Essai Citroën C5 Aircross : Eloge du confort
Le constructeur français arrive enfin sur le segment de SUV compacts. Un an après sa commercialisation en Chine, le Citroën C5 Aircross débarque en Europe avec de bons atouts.
Citroën dispose enfin d’une gamme complète
En quatre ans, ils ont tout changé ou presque. Depuis la première génération de C4 Cactus, qui détonnait gentiment au milieu des carrosseries conventionnelles auxquelles la marque nous avait habitués, les dirigeants de Citroën n’ont cessé de phosphorer.
En termes de design, d’abord, avec des carrosseries beaucoup plus sexy et davantage dans l’ère du temps, sous le coup de crayon d’un designer qui vient d’ailleurs d’être débauché par Mercedes… Mais aussi en terme de cohérence de gamme, la plus grande carence de Citroën depuis 2014, qui a comblé petit à petit ses lacunes jusqu’à proposer aujourd’hui un éventail de modèles qui se ressemblent tous tout en ayant leur propre personnalité. On y voit plus clair.
Après C3 et C3 Aircross, C4 Cactus restylé et le nouveau Berlingo, le C5 Aircross arrive alors avec de sérieuses ambitions, mais représente une énième proposition dans un segment dont les français, mais aussi les européens (la voiture sera vendue dans 93 pays) sont friands.
Mais le nouveau Citroën a sa propre personnalité et les clients ne s’y sont pas trompés. Au Mondial de l’automobile, 600 000 personnes ont visité le stand de la marque, 1 000 d’entre elles y ont acheté une voiture, dont un tiers de C5 Aircross.
Après 50 000 ventes réalisées en un an en Chine, là où il sort d’une usine dédiée au marché local, Citroën compte sur au moins 100 000 immatriculations européennes en année pleine pour le C5 Aircross, quant à lui fabriqué en France, à Rennes-La Janais (35). Alors qu’elle fêtera son centenaire en 2019 au gré de plusieurs manifestations, la marque aux Chevrons présentera aussi deux concept-cars, aux salons de Genève puis à Shanghai, là où le C5 Aircross avait été dévoilé à l’état de concept en 2015.
Un style qui plaît
Outre le fait que les carrosseries SUV rencontrent un fort succès en ce moment, il convient de reconnaître que le C5 Aircross bénéficie d’un coup de crayon heureux. Dessiné haut, avec un capot plat que l’on perçoit facilement depuis le volant, il impose une stature qui donne confiance.
Ses feux à double étage, sa grande calandre se marient bien avec les « ponctuels colorés », ces inserts qui donnent une touche à la fois ludique et loisirs à plusieurs de modèles de la marque. Le profil, marqué par le « C » au niveau de l’entourage des vitres arrière, donne un style à la fois baroudeur et décomplexé au modèle. Le coffre, à hayon électrique qui peut se soulever au passage du pied sous le pare-choc, achève de convaincre et donne envie de prendre place à bord.
Une version européenne débridée
Il paraît que le sujet est allé jusque sur le bureau de Carlos Tavares, président de PSA qui tient les cordons de la bourse et à qui il faut présenter un dossier bien ficelé pour qu’il accepte de dépenser plus pour un produit déjà conçu…
Car à la place de la banquette traditionnelle livrée à bord des versions chinoises, les hommes du produit voulaient que cette livrée européenne bénéficie de trois sièges arrière indépendants, afin d’offrir la même modularité qu’un monospace. Une fois la chose acceptée, les équipes du design intérieur se sont alors penchées sur le sujet afin d’européaniser le C5 Aircross.
A l’avant, la planche de bord accueille des matériaux simples (trop simples ?) mais de constitution solide et qui renvoie aux codes esthétiques des SUV, dans le prolongement du design extérieur.
Les deux écrans -8 pouces pour la console centrale, et 12 pouces pour le combiné d’instruments- font leur petit effet, alors que l’espace habitable apparait correct à l’avant comme à l’arrière, qui semble plus spacieux qu’à bord d’un Peugeot 3008.
La modularité est donc un vrai plus, nous l’avons souligné, mais les dossiers doivent être rabattus un à un par une lanière située à la base du siège plutôt que par des manettes situées dans le coffre. Elle est assez difficile et peu agréable à manipuler, et fait vraiment bas de gamme. Coulissantes sur 15 cm, les assises permettent d’augmenter un volume de coffre déjà de bonne contenance : de 580 litres, il peut grimper à 720 litres sièges avancés, ou 1630 litres lorsqu’ils sont rabattus.
C’est un bon score pour la catégorie, mieux que le Peugeot 3008 (520 litres) mais le dossier du siège avant ne soit pas rabattable pour embarquer de longs objets. A noter que lorsque les dossiers sont rabattus le plancher n’est pas tout à fait plat, et que le cache-bagage, économique et en deux parties, n’est pas pratique à utiliser.
Confort de tous les instants
Deux versions étaient proposées à l’essai lors de notre prise en mains : BlueHDi 180, et Puretech 180, toutes deux avec une boîte de vitesses automatique à 8 rapports et un niveau d’équipement très complet. La première remarque, qui correspond à la promesse numéro 1 de Citroën, concerne le confort de la sellerie.
Les sièges reçoivent une « mousse d’accueil » de 15 mm, en surface, qui est positionnée sur d’autres mousses plus denses, censées optimiser le confort quelle que soit la longueur du trajet. Sur ce point, rien à dire : le dessin est bon, le maintien suffisant et la qualité de revêtement est au rendez-vous.
Depuis le volant, les commandes sont assez douces et les premiers mètres, d’abord en diesel, se déroulent sans encombre. La voiture est facile à prendre en mains, ses proportions (elle fait 4,50 m de long, soit 5 cm de plus qu’un Peugeot 3008), sont aisées à appréhender. Les suspensions, qui bénéficient des nouvelles butées hydrauliques de Citroën, nous semblent bien souples. La voiture ne manque pas de tenue, mais les changements de cap génèrent une prise de roulis assez importante. Toutefois, nous remarquons que les petites saignées se ressentent à peine, et que les buttes de ralentissements se passent très facilement, presque sans faire bouger la caisse. Bluffant.
En revanche notre itinéraire, tracé dans les montagnes de l’Atlas marocain, nous inquiète davantage. Il vient de tomber des trombes d’eau et les routes, déjà bien fatiguées, sont annoncées comme « difficiles », comprenez pleines de trous, mais aussi souillées d’une terre ravinée par la pluie. Dans cette région, le ruban de bitume recouvre au mieux une bonne moitié de route, puis s’effrite sur les côtés. Qu’à cela ne tienne, notre C5 Aircross se comporte admirablement bien, et nous épargne les vilaines remontées que l’on peut ressentir dans bien des SUV dans pareilles conditions. De ce fait, nous pouvons alors témoigner de l’efficacité de ce dispositif, qui amène le nouveau Citroën au meilleur niveau de confort de la catégorie.
Plaisir d’essence
Le lendemain, c’est un parcours encore plus sélectif qui nous attend. Cette fois certaines routes –ou plutôt chemins- sont recouvertes de boue, et les pluies torrentielles ont généré des éboulements. Mais peu importe, les ouvreurs de Citroën, passés à l’aube, confirme que l’itinéraire reste praticable. Nous partons alors le cœur vaillant au volant de la version Puretech 180 ch, bien plus silencieuse que la diesel, y compris dans ses remontées de train roulants, perçus comme moins résonnants.
Les accélérations sont solides mais linéaires : il s’agit de satisfaire la boîte, et les nouvelles normes anti-pollution, véritable coupe-la-joie automobile. Avec un train avant plus léger, et une direction qui reste assez sensible, le C5 Aircross 1.6 Puretech 180 se veut plus plaisant à conduire. Mais il est moins dynamique qu’un Peugeot 3008, car sa direction est moins directe et son volant plus grand. Mais sur route dégradée, ces nouvelles suspensions continuent de séduire. Bien entendu, elles offrent une douceur qui nuit à la précision, mais pas à la tenue de route. Sur chaussée humide, la perte d’adhérence ne survient que lors de virages abordés trop vites, alors que la philosophie de la voiture incite à une conduite calme.
Dans un an, le C5 Aircross recevra le même dispositif hybride rechargeable que la Peugeot 508. Un bloc électrique, logé dans la boîte de vitesse, permettra de rouler jusqu’à 50 km en zéro émission avant de passer en hybride. La puissance cumulée (moteur thermique 180 ch et électrique de 110 ch) sera alors de 225 ch sur les roues avant. Aucune version à 4 roues motrices ou à 7 places n’est alors prévue pour ce véhicule qui continue d’asseoir le renouveau de Citroën.
Bilan de l’essai du Citroën C5 Aircross
Moins dynamique mais plus confortable que son cousin, le Peugeot 3008, le Citroën C5 Aircross bénéficie d’un capital sympathie élevé et d’une technologie de suspension vraiment réussie qui plaident en sa faveur, et le tout pour un tarif légèrement inférieur. Avec sa modularité avancée, il séduira les familles, lesquelles ne devront pas trop être regardantes à certains détails de finition. Proposé en une trentaine de configurations entre choix de couleurs extérieures et ambiances intérieures, le C5 Aircross va permettre aux familles d’envisager les déplacements avec gaieté, espace et confort hors normes.
Fiche technique Citroën C5 Aircross
Longueur : 4,50 m
Largeur : 1,97 m
Hauteur : 1,69 m
Empattement : 2,73 m
Garde au sol : 23 cm
Volume du coffre : de 580-720 à 1 630 l
Capacité du réservoir : 53 l (+ 17 l Adblue en diesel)
Versions essayées
2.0 BlueHDi 180 EAT8 – 4 cylindres turbo – 1 997 cm3 – 180 ch à 3 750tr/min – 400 Nm à 2 000 tr/mn – Poids à vide (kg) : 1 540
0 à 100 km/h (sec.) 8,6 – Vitesse maxi (km/h) : 211
Consommations
Ville (l/100 km) : 5,3
Route (l/100 km) : 4,9
Mixte (l/100 km) : 4,8
Rejets de CO2 (g/km) : 124
Malus : 253 €
1.6 PureTech 180 EAT8 – 4 cylindres turbo – 1598 cm3 – 180 ch à 5500 – 250 Nm à 1650 tr/mn – Poids à vide (kg) : 1 430
0 à 100 km/h (sec.) : 8,2
Vitesse maxi (km/h) : 219
Consommations :
Ville (l/100 km) : 7,1
Route (l/100 km) : 4,6
Mixte (l/100 km) : 5,7
Rejets de CO2 (g/km) : 129
Malus : 90 €
Tarifs Citroën C5 Aircross
A partir de 24 700 euros en version Start – 1.2 PureTech 130 BVM6
Equipements de série C5 Aircross
C5 Aircross Finition Start
Alerte de franchissement de ligne. Alerte risque collision
Lecture des panneaux de vitesse. Régulateur-limiteur de vitesse
Aide au démarrage en pente. Frein de parking électrique
Suspension avec butées hydrauliques progressives
Ecran tactile 8 pouces avec radio. Bluetooth. 2 prises USB
Clim manuelle. Allumage auto des phares et des essuie-glaces
Sièges avant réglables en hauteur
Trois sièges arrière indépendants, coulissants et inclinables
Quatre vitres électriques séquentielles. Fixations Isofix
Contour des vitres chromé. Feux de jour à LED
Feux arrière 3D à LED
Inserts colorés Silver sur Airbumps et bouclier avant
Jantes tôle de 17 pouces avec enjoliveurs
C5 Aircross Finition Live
En plus de Start
Climatisation automatique 2 zones
Siège conducteur avec réglage lombaire. Volant cuir
Radar de recul. Antibrouillards avec éclairage d’intersection
Jantes en alliage de 17 pouces
C5 Aircross Finition Feel
En plus de Live
Navigation GPS. Accès et démarrage mains libres
Combiné d’instruments digital. Android Auto et Apple Carplay
Sièges Advanced Comfort. Sellerie mixte
Recharge sans fil pour smartphone. Surveillance angle mort
Rétroviseur intérieur électrochrome
Radar de stationnement avant. Caméra de recul
Barres de toit bi-ton silver. Double canule chromée
Vitrage arrière surteinté. Jantes en alliage de 18 pouces
C5 Aircross Finition Shine
En plus de Feel
Régulateur de vitesse adaptatif. Conduite assistée avec EAT8
Pédalier et repose pied en aluminium. Sièges avant chauffants
Siège conducteur électrique. Sellerie cuir grainé/tissu graphite
Hayon mains libres Vitres latérales avant acoustiques
Calandre et jupe arrière noir brillant. Projecteurs Full LED
Options C5 Aircross
Peinture métallisée : 350 €
Peinture Blanc Nacré : 830 €
Toit bi-ton Noir Perla : 350 €
Toit ouvrant panoramique : 1 400 €
Grip Control avec pneus M+S 18 pouces : 700 € sur Live, 300 € sur Feel et Shine
Park assist avec vison 360° : 400 €
Jantes en alliage de 19 pouces : 300 €
Roue de secours galette : 120 €
Lire aussi : Un SUV aussi chez Aston Martin…
Didier LAURENT