Essai Kia EV3 : un SUV électrique très polyvalent
BMW i5 : Demandez une offre !Avec une capacité de batterie inédite pour la catégorie, le Kia EV3 revendique une autonomie de 600 km. Son habitabilité et sa polyvalence font de lui un nouveau leader sur le segment des SUV polyvalents.
Didier LAURENT
Le Kia EV3 arbore un rapport entre prix, autonomie et performances qui lui donnent l’avantage face à sa concurrence. Il est vrai qu’en matière d’électromobilité le constructeur coréen est loin d’être un débutant. Il est présent dans le secteur depuis 2014, avec le Soul EV. Puis il a franchi une grande étape en 2016 avec le Kia Niro électrique, qui offrait pour la première fois une autonomie dépassant 450 km. Il y a maintenant près de 10 ans, c’était une performance rare dans la catégorie.
Aujourd’hui l’EV3 est plus court que le Niro de seconde génération (4,30 m contre 4,42 m), mais il va plus loin grâce à sa batterie d’une capacité de 81,4 kWh nets. Il a réussi à faire tenir toutes ses cellules dans sa plateforme e-GMP, qui est celle de tous les modèles électriques de milieu de gamme « 400V » de Hyundai et Kia. Large de 1,85 m et haut de 1,56 m, l’EV3 adopte une forme assez carrée, dont le design a déjà été récompensé par plusieurs jurys. Bonne nouvelle, l’habitable suit la tendance de cet extérieur plutôt réussi.
Un intérieur agréable pour le Kia EV3
Grâce à son empattement étiré à 2,68 m, le Kia EV3 offre une belle habitabilité. L’accès aux places avant est bien étudié, et s’installer au volant se fait avec une grande aisance, avec beaucoup de place pour les jambes. L’accès à la banquette est moins évident, mais une fois en place on constate que l’espace aux genoux et la garde au toit sont corrects pour une voiture de cette longueur. Sur ce point, l’EV3 fait beaucoup mieux qu’un Peugeot E-2008, pourtant de même longueur.
C’est un détail, mais le confort des appuie-têtes est exceptionnel. Hormis les « sur-appuie-tête » de Bentley, rien ne propose un moment plus agréable que ce tissu tendu, légèrement élastique, qui sera un bon atout pour les longs trajets. D’une manière générale le confort est soigné, tout comme l’approche technologique, avec cette enfilade de trois écrans qui constituent une dalle numérique où tout est bien rangé.
Et puisqu’on parle de rangement, c’est aussi l’occasion de parler des nombreux espaces disponibles à bord, des 460 litres de coffre sous tablette, et du frunck (coffre avant de 25 litres). Au-delà de l’espace supplémentaire, c’est surtout le fait de pouvoir mettre les câbles de recharge ailleurs que sous les bagages, dans un lieu dédié, qui est appréciable. Ces chiffres permettent d’ailleurs au Kia EV3 de faire mieux que la concurrence directe (Peugeot E-2008, Volkswagen ID. 3, Smart #3, pour ne citer qu’eux).
Conduire une EV3, c’est de la sérénité
Grâce aux 204 ch et aux 283 Nm de couple disponibles dès le démarrage, le Kia EV3 est à l’aise sur tous les types de route (0 à 100 km/h en moins de 8 s). Tout est sur les roues avant, qui encaissent bien la puissance, et qui doivent par ailleurs composer avec le poids des batteries à tracter. Ces dernières, fournies par LG et présentées comme de quatrième génération, sont accompagnées par un bloc moteur revisité. Il emploie des matériaux inédits au niveau de son onduleur afin de maitriser sa consommation tout en augmentant son rendement. Kia indique utiliser du silicone « carbide », qui offre des propriétés conductrices supérieures, et qui permet de limiter les pertes lorsque l’énergie de la batterie est transformée en électricité pour alimenter le moteur.
Depuis le volant, de nouvelle forme, assez grand et à l’assistance marquée, on ressent surtout de la douceur. L’isolation phonique est bonne, tout comme celle des bruits de roulement. Il existe plusieurs modes de régénération, ce qui ouvre la possibilité de conduire à une seule pédale, jusqu’à l’arrêt du véhicule. Kia a développé une troisième génération de suspension, qui fait bien le job sur l’EV3. On est alors en mode « tapis roulant », jusqu’à ce que les petites saignées remontent plus sèchement dans l’habitacle, surtout depuis le rang 2. Un choix de jantes de 18, voire de 17 pouces, sera bénéfique sur ce point. On retiendra par-dessus tout que dynamisme et confort font ici bon ménage, et que l’inertie propre à la présence des batteries dans le plancher n’a pas disparu mais a été atténuée.
600 km d’autonomie, vraiment ?
Ce chiffre psychologique est atteint par la plus grosse des deux batteries, celle de notre essai, mais pas par la finition GT-line, qui reçoit des jantes de 19 pouces. Cette dernière est homologuée avec 563 km de roulage zéro émission, et 737 km en zone urbaine. Lors de notre essai, nous avons consommé 16,8 kWh/100 en moyenne, ce qui donne une autonomie réelle de 485 km. C’est honorable compte tenu de la typologie du parcours, qui incluait une portion d’autoroute. La batterie promet de passer, sur borne rapide, de 10% à 80 % (soit 424 km retrouvés) en 31 minutes.
Pour cela il faut que toutes les conditions (notamment de température batterie) soient réunies, mais cela permet d’entrevoir des longs trajets détendus, même si personne n’a envie de s’arrêter plus de 30 min sur une autoroute en fin de soirée, proche de l’arrivée. Pour vous consoler, vous pourrez néanmoins utiliser le planificateur de voyage intelligent, qui permet de trouver les bonnes bornes, et à qui vous pouvez indiquer l’autonomie restante souhaitée à l’arrivée. Il calculera tout pour vous, et vous permettra de voyager en perdant le moins de temps possible. Si vous avez une borne de recharge à l’arrivée, il n’est peut-être pas nécessaire de passer une demi-heure chez Ionity en fin de soirée… Le cas échéant, vous pourrez toujours vous amuser avec ChaGTP ou Netflix, qui sont maintenant intégrés au système d’infodivertissement, pendant que la batterie retrouve des couleurs.
Pour la recharge à domicile, la Kia EV3 est livrée en série avec un chargeur embarqué de 11 kW, ce qui aujourd’hui un standard pour tout modèle électrique de bon niveau.
