Le Toyota Urban Cruiser 2025 sera électrique
Toyota réutilise le nom d’un modèle de la fin des années 2000 pour ce nouveau véhicule 100 % électrique développé avec Suzuki. L’Urban Cruiser 2025 est en effet le pendant du Suzuki eVitara présenté il y a quelques semaines.
Didier LAURENT
Est-ce que vous rappelez de l’Urban Cruiser, ce petit SUV commercialisé en Europe entre 2009 et 2014 ? Pas sûr, et cela se comprend aisément car les ventes n’ont pas été au rendez-vous. Néanmoins, Toyota croit qu’en utilisant un nom déjà plus commun que les chiffres de la gamme bZ, il pourra rassurer ses clients sur le sujet de la voiture électrique. Aussi, il profite de sa collaboration avec Suzuki pour sortir ce nouveau modèle zéro émission. L’Urban Cruiser 2025 partage plateforme technique, intérieur, et morceaux de carrosserie avec le Suzuki eVitara.
Toyota veut rattraper son retard dans l’électrique
C’est vrai que le géant japonais ne croyait pas trop au modèle du véhicule à batterie. Il y est venu plus tardivement que les autres. Aujourd’hui, il cherche à combler son retard. Il a annoncé sans un communiqué qu’il aurait 15 modèles électrifiés dans sa gamme 2026. Parmi, eux, il y aurait 6 modèles 100 % électriques. Aujourd’hui il est loin du compte et il va devoir mettre les bouchées double. Pour y parvenir, ce genre de partenariat tombe à pic.
L’Urban Cruiser 2025 sera commercialisé au milieu de l’année, avec un prix de départ que nous estimons autour de 32/33 000 €. Il se positionnerait ainsi astucieusement face aux Peugeot E-2008, Kia EV3 et autre Volvo EX30. Il ne sera pas pour autant low cost car il est bien équipé. Mais comme souvent du côté des marques japonaises c’est la rationalité qui prend le dessus au moment de faire les choix techniques et de présentation.
Facile à reconnaître
S’il s’agit de la même voiture que le Suzuki, il sera impossible de confondre les deux en les regardant de face. L’Urban Cruiser est plus sage en la matière. Par contre, de profil, ce sont les deux mêmes voitures. Il est impossible de les distinguer l’une de l’autre. A l’arrière, le dessin des feux identique, mais chaque véhicule a sa propre signature lumineuse. Ouf…
Chez Toyota, l’Urban Cruiser se positionne au-dessus de la Yaris Cross hybride. Il mesure 4,29 m de long contre 4,18 m. Il est aussi plus large (1,80 m, soit 3,5 cm) et plus haut (1,64 m, soit 4,5 cm). Ce qui est étonnant car cela fait de lui l’une des voitures les plus hautes de sa catégorie. Il est de 10 à 12 cm plus haut que les stars du segment. Des proportions qui laissent quelques doutes sur son aérodynamisme, et donc sur sa capacité à étendre son autonomie
Banquette coulissante, mais petit coffre
A l’intérieur, entre le Suzuki et lui, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. La planche de bord, les contres portes et les sièges sont de facture correcte. L’ensemble emploie toutefois des matériaux qui misent davantage sur leur longévité que sur leur qualité intrinsèque et leur agrément au toucher. La partie technologique est dans la norme, avec un écran numérique de 10,25 pouces pour le conducteur et une dalle centrale tactile de 10,1 pouces au centre de la planche de bord. La partie infodivestissement, tout comme les aides à la conduite, sont au goût du jour, dans le respect des normes imposées. Les 4 vitres électriques et la climatisation sont de série, tout comme comme la connectivité Apple CarPlay et Android Auto sans fil.
L’habitabilité est bonne au deux rangs, aidée par un plancher plat et des espaces de rangements suffisants en nombre et en contenance. En revanche, le volume de coffre déçoit, avec seulement 306 litres. C’est étonnant pour une voiture de cette longueur avec un empattement de 2,70 m. Sur ce point, l’Urban Cruiser 2025 ne fait pas mieux qu’une Renault Clio, qui fait 24 cm de moins.
Jusqu’à 400 km d’autonomie
Toyota n’a rien communiqué en la matière. Nous connaissons néanmoins la capacité des deux batteries disponibles. La première, de 49 kWh viendra avec un moteur de 145 ch qui animera les roues avant. La seconde, de 61 kWh, alimentera quant à elle une machine électrique de 175 ch. Une version à quatre roues motrices (184 ch) est aussi prévue. Les deux batteries ont été choisies selon la technologie LFP (Lithium Fer Phosphate), ce qui permet d’espérer des prix tirés vers le bas. En revanche, elles sont moins efficaces sur le plan énergétique que les NMC (Nickel Manganèse Cobalt) qui équipent d’autres modèles de la même catégorie.
Dans ces conditions, la petite batterie pourrait offrir une autonomie de 300 km environ. Sa grande soeur pourrait quant à elle permettre de parcourir jusqu’à 400 km avant de recharger. C’est ici qu’une autre pierre d’achoppement survient. Car si le chargeur embarqué de 11 kW livré en série sera suffisant la semaine, les départs en week-end seront handicapés par une vitesse de charge limitée en courant continu : 85 kW sur la petite batterie, mais 125 kW pour la grosse. C’est toujours mieux que des modèles bien plus chers, comme par exemple la nouvelle Mini Aceman, qui plafonne à 95 kW sur borne rapide.
Conclusion présentation Toyota Urban Cruiser
S’il veut disposer d’un grand nombre de modèles électriques rapidement, Toyota n’a pas d’autre choix que de conclure ce type de partenariats. Il est en outre face à une concurrence qui essaie de faire mieux et qui n’y arrive pas toujours. S’il est bien placé en prix, l’Urban Cruiser 2025 pourrait constituer une affaire correcte. Mais il restera tout de même un modèle destiné à un usage régional, et à bord duquel les déplacements les plus longs seront… vraiment longs.