Audi, Nissan, Stellantis, Bosch, Michelin : vague de licenciements
L’actualité des constructeurs automobiles s’articule autour de leurs mauvais bilans trimestriels des ventes… et d’une vague de licenciements. La deuxième étant la résultante de la première. Audi, Nissan, Bosch ou encore Michelin vont procéder à des plans sociaux aboutissant à des licenciements.
Texte : Gaël Angleviel / Images : Nissan
Une vague de licenciements chez les constructeurs automobiles
On commence par Nissan qui supprime 9 000 emplois, vend ses actions Mitsubishi et pourrait retarder certains modèles prévus. Le PDG de Nissan, Makoto Uchida, a déclaré que l’entreprise entre en « mode d’urgence ». De plus, Uchida et d’autres dirigeants vont réduire leurs salaires. En conséquence, Nissan opère une phase de restructuration intense. Les suppressions représentent environ 6,7 % des employés mondiaux, impactant plusieurs régions. De même, Nissan prévoit une réduction de 20 % de sa production mondiale. En outre, l’entreprise va vendre 149 028 300 actions Mitsubishi, réduisant sa part dans Mitsubishi de 34,07 %, marquant une possible distanciation au sein de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.
Ces décisions répondent aux ventes en baisse et aux prévisions de profits réduits. Pour le troisième trimestre 2024, Nissan a enregistré une perte nette de 9,3 milliards de yens (56,8 millions €), contre un profit de 191 milliards (1,116 milliard €) l’année précédente. Par conséquent, Nissan a abaissé ses prévisions annuelles de revenus à 77 milliards € et prévoit vendre 3,4 millions de véhicules cette année.
Ainsi, Uchida a déclaré : « Nous n’avons pas d’autre choix que de réviser partiellement le plan. » Il a exprimé son profond regret face à cette situation difficile dans la première année du plan Arc. Il vise à ramener Nissan vers une croissance future, conscient de la responsabilité envers les 130 000 employés et leurs familles. Pour montrer l’exemple, Uchida et d’autres dirigeants vont réduire leurs salaires. Il renonce à la moitié de son salaire à partir de ce mois. Cela semble raisonnable étant donné que Nissan a revu son bénéfice annuel à la baisse de 70 %.
4 500 emplois supprimés chez Audi
Audi prévoit de réduire ses effectifs en supprimant des postes hors production, mettant en péril des milliers d’emplois, selon un magazine d’affaires allemand. Les suppressions viseront des postes indirects, notamment dans le domaine du développement, où plus de 2 000 emplois pourraient disparaître, rapporte Manager Magazin. Audi vise une réduction d’environ 15 %. En Allemagne, cela concernerait 4 500 emplois indirects.
Audi a confirmé à Reuters que le directoire négociait actuellement avec les représentants des travailleurs, sans commenter le nombre exact de postes touchés. Audi a subi une forte baisse de profit au troisième trimestre, en partie à cause des coûts élevés liés à la probable fermeture de son usine de Bruxelles.
Cette usine, qui emploie environ 3 000 personnes, pourrait fermer en raison de la faible demande pour le Q8 E-tron. Le groupe Volkswagen, maison mère d’Audi, envisage également de fermer trois usines en Allemagne dans le cadre de mesures de réduction des coûts. Aux USA, Stellantis va procéder à 1 100 suppressions de postes dans l’usine de Jeep à Toledo (Ohio). Le constructeur américain voit ses ventes plonger et doit retrouver de la marge opérationnelle.
Les équipementiers et sous-traitants également touchés
Schaeffler, entreprise allemande qui produit des roulements et des composants mécaniques de précision est aussi touchée. Elle va licencier 4 700 personnes en Europe, suite au ralentissement de Volkswagen et d’autres constructeurs allemands. Ainsi, l’Allemagne sera la plus touchée avec 2 800 suppressions d’emplois sur dix sites. Le reste des licenciements concernera l’Europe, incluant deux fermetures de sites non nommés par Schaeffler.
Schaeffler et d’autres fournisseurs allemands subissent la baisse des ventes, alors que Volkswagen, Mercedes-Benz et BMW réévaluent leur transition vers les véhicules électriques. Premier client de Schaeffler, Volkswagen envisage de fermer des usines en Allemagne et discute avec les syndicats d’une réduction de salaire de 10 %.
D’autres fournisseurs allemands tirent aussi la sonnette d’alarme. Robert Bosch a averti qu’il n’atteindra pas ses objectifs financiers cette année. ZF Friedrichshafen a abaissé ses prévisions annuelles en septembre et prévoit jusqu’à 14 000 suppressions de postes d’ici 2028. Continental veut scinder son unité de pièces automobiles en difficulté.
En France, Michelin a également annoncé des suppressions de postes et des fermetures d’usines, citant une faible demande automobile et la concurrence asiatique. Michelin prévoit de licencier 1 200 personnes et de fermer deux usines en France d’ici 2026.