Essai bZ4X : au volant de la Toyota 100 % électrique
REDIFFUSION : Pendant les vacances, retrouvez nos essais 2022… retour sur l’essai de la Toyota bZ4X
Il n’est jamais trop tard pour bien faire : Toyota va lancer la bZ4X, sa toute première voiture 100 % électrique. En avant-première, nous avons pris le volant d’un modèle de pré-série sur les routes de Catalogne.
Il aurait pu y venir plus tôt. Mais Toyota ne jurait jusqu’ici que par l’hydrogène pour accompagner l’hybride dont il a été le précurseur. Avec le bZ4X, il a finit par bifurquer vers le véhicule électrique à batterie. Il s’agit du premier d’une longue série de modèles 100 % électriques (six en tout) qui verront le jour au travers d’une ligne bZ.
Le bZ4X uniquement en location pour le moment
La voiture arrivera en concession en juin, et sera livrée à compter de septembre. Si vous voulez l’acheter, il va falloir patienter. En revanche, vous pouvez d’ores et déjà la louer en format longue durée, en la réservant sur internet. La version d’entrée de gamme, à deux roues motrices (finition Pure), y est proposée à 399 €/mois (37 mois ou 30 000 km), après un premier loyer de 13 450 €. Toyota souligne tout de même que cette version ouvre droit à un bonus de 5 000 €, ce qui indique que son prix sera inférieur à 45 000 €. Mais pour toutes les autres versions, le bonus chute à 1 000 €. Ce qui veut dire qu’elles seront à plus de 45 000 €, mais à mois de 60 000 €. L’objet de notre essai, quatre roues motrices en finition haut de gamme Origin Exclusive, demande un premier loyer de 12 450 €, puis de 36 mensualités de 579 € pour 30 000 km de contrat. Cela fait un total de plus 33 294 € à débourser sur trois ans, avec une limite de 30 000 km à bord d’une voiture de 218 ch dont l’autonomie est annoncée à 422 km. en d’autres termes, c’est hors de prix.
Un intérieur assez particulier
D’une manière générale, l’habitacle est sombre, voire un peu triste. Seul l’écran central de 12,3 pouces (8 pouces en entrée de gamme) vient égayer cet univers très plastique. Réactive et dotée d’un graphisme relativement simple, facile à comprendre, cette dalle recèle de nombreuses fonctionnalités de la voiture… sauf sur notre modèle de pré-série. Ainsi, pas d’information sur le fonctionnement du système de régénération, et des informations fausses concernant la consommation de « carburant ». En roulant normalement l’ordinateur de bord mentionnait 35 kWh/100 km, contre une consommation moyenne annoncée à 16,9 kWh/100 km.
La nouvelle commande vocale fonctionnait en revanche parfaitement bien. Le « Hey Toyota », que l’on peut modifier pour ne pas être obligé de s’adresser à sa voiture de façon ridicule, permet de déclencher des fonctions en expliquant sa situation. Un « j’ai froid » suffira par exemple à faire monter la température, ou « trouve moi un restaurant japonais » se traduira par une liste de propositions qui s’affiche plutôt rapidement sur l’écran.
Conduite agréable
En s’installant au volant, on remarque tout de suite le combiné d’instruments digital (sept pouces), rejeté assez loin du conducteur, au bout de deux bras en plastique. C’est une bonne trouvaille car il reste bien lisible quelle que soit la position du volant, et dispense d’un affichage tête-haute. Une fois en route, on remarque le silence de roulage classique d’une électrique, avec quelques bruits de roulement et aérodynamiques. Sur les petites routes des environs de Barcelone, l’engin semble confortable et plutôt dynamique. Sa puissance est suffisante mais c’est surtout son couple qui lui permet de bien se comporter dès le démarrage. Comme la voiture pèse deux tonnes, elle n’a aucun caractère sportif. Mais elle est agréable à mener, que ce soit en zone urbaine ou à la campagne. C’est aussi en dehors des sentiers battus que la voiture fait bonne impression.
Super sympa en dehors du bitume
La Toyota bZ4X a été développée en collaboration avec Subaru, qui va sortir un modèle cousin sous le nom de Solterra. Et avec ses quatre roues motrices, sa garde au sol de 21 cm et sa transmission multimodes intelligente, la voiture promet une polyvalence appuyée. Nous avons eu l’opportunité de nous en rendre dans le complexe du pilote de rallye-raid Nasser Al Attiyah. Le récent vainqueur du Dakar a ouvert à environ 80 km de Barcelone un complexe de neuf hectares dédiés au monde du tout-terrain. Sur place, nous avons eu l’opportunité d’y tester la bZ4X dans des conditions de forte déclivité, dans la boue ou dans des enchainements de bosses. Dans chaque situation, différents modes de la voiture nous ont été d’un bon secours, d’autant que la bZ4X était équipée de pneus de route et non pour le tout-terrain. Peu de passionnés de 4×4 achèteront ce genre de voiture pour faire des escapades hors route, mais il convient de reconnaitre que le tout-terrain sans bruit, avec du couple et sans émission a quelque chose de séduisant.
Une batterie qui pose question
Alors que la Kia EV6 vient d’être élue voiture de l’année en partie pour la technologie 800V de sa plateforme, et que l’immense majorité des acteurs de l’électrique sont en minimum 400V, la Toyota bZ4X annonce une batterie de 355V. Aujourd’hui, le voltage d’une batterie donne avant tout une indication sur sa potentielle vitesse de recharge. Mais Toyota ne croit pas trop aux longs déplacements en électrique. Il n’est affilié à aucun réseau type Ionity, ce qui veut dire que les utilisateurs devront payer le prix fort en s’arrêtant sur ces bornes de forte puissance. La bZ4X accepte tout de même une puissance de charge de 150 kW en courant continu, si les choses évoluent. Le constructeur japonais compte plutôt sur la bonne stabilité thermique de son élément énergétique pour recharger dans un temps convenable sur borne classique, mais aussi sur la longévité. Toyota garantit ses batteries 10 ans avec au moins 70 % de capacité restante, ou un million de kilomètres. Cela est supérieur à la moyenne.
Bilan de l’essai Toyota bZ4X
Toyota a fait volte-face dans son discours sur l’électrique a batterie, et tente de combler son retard en la matière par d’autres qualités encore inexploitées par les constructeurs généralistes. Le côté loisirs, voire tout-terrain, est vraiment sympa, et cette bZ4X donne un certain plaisir de conduite, et franchement confiance dans les chemins. Est-ce une piste à suivre ? Pour se démarquer, peut-être. Pour le reste, il faudra attendre.
Fiche technique
Moteur
Type : électrique, synchrone à aimants permanents
Position : sur les trains roulants
Puissance : 218 ch
Couple : 336 Nm
Transmission : automatique
Mode : aux quatre roues
Châssis
Type : monocoque
Freinage AV : disques ventilés
Freinage AR : disques ventilés
Suspensions AV : type Mc Pherson
Suspensions AR : multibras
Direction : électrique
Dimensions
Longueur / Largeur / Hauteur : 4,69 / 1,86 / 1,60 m
Empattement : 2,85 m
Pneumatiques : 235x30R20
Volume du coffre : 452 l
Performances
Vitesse de pointe : 160 km/h
0 à 100 km/h : 6,9 s
Conso mixte (en cours d’homologation) : 16,9 kWh/100 km
Capacité des batteries : 71,4 kWh
Autonomie WLTP : 422 km
Temps de recharge (de 0 % à 100 %) : 10h50 sur wallbox ; 30 min (10 à 80 %) sur borne rapide (chargeur DC 150 kW)
Poids à vide : 2 005 kg
Prix : 12 450 € + 579 € pendant trois ans
Bonus écologique : 1 000 €