Essai Alfa Romeo 4C: Radicale mais pas brutale
Avec la 4C, Alfa Romeo revient à l’essentiel pour se projeter dans l’avenir. La marque italienne a choisi de retrouver ses origines sportives avec des matériaux actuels. Cela donne un petit bijou à l’état brut, sans artifice pour du pur plaisir de conduite.
La Genèse de la 4C
Au début de son histoire Alfa Romeo a construit sa réputation grâce à ses modèles sportifs, notamment les Quadrifiglio Verde. Une voiture a marqué les esprits lors de sa sortie en 1967, la 33 Stradale. Les Italiens s’en sont inspirés pour réalisés leur nouveau modèle, la 4C. Son petit format, sa position basse, sa légèreté et ses performances, autant d’éléments qui font penser à sa glorieuse aînée. La gestation de la 4C n’aura duré que 2 ans, entre sa présentation comme concept-car au Salon de Genève et sa mise en production.
La 4C: Une mini supercar
Ce coupé sportif ultra-léger a tout d’une grande ou presque. Sur le plan esthétique, il est indéniable que le charme italien opère. Un look purement sportif, une voiture au ras du sol, un empattement court et des voies élargies, elle n’a rien à envier à ses concurrentes avec un réel travail sur l’aérodynamique (cx : 0.34) et un capot avant qui rappelle bien Alfa Romeo grâce à ses arêtes en V. On regrettera, en revanche, ses feux avant, préférant ceux présents sur le concept-car. Ce coupé 2 places a été conçu par les ingénieurs de Alfa Romeo et produit chez Maserati à Modène. Son pédigrée se veut plutôt flatteur. Ses dimensions parlent pour elle, avec une longueur sous la barre des 4 mètres, une largeur d’1m87, un empattement de 2,38m pour une hauteur de 1,18m. Lorsqu’on entre dans l’habitacle, pas de superflu mais l’essentiel. Un style très épuré, nous sommes bien dans une voiture de course…pour la route. On retrouve un intérieur noir avec quelques touches d’alu (pédales et repose-pied inclus), des sièges mat en composite très confortables et la climatisation.Exit le GPS et surtout la direction assistée.
Pour cette 4C, Alfa Romeo a donc opté pour de l’efficace plutôt que du consensuel. La 4C est ultra légère, 895 kg à vide. Un résultat rendu possible grâce à un châssis monocoque en fibre de carbone. Situé en position arrière central sous une vitre, son petit 4 cylindres 1750 turbo essence à injection directe en aluminium permet à la demoiselle de développer une puissance de 240 ch. Ainsi son rapport poids/puissance est inférieur à 4 kg/ch.
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La 4C sur la route
Si l’Alfa Romeo semble toute désignée pour la piste, elle est homologuée pour la route. Nous avons donc pris place à son bord pour une petite balade en Champagne avec un arrêt aux stands de l’ancien circuit de Reims où un certain Fangio a fait des merveilles en 1950 et 1951 avec son Alfetta Alfa Romeo qui lui permettra de décrocher le titre de champion du monde. Dès le démarrage, un son mélodieux vous vient aux oreilles. Le moteur placé juste derrière les deux sièges chante. On enclenche la première et très vite on replonge dans le passé car il faut se muscler pour tourner le volant. Effectivement à l’arrêt l’absence de direction assistée se fait sentir mais qu’importe, la 4C montre qu’elle a du caractère. Premiers tours de roues et le plaisir prend vite place. On fait corps avec la voiture.
Si sur le système DNA, on enclenche la position Dynamic, la voiture se veut plus joueuse et ronronne encore plus. Elle pourrait surprendre le conducteur habitué à tout l’attirail technologique qui nous sécurise habituellement.
La propulsion et la répartition 60 à l’arrière 40 à l’avant, sont des plus appréciables. Il faut dompter la bête mais après une prise en main, ce n’est que du plaisir. Pas besoin d’aller vite pour avoir cette notion de plaisir de conduite. La 4C est radicale mais pas brutale car elle se veut très coupleuse.
Si pour ce côté-là, les premières impressions sont positives, il faut toutefois se rendre à l’évidence, ce n’est pas la voiture que vous sortirez tous les jours pour aller acheter votre baguette pain, surtout si votre parcours est semé d’embûches comme des ralentisseurs.
Malgré le travail sur les suspensions, chaque petit défaut de la route se fait sentir à cause d’un châssis très rigide. On note toutefois le bon maintien du corps dans les sièges.
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La 4C sur la piste
La piste est son terrain de jeu. Courte, moteur propulsion , une bonne répartition des masses, une boite TCT qui répond bien et surtout un mode Race en restant 5 secondes sur le module Dynamic du DNA pour se mettre en condition de course. Celui-ci déconnecte toutes les aides électroniques et offre un launch Control. Il y a tout ce qu’il faut pour se faire plaisir. Il est très facile avec la 4C de prendre des repères sur le tracé de la Ferté Gaucher et de se sentir à l’aise.
Elle est finalement moins joueuse sur piste que sur route mais le couple de 350 Nm dont 80 % est disponible dès 1 800 tr/min permet d’atteindre très vite des pointes de vitesse séduisantes. On perd très peu de motricité et le freinage se veut redoutablement efficace. On peut oser !
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La comparaison avec l’Alfa Romeo 8C Competizione
Souvent vue comme la petite sœur de l’Alfa Romeo 8C, la 4C montre tout son potentiel sur piste. Nous avons eu la chance de prendre possession de sa grande sœur pour quelques tours. Nous ne sommes plus dans les mêmes formats et surtout dans les même prix. Alfa Romeo pour la dénomination de ses voitures de sport fait simple, la 4C pour 4 cylindres, la 8C pour 8 cylindres. Le modèle est certes sportif mais surtout exclusif. Pendant qu’Alfa Roméo annonce un nombre de 1000 exemplaires par an de sa 4C en Europe, la 8C Competizione ne compte que 500 numéros en tout est pour tout .
A l’intérieur le luxe et le raffinement néorétro est de mise avec du cuir rouge et les bagages assortis à l’arrière. Le bloc central de la planche de bord est en alu brossé et les sièges sont en carbone. On apprécie la qualité de finition made in Italy.
La 8c Competizione fait fondre dès le premier coup d’œil tout amoureux de belles voitures. Plus véloce, elle est équipée d’un V8 4,7l développant 450 ch à 7000 tr/min pour un couple de 470 Nm. On quitte le kart joueur (4C) pour la GT de Luxe (8C Competizione). Le plaisir est différent, on sent la puissance du moteur et la voiture est plus longue. Mais de nombreux éléments entre les deux modèles se ressemblent. Elles ont comme référence la 33 Stradale. Pour la conduite, le freinage est toujours pointu, et l’accélération pas brutale mais linéaire. La 4C comme la 8C Competizione offrent un couple de tout premier ordre. La plus grande est sortie en édition limitée et s’est envolée au niveau des tarifs à 160 000 euros (certainement plus aujourd’hui sur le marché de l’occasion). Elle peut lutter face à des Porsche ou des Aston Martin.
La 4C a un prix de départ de 51 900€, un rapport qualité/prix très intéressant. Le superflu en moins, certaines personnes pourront découvrir les joie d’avoir une supercar dans les mains.
En revanche, elles devront se montrer patientes car le carnet de commandes est déjà bien rempli depuis son élection « voiture la plus belle l’année en 2013 ». Si vous commandez aujourd’hui, vous ne l’aurez que début 2016. L’an prochain la version Spider est annoncée et la marque devra doubler ses capacités de production.
[nextpage title= »Les plus et les moins de la 4C »]
Le Bilan
La 4C conserve les qualités de conduite de la 8C mais se montre plus joueuse grâce à son petit format. Elle sort des sentiers battus, un retour au simple plaisir de conduire voire de piloter. Avec son caractère affirmé mais aussi son couple efficace, elle nous fait partager chaque sensation, on fait corps avec la voiture.
On a aimé sur l’Alfa Romeo 4C
– Son aérodynamique
– Son comportement sur piste
– Son prix
On n’a pas aimé sur l’Alfa Romeo 4C
– L’absence de direction assistée (surtout à faible vitesse)
– Sa rigidité pour les routes du quotidien
– La forme de ses feux
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La fiche technique
Motorisation
4 cylindres
Moteur central en position transversale
1742 cm3
240 ch à 6 000 tr/m
350 Nm couple maximum
Transmission
Propulsion
Boite Alfa TCT transmission automatique à double embrayage à sec 6 vitesses
Launch Control
Châssis
Monocoque en fibre de carbone
Suspension avant double triangulation
Suspension arrière Mac Pherson évoluée
Direction: pignons et crémaillère
Freins Brembo à l’avant et disques autoventilés perforés à l’arrière
Dimensions et poids
Longueur: 3 989 mm
Largeur: 1 864 mm
Hauteur: 1 183 mm
Empattement: 2 380 mm
Poids à vide: 895 kg
Rapport poids/puissance: 3,7
Réservoir de carburant: 40l
Capacité du coffre: 110l
Performances et consommations
Vitesse maximale sur circuit: 258 km/h
Accélération 0 à 100 km/h: 4,5 secondes
Consommation (l/100)
cycle urbain: 9,8
cycle extra-urbain: 5,0
usage mixte: 6,8
Emission CO2: 157g/km
Puissance fiscale: 14 CV
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