Essai Porsche Boxster : Enfin !
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Pourquoi un tel titre ? Pourquoi dire « enfin » ? Parce que, personnellement, jusqu’à cette version « 981 », je dois avouer que je n’arrivais pas à avoir un coup de cœur pour cette « petite » Porsche en raison surtout de sa ligne, ses qualités dynamiques ayant été souvent vantées par l’ensemble de la presse.
Une ligne enfin au top
Comme indiqué en introduction, les Boxster des anciennes générations ne m’ont jamais séduit d’un point de vue stylistique contrairement, par exemple, à la 911 type 997 ou 993. Des lignes trop arrondies, pas assez affirmées d’un point de vue sportif. Et voilà que le nouveau Boxster arrive. Et avec elle une profonde modification stylistique qui fait un des clins d’œil à la 918 ou la Carrera GT. On aurait pu tomber plus mal !
L’objectif des designers à été de rendre un peu plus « masculins » le Boxster, même si 40% des acheteurs sont des femmes ! Pour cela ils ont joué sur la largeur « perçue » en ayant recours à des lignes qui courent sur toute la face arrière comme, par exemple, c’est le cas avec l’aileron qui vient visuellement terminer sa course au creux des feux, sans que cela apporte un gain aérodynamique. Les prises d’air latérales sont aussi plus larges mais en réalité un habillage en plastique noir à l’intérieur ne laisse pas entrer plus d’air que sur les modèles précédents. Enfin, à l’avant, propose des feux positionnés les uns au dessus des autres qui donnent au Boxster une identité qui lui est propre. Saluons comme il se doit la qualité de finition à l’intérieur et cette nouvelle console que l’on retrouve sur tous les modèles de la gamme.
Bref : cela me plait.
Moteur :
Certes on n’atteint pas la violence de la nouvelle 911 (voir essai ici). Mais pour qui veut se faire plaisir et accéder à l’univers Porsche, le Boxster S est très bonne base. Son six cylindres à plat de 3 436 cm3 monté à l’avant de l’essieu arrière développe 315 chevaux à 6 700 tr/mn (+5 ch par rapport à l’ancienne version) et propose 360 Nm entre 4 500 et 6 700 tr/mN. Si notre monture n’était pas équipée de l’échappement sport (option IN-DIS-PEN-SA-BLE à mes yeux), il n’en demeure pas moins que la sonorité est au rendez-vous, surtout avec le bon petit coup de gaz au rétrogradage géré par l’électronique et la boîte PDK.
Respirant naturellement, sans l’aide d’un compresseur ou d’un turbo, ce moteur est rageur, allant chercher sa zone rouge sans faiblir en aucune façon, même si la poussée est assez linéaire (on dispose déjà de 330 Nm dès 2 500 tours).
Boite
Notre monture disposait de la boîte PDK. Si je peux comprendre que le plaisir de manier le levier de vitesse et de passer les rapports soi-même soit encore préféré par certains passionnés, je m’inscris dans la catégorie de ceux qui ont un faible pour les palettes au volant, surtout quand le produit est aussi réussi.
Réactivité et rapidité sont au rendez-vous. Sur les petites routes de l’arrière pays varois, on prend un plaisir fou à retarder le freinage et à rentrer à la fin de celui-ci un, deux ou trois rapports à la volée ! Avec ses 7 rapports qui passent sans rupture de charge, la boite PDK arrive à faire diminuer les consommations : 11,2 litres au 100 contre 12,2 et améliore les performances. Certes de façon symbolique : le 0/100 km/h est avalé en 5,1 secondes en boîte mécanique contre 5,0 avec sa cousine PDK et 4,8 avec le pack Sport plus et son launch control. Il en va de même sur le 0-200 km/h : 17,6 secondes, 17,5 secondes et 17,3 secondes.
Tout dépassement devient un jeu d’enfant grâce au « kick-down » qui rentre tous les rapports possibles d’un coup et propulse le Boxster S pour des reprises de premier ordre.
Comportement
Le moteur idéalement placé donne au Boxster un comportement agile et facile avec une répartition des masses de 46% sur l’avant, le reste sur l’arrière. Levé de pied en courbe, debout sur les freins, correction violente de trajectoire ne le perturbent pas le moins du monde. En prime, la rigidité est au rendez-vous et rien de tremble à bord.
Les aspérités de la chaussée son avalées dans un confort réel avec les suspensions en mode « normal » et le choix de passer en mode « sport plus » ne vous déchaussera pas les plombages à la moindre irrégularité de la route. Avec un poids de « 230 kg de moins que le plus léger de nos concurrents » (35 kg de moins que la version précédente), une insonorisation bien meilleure capote fermée, le Boxster S avec la meilleure configuration possible signe un temps de 7 minutes 58 secondes sur la boucle nord du Nurburgring…
Les mains bien calées sur la jante épaisse du volant, les palettes au bout des doigts, le plein de carburant, une route de montagne et nous voilà nez à nez avec une certaine forme de paradis sur terre à laquelle il faut aussi ajouter un avertisseur de radars.
Conclusion :
Que reprocher au nouveau Boxster ? pas grand-chose en dehors de son prix (notre version d’essai tutoie les 70 000 euros…) et du fait qu’une version 4 cylindres turbo devrait arriver.
Texte et photos : Philippe HORTAIL