le malus pour la motorisation
Fiche technique Ranger Rover Sport 2.0 SD4
Prix : à partir de 65 100 € (et jusqu’à 75 100 €)
Moteur : 4 cyl. 2.0 Diesel Turbo
Puissance : 240 ch à 4 000 trs/mn
Couple : 400 Nm à 1 500 trs/mn
0 à 100 km/h : 8,4 s
Vitesse maxi : 207 km/h
Consommations : 7,5/5,5/6,2 l/100 km*
Rejets de CO2 : 164 g/km*
Malus : 3 473 €*
*En jantes de 20 pouces
Dimensions (L/l/h) : 4,85 x 1,97 x 1,78 m
Volume du coffre : de 784 à 1 761 litres
Pneus : 235x65R19
Poids : 2 115 kg
Taille du réservoir : 74 litres