Essai Nouvelle DS3 : citadine chic, caractère choc en berline et en Cabrio Performance
Vous en connaissez beaucoup des marques qui vous proposent d’essayer longuement une nouvelle voiture dans différentes configurations, sur de belles routes nationales-départementalisées, tout autant que sur autoroute, sur de petites routes sinueuses aussi, jusque sur une portion fermée à la circulation façon épreuve spéciale de rallye, afin de se lâcher aux commandes de la version sportive justement nommée Performance ? DS l’a fait pour son coup de boost médiatique international printanier. Et c’est probant…
Essais probants oui, de ces évolutions des jeunes « Nouvelle DS3 » joliment stylées, auxquelles la calandre restylée procure un style sympa et moderne affirmé, en filiation directe avec les DS4 et DS5.
De Nice à Saint-Tropez par l’arrière pays varois, et du célèbre golfe varois à l’aéroport de Nice en passant et en repassant par le Massif des Maures, sur routes sèches et parfois humides, il fallait au moins cela pour découvrir les multiples visages et les qualités du cheval de bataille de la famille DS.
De même que l’on ne saurait parler d’Infiniti sans penser à Nissan, ou de Lexus sans songer à Toyota, évoquer DS sans regarder dans le rétro serait regrettablement ignorer l’historique source d’où la marque a jailli. Et oublier que, si maintenant Citroën met à vitesse de croisière sa production de véhicules de luxe du XXIe siècle griffés DS, le modèle originel DS né en 1955 était apparu avant l’ID, sa version de base produite seulement à partir de 1957. Les deux ancêtres ont vécu jusqu’en 1975 et se sont vendus, en France et dans le monde à près de 2,3 millions d’unités.
Votre 3 cylindres, vous le voulez en 110 chevaux à boîte auto ou en 130 chevaux à boîte mécanique ?
Nous voilà donc successivement au volant de trois chics « Nouvelle DS3 », exclusivement à motorisation essence ; deux 3 cylindres turbo, 12 soupapes, pour commencer.
Tout d’abord, avec la sage PureTech 110 chevaux, Stop & Start accouplée à la nouvelle boîte de vitesses automatique 6, qui fait merveille en ville surtout dans les embouteillages. Dès lors, il ne faut pas s’étonner que ce soit le moteur préféré des acquéreurs de cette citadine.
Chez DS on a mesuré que cette boîte passait les rapports 40% plus vite qu’une à double embrayage. Résultat, fluidité, réduction des vibrations et consommation normalisée de 4,6 litres/100 km. En dehors de la recherche de sensations, pourquoi diable choisir encore une boîte mécanique ?
Ensuite, avec la tonique PureTech 130 chevaux, Stop & Start à boîte de vitesses mécanique 6, citadine de caractère, volontaire sur la route – ce moteur remplace le 120 ch. – l’un comme l’autre sont des 12 soupapes qui sacrifient à la mode des trois cylindres chipée à l’industrie de la moto, déjà éprouvée chez PSA. Le downsizing c’est cela : on compacte et on améliore le rendement.
En revanche, si certains constructeurs ont longuement travaillé le bruit de leurs trois cylindres, là mieux vaut écouter la radio…
DS3 Performance 208 chevaux : en berline comme en Cabrio, la bien nommée
Enfin, au volant de la résolument sportive en DS3 Performance, dont la dernière évolution du THP 208 chevaux, 4 cylindres 16S – compact et allégé de 20 kg, un gain qu’apprécie le train avant – est également associée à une BVM6 et à un différentiel à glissement limité. Plus coupleux et moins gourmand en carburant, il voit sa consommation moyenne mesurée selon les normes européennes abaissée de 27% pour atteindre les 4,5 litres aux 100 km.
Voies élargies, caisse rabaissée, suspensions réglées en conséquence, pneumatiques Michelin Super Sport, rien ne manque. Point de détail qui n’en est pas un, même les sièges « baquets » sont beaux et efficaces quand on envoie du lourd du côté de Collobrières. A près de 130km/h – sur route fermée -, sous une pluie naissante, au volant ça va mais en passager… On se demande comment font les copilotes de rallyes pour tenir le coup !
Résistants aussi lors de nos runs prétendument sportifs, les freins surdimensionnés, ventilés à l’avant avec de gros étriers, n’ont pas faibli, mais nous les avons tout de même laissés refroidir en roulant cool ensuite, comme nous l’avions fait la veille avec les disques classiques de la version 130 chevaux.
Précisons que le DS3 Performance est aussi proposée en carrosserie Cabrio – elle est la seule découvrable de son segment à être homologuée 5 places – et grâce à une rigidité du châssis optimisée, son comportement est aussi efficace que celui de la berline par rapport à laquelle elle accuse seulement un surplus de poids de 25 kg. Quant à son toit coulissant, il s’ouvre et se referme jusqu’à 120km/h. Le coffre, d’une contenance de 245 litres, perd 40 litres par rapport à la berline, et sur cette dernière le volume de chargement banquette arrière rabattue atteint 980 litres. Etrangeté visuelle, la déco du pavillon reprise de part et d’autre du pare-brise arrière. Mais tous les goûts sont dans la nature.
Que dit-on de DS chez DS ?
Plutôt que de risquer de mal vous dire ce que chez DS on explique bien et de manière concise, voici tout – ou presque – ce que vous devez savoir sur ce que cachent la DS3 derrière sa calandre « double wing » et les siennes.
Quand la marque DS est-elle née ?
« DS est une marque française née à Paris. Elle a officiellement été créée le 1er juin 2014 et elle affirme son ambition : permettre à l’automobile française de renouer avec le haut de gamme. »
Voici plus de 60 ans déjà naissait la première génération DS, dont la production fut arrêtée voici 40 ans. Quel est le lien ?
« DS est inspirée du meilleur du savoir-faire français, elle perpétue les valeurs d’innovation et de distinction héritées de la DS de 1955. »
Où en est la nouvelle famille DS ?
« Conçue pour une clientèle à la recherche d’expression personnelle, la gamme DS comprend Nouvelle DS3, Nouvelle DS3 Cabrio, Nouvelle DS4, DS4 Crossback, Nouvelle DS5, DS5LS et DS6. »
Qu’est-ce qui fait l’ADN des DS modernes ?
« La gamme propose des voitures qui se distinguent par leur style remarquable, leur raffinement dans les moindres détails, leurs matériaux nobles et leur technologie avec notamment la chaîne de traction hybride diesel, Hybrid 4×4, proposée sur Nouvelle DS5. »
Où en est le réseau DS en dehors des enseignes aux Chevrons ?
« Distribuée en Europe dans des DS Stores, et dans des DS Salons – des zones dédiées au sein du réseau Citroën -, DS bénéficie d’un réseau de points de vente spécifique en Chine. »
Mais encore ?
« DS c’est aussi, pour ses clients, une expérience de marque qui se prolonge au-delà des produits, avec une offre de services premiums exclusifs, notamment au travers du Club DS Privilège. En ce printemps 2016, DS totalise plus de 600 000 ventes. »
Pourquoi préférer la DS3 aux Clio, 208 et Mini les plus abouties
Si demain nous devions acquérir une DS, ce serait évidemment une DS3 Performance. Mais nous ferions d’abord un petit comparatif… Nous l’avons fait !
En face de la DS3 Performance, sans être obstinément « francautophile » nous avons posé posé les plus abouties et les mieux motorisées des Renault Clio et Peugeot 208, mais en allure générale et en allant chercher les détails, de l’habitacle au coffre en passant par le compartiment moteur, la DS accumule les plus, dans le domaine des matériaux, et du soin apporté aux finitions.
En comportement aussi, DS3 Performance aurait même tendance à me rappeler les sensations ressenties, dans une autre vie, au volant de la Clio Williams.
Au sommet du podium des concurrentes naturelles, la rivale annoncée est certes la Mini. Mais elle n’est plus avant-gardiste depuis un certain temps, et on en voit tellement qu’elle en a un peu perdu de son originalité. Même si, en JCW (John Cooper Works), la Mini reste un kart au volant duquel mieux vaut ne pas trop chercher le confort.
Evidemment, nous pourrions aussi aller voir du côté d’une marque du Groupe Volkswagen, mais les prix éhontément élevés et la tristesse du design du modèle qui aurait pu retenir notre attention le mettent hors-jeu.
Les tarifs des modèles essayés et de la gamme DS3
Les prix des « Nouvelle DS3 » essayées, toutes à motorisation essence.
PureTech 110 chevaux Stop & Start, boîte automatique EATS6, finition Sport Chic, 24600€ ; PureTEch 130 chevaux S&S, BVM6, Sport Chic, 24150€ ; THP 208 Cabrio, Performance THP 16S 208 chevaux, 30450€.
Les prix de la gamme DS3, toutes bonus-malus neutre.
Essence : PureTech 82 chevaux, de 15950€ à 18100€, Cabrio de 20000€ à 21300€ ; PureTech 110 chevaux, de 18900€ à 24600€, Cabrio de 23000€ à 24400€ ; PureTech 130 chevaux, de 21400€ à 24150€, Cabrio de 24200€ à 26650€ ; THP 16S 208 chevaux Performance, 25450€, Cabrio 27950€ à 30450€.
Véhicules de société, Executive, de 19950€ (82 ch.) à 23250€ (110 ch.).
Diesel : Blue HDi, 100 chevaux, de 20100€ à à 24150€, Cabrio de 22750€ à 24050€ ; Blue Hdi, 120 chevaux, 25350€, Cabrio 27700€.
Véhicules de société, Executive, 22850€ (100 ch.).
Séries spéciales : déjà nombreuses… Voici la petite dernière, la DS3 BRM.
78 combinaisons des teintes de caisse et de pavillon : mamma mia !
S’il est à peu près aisé de déterminer le choix d’une DS3 en fonction du moteur et de la finition choisis (Chic, Be Chic, So Chic, Sport Chic et Ultra Prestige, sans parler des Executive), en ce qui concerne les couleurs et le mariage des teintes de caisse et de pavillon monoton, et biton (noir Onyx, vert Emeraud, brun Topaze) qui représentent 90% des commandes passées jusqu’à présent, cela fait 78 combinaisons possibles, mamma mia !
Hormis le blanc banquise intégral gratos, il vous faudra débourser de 400€ à 990€ en supplément selon le mariage de couleurs. Nos caisses préféréss, sont bleu Belle-Île, rouge Aden et Jaune Pégase, mais il y en a bien d’autres. Et il faut aussi compter avec la personnalisation des jantes, qui peut vous éventuellement vous coûter en sus de 100€ jusqu’à 440€.
L’équipe DS Virgin Racing en Formula E, avec Sam Bird et Jean-Eric Vergne
Pour asseoir et renforcer son imagine chic et choc, DS s’est associée à l’écurie Virgin de Formula E, dont les pilotes sont le Britannique Sam Bird et le Français Jean-Eric Vergne.
Dans deux semaines ils seront aux Etats-Unis, sur le circuit de Long Beach qui fit les beaux jours de la F1 voici quelque quatre décennies, et l’un des hauts lieux du Cart avant l’avènement de l’IndyCar Series.
Puis dans un mois ce sera Paris et le circuit des Invalides pour le premier ePrix de France. Car pour vivre avec son temps il faut aussi savoir être parfois d’avant-garde. Chez DS cela semble plutôt bien fonctionner !
Lire aussi : le Club du Circuit Paul-Ricard.
Charles-Bernard ADREANI, Photos CBA et Citroën