Essai Ford Mustang Shelby GT 500 : C’est l’Amérique !
La Shelby GT500 est la plus puissante des Ford Mustang jamais produites, mais elle n’est pas importée en Europe. En revanche, on la trouve facilement chez des spécialistes. Direction Los Angeles pour un galop d’essai !
GT500 est aujourd’hui une marque déposée, mais cette version 2020 symbolise avant tout l’histoire formidable de la Mustang préparée, comme celle que Carroll Shelby a sorti de ses ateliers de Venice Beach (Californie) en 1967. A l’époque, les 355 ch faisaient de ce muscle-car un engin respectable. Lors de la présentation de la GT500 au salon de Detroit (Etats-Unis) en janvier dernier, l’annonce de Ford a eu l’effet d’une bombe : la Shelby GT500 développera « plus de 700 ch ».
Puis, cet été, on apprenait que la nouvelle GT500 et son moteur 5.2 litres en aluminium développera 760 ch grâce à l’emploi d’un compresseur. C’est 88 ch de plus que l’ancien 5,8 litres, tout en étant plus facile à exploiter grâce à une boîte automatique Tremec à sept rapports. Pour les amoureux de la boîte manuelle, la GT350 pourra aussi faire l’affaire, avec son arbre à cames plat (comme sur le V8 Ferrari), son bruit démoniaque et son rupteur à 8 300 trs/nm, quand notre GT500 plafonne à 7 500 trs/mn. Mais notre pur-sang développe 234 ch de plus que la petite sœur de 526 chevaux.
Prise de contact
La GT500 vert pomme qui nous a été attribuée se veut d’un physique démonstratif. Rien que son capot avec ses aérations en relief donne des frissons… et donne envie qu’on le soulève. On découvre alors un compartiment moteur très plein, et un couvre-culasse qui porte la signature du mécano qui a assemblé le moteur de ses mains, comme le veut la tradition. Il est maintenant temps de passer au poste de conduite, simple d’apparence même si la dalle numérique fait bon effet en lieu et place des compteurs.
C’est en lançant le moteur que l’on comprend où nous sommes… Ce n’est pas une voiture mais un monstre, dont on se demande comment Ford a fait pour homologuer un tel échappement, qui serait certainement interdit de notre côté de l’Atlantique. Alors que nous souhaitons quitter notre place de parking, il nous faut manœuvrer.
Trois marches avant et arrière plus tard, nous progressons vers la sortie. La boîte de vitesses automatique est très douce et, malgré la puissance, notre progression se fait sans aucun à-coup. On peut féliciter les ingénieurs qui ont trouvé comment dompter facilement l’engin. Dans les rues de Los Angeles, là où Ford nous a confié le véhicule, nous prenons acte du confort de bon niveau de cette américaine. Elle est certes dotées de roues de 20 pouces, mais elle reçoit une suspension MagneRide qui filtre bien les petites irrégularités.
La Shelby GT500 sur la route
Sur l’autoroute, la question que l’on se pose depuis un moment va trouver sa réponse. A quoi ça sert 760 ch ? A plusieurs choses : avoir le sourire, se faire peur, sentir ses épaules pénétrer dans le dossier de son siège, voire s’approcher la voiture qui précède de plus en plus vite, vivre un moment exceptionnel en termes de sensations dans un vacarme assourdissant.
Une voiture de course avec un intérieur de berline. Voilà pour les lignes droites, mais quid du comportement dans les enchaînements de virages ? Là aussi, la réponse ne tardera pas à venir. De l’autre côté de la barrière des collines hollywoodiennes, la route de montagne qui grimpe vers Angel’s Crest est le temple des motards et des automobilistes en mal de sensations. Large mais bordées de ravins, elle grimpe à plus de 1 600 mètres dans un décor de cinéma. Une grosse voiture, un superbe paysage : où est l’équipe de tournage ?
Le paysage défile de plus en plus vite par les fenêtres, et notre GT500 ne bronche pas. Il faut dire qu’elle accélère aussi vite qu’elle freine, grâce à quatre disques de freins de 420 mm. C’en est presque risqué, tant on croit qu’on peut arrêter la machine en quelques mètres, quelle que soit sa vitesse. Bien aidé par la boîte ultra rapide -100 millisecondes entre chaque rapport-, nous commençons à faire plus ample connaissance avec la machine et son comportement.
Une expérience hors normes
En s’amusant avec le Lauch Control, qui permet de faire des départs canon, mais aussi du Front Lock, qui permet de bloquer les roues avant pour faire fumer les pneus arrière, nous nous apercevons que cette Mustang préfère les grands espaces. La Mustang est pourtant grande et lourde, mais elle paraît presque légère tant elle se montre facile à conduire. On la place aisément et on s’enivre de ses sonorités. En s’approchant du rupteur, le bruit et les sensations sont démoniaques, et c’est franchement addictif.
Elle est davantage une GT qu’une pure sportive, mais elle permet d’aller très loin et en toute sécurité. La finition est à l’américaine, c’est-à-dire médiocre, mais peu importe : nous préférerons retenir le bon équilibre de l’ensemble, et les sensations offertes par cette américaine pur jus, qui est non seulement la Ford la plus puissante jamais construite, mais certainement la Mustang bodybuildée la plus réussie.
Aux Etats-Unis, la Shelby GT500 est proposée à partir d’environ 80 000 €, mais il vous faudra débourser près de 150 000 € chez certains professionnels français. En faisant tout par vous-mêmes, vous pouvez certainement faire baisser la note. Mais franchement, ne le faites pas. Un bon pro mettra déjà jusqu’à un an pour obtenir les papiers en fournissant lui-même les pièces détachées à remplacer pour remplir les conditions d’homologation européenne. Alors un particulier…
On aime | On aime moins |
Look d’enfer | La finition |
Comportement exemplaire | Le rayon de braquage |
Agrément mécanique rare | Compliquée à importer |
FICHE TECHNIQUE – Mustang Shelby GT500
Moteur
Type (position) : 8 cylindres V, compresseur
Position : longitudinale, avant
Distribution : 4 soupapes par cylindre
Cylindrée : 5,2 litres
Puissance : 760 ch
Couple : 850 Nm
Régime maxi : 7 500 trs/mn
Dimensions
Long / Larg / Haut (m) : 4,79 x 1,92 x 1,38
Empattement (m) : 2,72
Pneumatiques : 315x30R20 (AV) ; 305x30R20 (AR)
Performances
Vitesse de pointe : 290 km/h
0 à 100 km/h : 3,5 secondes
Prix neuf : 150 000 € (estimation) en Europe
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