Bienvenue à Petit Le Mans 2024

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Ce samedi, se tient en Géorgie la 27ème édition de la course d’Endurance de Petit Le Mans. Il s’agit d’une épreuve devenue incontournable aux Etats-Unis, et même au-delà. Mais pourquoi ce tracé est-il tant apprécié des pilotes comme des fans ? C’est une question à laquelle nous apportons des éléments de réponse.

Didier LAURENT

Avant Petit Le Mans, il y a eu les 12 Heures de Sebring (1950) et les 24 Heures de Daytona (1962). Elles sont les deux classiques nord-américaines d’Endurance les plus anciennes. Mais depuis 1998, les pilotes parlent de triptyque. Cette année-là, un amoureux des 24 Heures du Mans répondant au nom de Don Panoz décide d’importer l’esprit du Mans aux Etats-Unis. Le magnat de l’industrie pharmaceutique -il est l’inventeur du patch de nicotine- met à disposition son circuit de Road Atlanta, dont il a fait l’acquisition en 1996 et dans lequel il a beaucoup investi.

Situé à Braselton, à 85 km au Nord-Est de la capitale de l’Etat de Géorgie, le tracé est long de seulement 4,088 km. Il propose 12 virages, et un tracé valloné comme peu d’autres aux Etats-Unis. On le doit aux architectes David Sloyer, Earl Walker et Arthur Montgomery. Le championnat Can-Am l’inaugure en 1970. Vic Elford signe la pole position, mais doit s’incliner – tout comme Denis Hulme, et Peter Revson pour ne citer que les plus connus – face à Tony Dean, au volant d’une Porsche 908.

Don Panoz fait revivre Road Atlanta

Un peu tombé dans l’oubli, le circuit renoue donc avec son lustre d’antan grâce à Don Panoz, qui y investi lourdement. Et très vite, Petit Le Mans devient un must outre-Atlantique. « C’est l’archétype de la course d’Endurance américaine par excellence, souligne Kévin Estre, qui fera tout pour aider Mathieu Jaminet et Nick Tandy à décrocher le titre Pilotes IMSA sur le la 963 n°6 du Porsche Penske Motorsport. Un tracé court, à l’ancienne, où l’erreur n’est pas permise, et avec un trafic de fou. » Cinquante-quatre voitures sur 4,088 km, cela nous fait une moyenne de plus de 13 voitures par kilomètre, contre 4,5 aux 24 Heures du Mans. Les concurrents de la catégorie-reine GTP devraient dépasser les GT tous les huit à dix tours !

Michelin à tous les étages

Le manufacturier tricolore ne s’y est pas trompé. Ainsi, en 2019, conscient de l’ampleur prise par l’IMSA SportsCar Championship, le géant français est devenu l’un des partenaires majeurs du championnat, et le fournisseur unique de la série. Mais il ne s’est pas arrêté là, puisque décision a également été prise de devenir le partenaire-titre du circuit. Aujourd’hui, on parle donc du Michelin Raceway Road Atlanta. Dans la foulée, une Michelin Tower implantée au début de la ligne droite des stands a été construite. Elle accueille la direction de course, la salle de presse, les cabines de commentaires ou encore le Paddock Club, avec bien sur un barbecue sur le toit. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le tracé géorgien est le seul au monde à porter le nom de l’entreprise auvergnate, preuve de la place prépondérante qu’il occupe aujourd’hui dans le paysage du sport automobile américain.

Bibendum promeut le durable aux USA

Michelin et le championnat IMSA se rejoignent pour assurer la promotion de la protection de l’environnement. L’IMSA est reconnu par le ministère américain de l’énergie, et SAE International (anciennement Society of Automotive Engineers) comme un leader dans le domaine des sports mécaniques durables. Première série majeure américaine à faire confiance à la technologie hybride, elle a aussi décidé, conjointement avec Michelin, de réduire drastiquement l’allocation pneumatique disponible en course. De 30% pour les GTP en 2023, et de 17% pour les GTD en 2024. Un changement qui n’a pas empêché Michelin de continuer à affoler les statistiques, les gommes tricolores ayant aidé les concurrents à battre un total de 262 records du tour, en course comme en qualifications.

A premier plan, l’Acura ARX-06 de Ricky Taylor, Filipe Albuquerque et Louis Deletraz. Juste derrière la Cadillac VSeries.R de Renger van der Zande, Sebastien Bourdais, Scott Dixon : puis celle de Pipo Derani, Alexander Sims, Jack Aitken. Que des pilotes de première classe, au volant de voitures identiques à celles des 24 heures du Mans, sur un circuit beaucoup plus délicat.

Des pneus made in Clermond-Ferrand

Toutes catégories confondues, ce sont 14 constructeurs – dont quatre dans la catégorie-reine – qui s’affronteront ce samedi pour continuer d’écrire la légende d’un circuit et d’une épreuve atypiques. Petit Le Mans, c’est une course qui était initialement de 1000 miles et dont la durée est fixée à 10 heures depuis 2014. Si le record de neuf victoires d’Audi ne sera pas battu de sitôt, Cadillac, Acura, Porsche et BMW tenteront de décrocher respectivement leur quatrième, troisième, deuxième et premier succès sur le Michelin Raceway Road Atlanta. Gagner Petit Le Mans aux Etats-Unis, c’est un peu comme gagner Le Mans, en Europe Et ce n’est pas Sébastien Bourdais, pilote manceau engagé samedi avec Cadillac, qui dira la contraire. Mais avant tout, il faudra arriver au bout. Pour les pilotes de pointe, entre trafic, imprévus et une dernière heure de course de nuit et toujours difficile Petit Le Mans « c’est de la survie, de la survie et encore de la survie. »