Alpine à Monaco : run de Carlos Ghosn dans le paddock et ascension du Turini via Sospel pour 90 Berlinette
Le 16 février c’est demain. Nous y voilà enfin. Depuis nos révélations du 28 janvier, les informations sur l’événement « confidentiel » Alpine sont distillées par Renault, sous le sceau du secret avec les imperfections que cela comporte forcément…
Après Nice et Drap, quelque 90 Berlinette ont rejoint Monaco aujourd’hui. Car ce mardi, après les festivités de la révélation à la mi-journée d’un show-car annoncé à 80/90% comme la version définitive de la première Alpine de série du XXIe siècle, les passionnés verront la caravane tracer la route de la Principauté en direction du col du Turini enneigé, via Sospel et Moulinet notamment. En présence de Bernard Ollivier, futur ex-PDG d’Alpine, la célébration monégasque sera placée sous la houlette de Carlos Ghosn, PDG du Groupe Renault.
Avant la grand messe de marketing médiatique, M. Ghosn s’offrira un run surprise à bord d’un concept-car Alpine dans le paddock, au milieu d’une haie d’honneur faite de Berlinette multicolores : nom de code Z30, la Celebration des 24 Heures du Mans relookée ? Les paris sont ouverts… Ce sera hautement symbolique et visuel certes, mais bien moins excitant que l’ouverture du circuit du Grand Prix F1 de Monaco 2012 accomplie par Carlos Tavarès – désormais patron de PSA-Peugeot-Citroën – au volant du premier concept Alpine !
Voir notre diaporama.
Mise à jour, lundi 15 février à 19h50 : l’information était restée confidentielle jusqu’à ce qu’elle nous ait été aimablement transmise le jeudi 28 janvier en soirée. Désormais nous y sommes. Il y a du beau monde depuis deux jours entre Nice et Drap. Et il y en aura surtout demain entre la Principauté de Monaco et le col du Turini, là où brillèrent au siècle dernier les Alpine, Berlinette et autres Renault 5 frappées du célèbre « A » au rallye Monte-Carlo toujours exceptionnellement organisé par l’Automobile Club de Monaco.
Rendez-vous dans les Alpes, de Monaco aux routes enneigées du Turini
Mardi 16 février
– 6h du matin, départ en navettes de l’Hôtel Novotel Nice Centre pour le Port de Monaco.
– Dès 7h45, au Parc fermé de Monaco, dépot des smartphones et autres appareils photos interdits pour les conducteurs des Alpine Berlinette, qui ont dû signer des engagements de confidentialité depuis le début de leur sélection. Photocall. 9h15, petit-déjeuner sur le port de Monaco, suivi du programme confidentiel.
– De 12h à 13h30, déjeuner à Monaco au welcome de l’événement, que rejoindront à midi, depuis l’aéroport de Nice, les invités, médias et autres peoples.
– Arrivée surprise de Carlos Ghosn aux portes du saint des saints à bord d’un concept-car Alpine. Ce véhicule, qui doit également faire l’ascension vers le Turini avec les Alpine Berlinette historiques, étant caché sous une tente à l’entrée du paddock, juste au dessus du virage et du bar-restaurant de La Rascasse. Où le président Ghosn sera arrivé en toute discrétion.
– De 13h40 à 14h20, conférence de presse présidée par Carlos Ghosn en présence de Bernard Ollivier, et présentation du show-car Alpine suivie des interviewes.
– De 15h à 15h30, accueil des journalistes et invités-coéquipiers à bord des Berlinette venues d’un peu partout en France, mais aussi d’Allemagne, d’Angleterre, d’Espagne, de Hollande et de Suisse.
– De 15h à 16h, départ pour la montée du col du Turini en groupes successifs.
Le principal itinéraire se faisant via Sospel débutera en prenant la direction de Gênes par Beausoleil et la bretelle d’autoroute du Vistaero, puis en empruntant la sortie Menton vers Monti, le Col de Castillon, Sospel et Moulinet avant l’arrivée et la commémoration Alpine au Turini.
Retour par Peira-Cava, Lucéram, l’Escarène, Peille et La Turbie. Des fléchages sont annoncés.
– De 16h30 à 17h30, arrivée au col du Turini, où un autre concept Alpine attend les caravaniers.
– 17h45, goûter « gastronomique » et suite des interviewes à l’hôtel des Trois Vallées.
– 18h, mise en place pour le départ du Turini. 18h45, retour de Berlinette en cortège à Monaco.
90 « Berlinette », avec Nicolas et Darniche, mais sans Jean-Charles Rédélé ni Jean-Claude Andruet notamment…
En mettant à contribution l’Association des Anciens d’Alpine que Renault a souhaité associer à cette journée du 16 février, en particulier au travers de Renault Classic, il a été demandé au Président André Désaubry et aux Clubs Alpine d’apporter leur soutien.
Ainsi Bernard Ollivier, Président d’Alpine, et les siens ambitionnaient de recevoir 120 heureux propriétaires d’Alpine Berlinette, sélectionnés sur dossiers, attendus seuls, car autant d’invités, de journalistes, de personnalités internationales et de VIP vont s’installer à leurs côtés. Cependant, la difficulté de trouver autant de voitures fait que l’on dénombrera finalement 90 Berlinette. Ce qui n’est déjà pas si mal.
Etant donné la saison et les conditions météo du côté de la plate-forme alpine que constituera mardi après-midi l’Hôtel des Trois Vallées à l’Escarène, sur les hauteurs de la Principauté dans le Haut Pays Niçois, chaque « alpiniste » dispose d’un budget pneus neige, cloutés ou pas selon les choix de chacun, afin de pouvoir rouler en sécurité sur des portions enneigées et verglacées.
Des pilotes qui ont écrit de belles pages de l’histoire d’Alpine seront aussi de la fête : Jean-Pierre Nicolas et Bernard Darniche notamment. Mais il semblerait que Jean-Charles Rédélé – le fils du père fondateur d’Alpine, Jean-Rédélé – et Jean-Claude Andruet aient été un peu été oubliés avec quelques autres…
35000 Alpine dont 7500 Berlinette vendues de 1955 à 1995, et une Arlésienne depuis 2012
Evidemment, la vedette des ces journées sera la tant désirée et si longtemps attendue première Alpine du XXIe siècle, dont on saura bien un jour le nom de baptême, A120, où Turini… à moins qu’elle n’hérite d’une autre appellation.
Son existence fut initiée sous la houlette de Carlos Tavarès – actuel président du directoire de PSA Peugeot-Citroën -, lorsqu’il était chef de projet du retour d’Alpine en compétition et dans le monde de l’industrie automobile. Mais la Berlinette du XXIe siècle joue à l’Arlésienne depuis 2012.
C’est en effet lors du Grand Prix de Monaco F1 que Carlos Tavarès était apparu au volant du premier Concept Alpine, et l’an passé, pour le 60e anniversaire d’Alpine, le Concept Celebration avait roulé en ouverture des 24 Heures du Mans.
Entre-temps, la collaboration d’Alpine avec Caterham afin de diminuer les coûts d’industrialisation est passée de vie à trépas, et pour ne pas trop laisser de plumes dans sa collaboration avec Lotus F1, Renault a tout simplement racheté l’écurie.
Autre élément retardateur à l’accouchement, la première Berlinette du siècle avait plus un goût de Renault que d’Alpine… Il a fallu se remettre à l’ouvrage.
Le show-car Alpine : « Une voiture aboutie à 80/90% »
Dès lors, demain, précise-t-on chez Renault, « ce n’est plus un concept-car mais un show-car, c’est à dire une voiture aboutie à 80/90% par rapport à la version définitive qui sera présentée, avec l’habitacle ».
En y regardant de très près, les experts constateront qu’il s’agit d’une version extrêmement maquillée et déguisée du modèle de présérie.
De 35000 Alpine vendues de 1955 à 1995 – dont 7500 Berlinette -, la marque entre dans la mondialisation et va s’attaquer à des nations et à des marchés jusqu’alors ignorés, comme la Chine, la Russie et les pays du Moyen-Orient. Avec des ambitions de chiffres de ventes autrement plus conséquents que par le passé.
Du premier succès au Monte-Carlo en 1964 au titre Européen 2013 Le Mans Series de Signatech-Alpine
S’il est extrêmement difficile si ce n’est impossible d’évoquer en quelques lignes les grandes heures d’Alpine, l’ont peut tout de même en rappeler quelques virages historiques : la création d’Alpine en 1955 à Dieppe par Jean Rédélé ; la première victoire (en catégorie 1000cm3) d’une Alpine, A108, au rallye Monte-Carlo 1964 ; le titre 1973 de champion des constructeurs en rallyes avec les A110 1800cm3 confiées aux Mousquetaires : Jean-Claude Andruet, Bernard Darniche, Jean-Pierre Nicolas, Jean-François Piot et Jean-Luc Thérier.
Mais Berlinettes, Renault 5 et Clio n’ont pas été les seules à forger la légende Alpine et Alpine-Renault : Formule Renault, Formule 3, F2 et F1 pour les monoplaces, mais aussi Sport-Protos 2 litres et Protoypes d’endurance, et même une A310 de rallycross ont trusté les lauriers et enthousiasmé les foules.
Je me souviens, comme si c’était hier de la victoire de l’A442B de Didier-Pironi et de Jean-Pierre Jaussaud aux 24 Heures du Mans 1978…
N’oubliez ni vos appareils photos et caméras, ni de vous couvrir…
Hier, en 2013, c’est le titre de champion European Le Mans Series qui était décroché de haute lutte par Nelson Panciatici et Pierre Ragues au volant de la Signatech-Alpine A450 empreinte de l’ADN Oreca dont l’épopée au circuit Paul-Ricard stressa un brin Bernard Ollivier.
Demain, n’oubliez surtout pas vos appareils photos et caméras. Et dans le haut-pays niçois couvrez-vous bien !
L’Agenda Automobile est membre du Groupe Conteur de vitesse.
Charles-Bernard ADREANI
Illustrations : F1 Renault et dessin Alpine DR, photographies à Monaco CBA.