Essai Alfa Romeo 4C Spider
Après le coupé (voir notre essai), la petite 4C se découvre en une version spider, vendue 9 800 € plus chère. Ce n’est pourtant pas la technologie de sa capote qui justifie cette augmentation…
Car cet élément de toile maintenu à la carrosserie par six points d’ancrage est entièrement manuel. Comptez deux à trois minutes pour l’ôter et autant pour le remettre, avec les aléas d’entrée d’air que cela comporte en cas de mauvais positionnement.
Il faut prendre le coup pour opérer la manipulation, à tel point que les plus chanceux en termes de météo préféreront certainement rouler en permanence à ciel ouvert, même si les perturbations aérodynamiques et les courants d’air sont nombreux, que l’on roule vitres ouvertes ou fermées.
Mais dans tous les cas l’insonorisation est quasi inexistante, ce qui permet de profiter davantage des vocalises du moteur 1 750 TBI de 240 ch qui, en mode Dynamic – choisi par défaut par la voiture à l’allumage – produit différents bruits mécaniques et électroniques aussi bien au démarrage qu’une fois en route. A noter que ce mode met le système ESP en veille, lequel se réveille si le conducteur touche aux freins au cours d’une dérive.
Alfa Romeo Spider: une coque carbone
Pour rester en-dessous de la tonne (940 kg sans les fluides, contre 895 kg pour le coupé) Alfa Romeo, qui construit ses 4C sur les chaînes de Maserati en Italie, a eu recours au carbone pour fabriquer la carrosserie de cette sportive affirmée. Il s’agit là d’un fait unique pour un modèle vendu à ce prix (certes élevé dans l’absolu). La version Coupé (3,99 m de long seulement) a néanmoins séduit plus de 2 000 clients à travers le monde depuis son lancement, en 2013. C’est une bonne performance qui occupe à plein temps les équipes en charge de la construction de la Belle, quasiment faite à la main.
Le bon côté de l’artisanat
Le 4C Spider affiche un niveau d’équipement supérieur au coupé, histoire de tenter de justifier son surcoût : climatisation, autoradio Alpine « comme dans les GTI des années 80 », feux bi-xénon, toutefois d’assez faible portée sur notre modèle d’essai. Mais il ne reçoit toujours pas de direction assistée et se montre difficile d’accès, aussi bien physiquement qu’en termes de conduite. On se trouve ici plus proche d’une Lotus que d’un coupé BMW.
Ce côté « nature » de l’automobile, celui qui fait que la voiture communique tout ce qu’elle ressent au conducteur aussi bien dans son volant que son siège ou sa pédale de frein, dégage un côté attachant que l’on trouve aujourd’hui peu dans la production automobile contemporaine. Certains trouveront cela dépassé, d’autres en redemanderont : question de goût !
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Un karting en plus gros et en plus techno
Mais une fois qu’on est « tombé » dans le siège conducteur –il faut pour cela enjamber le ponton recouvert de carbone, et que l’on a tourné la clé de contact, il est possible de prendre beaucoup de plaisir au volant de cette petite voiture hyper tonique.
Ses 240 ch suffisent à donner un maximum de sensations et il est préférable d’apprivoiser ce spider en douceur car les risques de surprises sont nombreux. Dès les premières courbes abordées en conduite rapide, on a l’impression que la voiture sous-vire, autrement dit qu’elle veut tirer tout droit.
C’est en réalité parce que cette Alfa Romeo radicale demande à être dominée par son conducteur, lequel doit lui-même, à la force du poignet, l’inscrire dans la bonne trajectoire. Même sensation avec les freins, où la pédale dégage de prime abord un curieux feeling, qui pourrait laisser à penser un manque d’efficacité.
C’est en fait parce qu’il faut « taper » dans les freins, un peu comme à bord d’une voiture de course, avant de se rendre compte de la bonne capacité de freinage des étriers 4 pistons livrés de série. En termes de conduite, la 4C Spider se rapproche davantage d’un gros karting que d’une voiture et c’est bien pour cela qu’elle apparaît si attachante, mais avec des performances d’un niveau supérieur et une boîte de vitesses automatique à double embrayage et six rapports avec palettes au volant.
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Notre Avis
Bien entendu, avec un coffre de seulement 110 litres placé le long du moteur, lui-même logé dans le compartiment arrière, une coque carbone dans laquelle il faut s’engouffrer à chaque déplacement, une finition sommaire et un habitacle mesuré (c’est une stricte deux places) la 4C Spider n’est pas une voiture de tous les jours.
Elle s’adresse plutôt à des collectionneurs ou des sportifs multipropriétaires qui auront les moyens de s’offrir ce genre de gros jouets, que même les enfants les plus capricieux adoreront après en avoir pris le volant.
Le style extérieure, très réussi
Une conduite nature
Les performances
Les moins
L’écart de prix trop élevé avec le coupé
Le niveau de finition
La manipulation de la capote
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Fiche technique
Empattement (m) :2,38
Volume du coffre (l) : 110 (derrière le moteur)
Capacité du réservoir (l) : 40
Poids à vide (kg) : 940
Moteur : 4 cylindres, turbo
Cylindrée (cm3) : 1742
Puissance (ch à tr/min) : 240 à 6000
Couple (Nm et trs/min) : 350 entre 2200 et 4250
Transmission : aux roues arrière
Boîte de vitesses : robotisée à six rapports, double embrayage
0 à 100 km/h (s) : 4,5
Vitesse maximale (km/h) : 257
Consommations
Ville/Route/Mixte (l/100 km) : 10,1/5,1/6,9
Rejets de CO2 (g/km) : 161
Malus : 2200 €
Puissance fiscale : 14 CV
Prix : 73 000€
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