Essai Nissan Qashqai e-Power restylé
Le SUV compact de Nissan arrive à mi-carrière, ce qui lui vaut de revoir sa plastique et d’augmenter sa technologie. C’est un vrai nouveau Nissan Qashqai e-Power, sans qu’il change pour autant de génération.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les évolutions sont visibles. A l’avant, impossible de confondre un Nissan Qashqai e-Power « phase 1 » avec le nouveau. La calandre est totalement revue, la signature lumineuse aussi. L’ensemble fait plus moderne, au point de donner un petit coup de vieux à celui que l’on appelle désormais « l’ancien Qashqai ». En 17 années de carrière, il faut dire que le modèle a signé un sacré parcours. Depuis la présentation de la première génération, en 2007, où le concept de crossover était aussi barbare dans le nom du modèle, le Qashqai a démontré son utilité.
Didier Laurent
Premier de cordée
C’est vrai que lorsqu’on défriche une catégorie automobile, on peut s’attendre à tout. Un énorme succès comme un échec, surtout si on reste seul dans un segment de marché qui, finalement, n’a pas tellement d’intérêt. Mais le Qashqai est arrivé au moment où le monospace commençait à perdre de la vitesse, où le break semblait trop conventionnel pour ne pas dire ringard, et où les tout-terrain civilisés arrivaient. Le concept de 4×4 à deux roues motrices a ensuite fait son trou, celui du crossover un peu moins, mais il a été démocratisé en France par la première génération de Peugeot 3008, aussi singulière en style que pratique.
Le Qashqai en donneur de leçon
Au fil du temps, le Nissan familial a choisi son camp. Il est passé du stade de crossover à celui de SUV, sans empiéter sur le terrain du X-Trail, identifié comme un peu plus tout-terrain. Il a toujours joué la carte de la voiture familiale à bon prix, sans être low-cost. Quand cette génération est arrivée, en 2021, elle a continué de jouer la même partition en ajoutant une brique technologique. La technologie e-Power, proposée sur plusieurs modèles au Japon depuis plusieurs années, est disponible ici dans une version de seconde génération, qui libère 190 ch de puissance. Le principe de fonctionnement est simple : la voiture roule comme un modèle électrique (les roues ne sont jamais animées par le bloc thermique), mais la batterie est alimentée régulièrement par un moteur à essence, dont le rôle se limite à la recharger. Une sorte de groupe électrogène qui est un prolongateur d’autonomie. Ainsi équipé, le Qashqai peut rouler jusqu’à ce qu’il ait consommé les 55 litres de sans plomb de son réservoir, et ne se branche jamais. Un tour par la station-service règle la question en 5 min et pas loin de 100 euros.
C’est comment à conduire, un Qashqai e-Power ?
Ce n’est pas tellement différent d’une autre voiture, avec les sensations d’un véhicule électrique sans le stress de l’autonomie ou de la recharge. Les démarrages du moteur thermique (3 cylindres, turbo) ont fréquents mais peu intrusifs. En outre, on profite d’un couple généreux dès le démarrage, et d’accélérations nourries grâce à la disponibilité du couple. Dans une circulation en accordéon, on roule bien plus souvent en zéro émission et on n’y fait plus attention. Le surpoids étant assez contenu, on ne retrouve pas non plus l’impression de lourdeur qu’on peut avoir au volant d’un véhicule à batterie. On y gagne en agilité, en confort et en agrément de conduite. Le Qashqai ainsi équipé n’est pas une ballerine, mais il se défend bien mieux sur la route que n’importe quel SUV 100 % électrique.
Un véhicule électrique qui consomme du sans plomb
Hormis quelques détails intérieurs qui nous ont un peu contrariés, comme cette console centrale inutilement large, le nouveau Qashqai évite la critique. Le nouveau système multimédia, avec Google assistant pour le GPS et la connexion sans fil pour Apple CarPlay et Android Auto, est très plaisant à utiliser. Le plus agaçant, c’est la nouvelle pléiade d’aides à la conduite, trop intrusive et qu’on a hâte de couper. Heureusement, un mode « personnel » permet de configurer ses choix et de l’activer par deux boutons. Il y a néanmoins deux « mauvaises surprises dans l’usage global de cete voiture. D’une part la consommation, qui n’est pas au niveau attendu. Avec une voiture électrique qui juste alimentée de temps en temps au travers d’un système comme celui-ci, on rêve à consommer 3l/100 km. C’est plutôt le double, soit le même niveau qu’un SUV diesel ou mild hybride. L’avantage, c’est qu’en ville l’électrique prend très souvent le dessus. Le deuxième point délicat, c’est le prix : plus de 48 000 € pour notre modèle d’essai. Certes il était super équipé, et développe 190 ch. Mais près de 50 000 € pour un modèle qui était un exemple d’accessibilité il n’y a pas si longtemps, c’est un peu irritant.