Essai Peugeot RCZ-R: Une vraie sportive !

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C’est à la fois le coupé sportif le plus extrême de Peugeot et le modèle français le plus puissant. Vendu plus de 10 000€ plus cher que les versions 200 ch à essence et 2.0 HDI haut de gamme, soit 43 150 €, le RCZ-R vaut-il vraiment son prix ?

Essai Peugeot RCZ-R 12

L’apport du R

Essai Peugeot RCZ-R 11Prenez un RCZ « de base », peignez ses arches de toit en noir mat, équipez-le d’un diffuseur arrière avec deux sorties d’échappement, d’un grand aileron fixe, de jantes biton de 19 pouces, d’étriers de freins rouges et vous obtenez le RCZ-R.

R pour Racing, mais cela pourrait être également Radical ou encore Redoutable, car ce coupé revisité démontre de fortes aptitudes au sport automobile. Dès les premiers virages, son train avant, aux voies élargies (comme à l’arrière), et qui reçoit un différentiel à glissement limité Torsen, se montre plus incisif et produit une inscription plus franche et directe quelle que soit la vitesse d’entrée en courbe. C’est la première impression notable lorsqu’on commence à rouler.

Intérieur sport-chic

A l’intérieur l’ambiance est sport-chic, avec du cuir, un joli volant à méplat (livré de série sur cette version), et un levier de vitesses cuir et aluminium raccourci. C’est d’ailleurs la finition dans son ensemble qui mérite des compliments, même si certains plastiques résultent d’un souci d’économie non souhaitable à ce niveau de gamme. L’habitabilité, en corrélation avec ce dont on s’attend à disposer à bord d’un coupé à l’avant (sièges baquet offrant un bon maintien, place pour les jambes, réglages de la sellerie sur tous les axes) ne permet en revanche pas d’accueillir des adultes de plus de 1,65 m de hauteur à l’arrière sous peine d’avoir à courber l’échine sous le double bossage du toit en verre. Les dossiers se rabattent pour augmenter la capacité d’emport du coffre, par ailleurs assez bien taillé et volumineux.

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Motorisation vraiment sportive

Doté d’un moteur 1.6 turbo développant 270 ch, le RCZ-R peut laisser, sur le papier, Essai Peugeot RCZ-R 6quelques doutes en termes de disponibilité de puissance et d’agrément mécanique. La réduction de cylindrée pourrait légitimement trouver ici ses limites, les moteurs de grande série n’étant pas des blocs de Formule 1. Pourtant, ces doutes seront levés dès les premières accélérations : puissance (169 ch/litre!), bruit d’ambiance, couple (330 Nm entre 1 900 et 5 500 tr/min), tout y est. Le turbo, dont les compétences demeurent  impressionnantes sur une large plage d’utilisation, catapulte l’auto au point de générer des retours de couple dans le volant, peu appréciables en conduite rapide, notamment sur route bosselée.

La rançon du fait de se trouver à bord d’une traction avant, et du choix des grandes roues de 19 pouces, en partie, mais dont les nuisances s’arrêteront là : pour une voiture de sport, le RCZ-R est étonnamment confortable, et préserve ses occupants, quel que soit le ton donné par le conducteur.

En outre, l’ensemble mécanique est réellement pétillant et les reprises, même à très haute vitesse, tiennent de la sportive accomplie. Il n’y a donc aucun doute sur le sujet : la modeste cylindrée s’oublie très vite, au profit de la puissance disponible à presque tous les régimes et dans un bruit calibré sport mais pas trop, à tel point qu’un bouton rendant le bruit de l’échappement plus libre et rauque eut été apprécié. L’ESP a, quant à lui, fait l’objet d’un traitement sportif : il est déconnectable et par ailleurs recalibré, très pratique pour le circuit, plus permissif qu’un système de contrôle de trajectoire standard, mais toujours présent pour tenter de rattraper les erreurs des apprentis pilote, voire des autres.

Essai Peugeot RCZ-R 4Légèrement abaissé, le châssis permet au RCZ-R d’affiner son comportement et sur sol lisse, se montre très efficace et agréable. Il se dévoile davantage imprécis sur chaussée dégradée, du fait du calibrage de son amortissement et de ses suspensions. Mais le choix qui a été fait pour préserver (un peu) le confort est indéniablement le bon, d’autant que la proportion avec la performance châssis est tout bonnement excellente. Le freinage, redimensionné et agrémenté d’étriers rouge pour l’esprit sportif (380 mm, quatre pistons à l’avant), offre de bonnes sensations, même à petite vitesse et une efficacité suffisante pour une utilisation qui va de normale à raisonnablement sportive.

Le RCZ-R est une voiture sportive accomplie, qui place la barre bien haut en termes de performances, à la fois dynamiques et mécaniques. Seul son pédigrée technique, modeste en apparence, et son prix, un peu élevé pour un modèle français de 1.6, peuvent repousser l’amateur de mécaniques de noblesse plus affirmée. Mais il convient de reconnaître que le modèle est une réussite, et qu’il se montre compétitif à bien des niveaux face à une concurrence, allemande ou non, qui ne peut se réjouir d’offrir un tel style et un aussi bon toucher de route.

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Les plus :
-look viril
-vraie version sportive
-caractère moteur
-comportement routier
Les moins :
-Prix élevé
-manque d’image
-Transmission aux roues AV
-Remontées dans le volant
Texte et photos: Didier Laurent
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