Delage : record du Nürburgring et 500 km/h en 2025
BMW iX2 : Demandez une offre !Dans le cadre du Mondial de l’Auto, Delage exposait son hypercar, la D12. A cette occasion, nous avons rencontré Laurent Tapie, le re-fondateur de la marque. Origines de la renaissance, passion et futur étaient au programme de notre échange.
Agenda de l’automobile : « Pourquoi avoir choisi de relancer Delage ? »
Laurent Tapie : « La première idée c’était d’abord de me mettre dans le métier des hypercars. L’idée de la voiture est venue avant l’idée de la marque. J’étais un peu en retrait des affaires. En 2016, je suis parti de France car j’avais vendu mes sociétés. Ça faisait deux ans que j’étais à Miami où je m’étais installé et je commençais un peu à m’ennuyer. Je cherchais un projet et j’ai lu un article sur l’explosion des ventes d’hypercars dans le monde. Je me suis intéressé à ce marché et je me suis rendu compte que, à mon avis, c’est un marché qui va continuer de croître parce qu’il est soutenu par le fait qu’il y a de plus en plus de super riches dans le monde. Il y a 160 nouveaux milliardaires tous les ans et il y a plusieurs milliers de ce qu’on appelle des hectomillionaires, des gens qui ont plus de 100 millions tous les ans. À ce niveau de fortune, ils ne veulent pas se contenter d’une Ferrari, d’une Lamborghini ou d’une Porsche. Ils veulent quelque chose de plus exclusif. C’est pour ça qu’ils achètent une Bugatti ou une Koenigsegg ou une Pagani ou les trois. Je me suis dit qu’il y a de la place pour un autre constructeur d’hypercars, à condition qu’on réponde à un certain nombre de critères. Tout est parti de ce constat. »
Quel était votre objectif ?
« Nous avions cette ambition de rentrer dans le métier des hypercars. Ensuite est venu le choix de la voiture. Il n’y a pas 40 créneaux si on veut se différencier. Il y a deux records qui comptent dans l’automobile homologuée : celui qui va le plus vite en ligne droite, et ça, c’est Bugatti aujourd’hui avec 480 km/h, ou celui qui va le plus vite sur circuit. Et c’est actuellement la project one de Mercedes. Le vrai record pour moi, le plus intéressant, est celui du plus rapide sur circuit avec une voiture homologuée sur route, parce que de la ligne droite, c’est sympa, mais la vraie conduite, ce n’est pas de la ligne droite. »
Et du coup, vous avez mis en place une structure…
« Oui, j’ai recruté une équipe dont je suis très fier qui a 16 titres de champion du monde. Mon directeur technique m’a dit : « il n’y a pas 40 méthodes pour aller vite sur circuit, c’est l’aéro qui fait la différence. » Nous avons donc une aéro la plus proche possible d’une F1 avec un nez pointu et un aileron parce que c’est la forme idéale pour créer de l’appui. Ce que n’ont pas les voitures conventionnelles qui ont un avant large et du coup les filets d’air ne peuvent pas vraiment passer et créer de l’appui. J’ai recruté un designer, un directeur technique et une équipe technique. On a commencé à travailler et, au bout d’un an, je me suis intéressé à la marque… »
Pourquoi avoir choisi de faire renaitre une marque ?
« À l’approche du showcar, il fallait donner un nom à la voiture. La F1 de route, c’était son surnom. Mais la marque… Étant Français, avec une équipe française et étant attaché à mon pays, j’ai regardé qu’elles étaient les marques disparues françaises. Les deux plus belles marques de l’histoire, en France, ce sont Bugatti et Delage, sans contestation possible.
Ce sont les deux seules qui étaient championnes du monde des grands prix avant que ça s’appelle la formule 1, qui ont gagné des courses dans le monde entier et établi des records du monde divers et variés dans la première moitié du 20e siècle. Delage a été la marque automobile la plus récompensée au monde en matière d’élégance. C’était la plus belle marque du monde. J’ai pu discuter avec les gens qui en étaient propriétaires : un fan club historique qui existe depuis 1956 qui s’appelle les Amis de Delage.
J’ai pu négocier la reprise des droits de la marque et on a signé le 7 octobre 2019. Je me souviens de la date parce que c’est un hasard, mais c’était le jour de mon 45ème anniversaire. »
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