Honda Clarity Hydrogène Allemagne

L’Allemagne investit dans l’hydrogène

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Le plan de relance économique voté par l’Allemagne prévoit le développement du réseau de recharge d’hydrogène grâce à l’investissement de 9 milliards d’euros. Est-ce suffisant pour proposer une réelle alternative aux énergies fossiles ?

Au sortir des mesures restrictives liées à la lutte contre la propagation du Covid-19, le gouvernement Allemand a présenté son plan de relance économique avec 130 milliards d’euros, dont 9 milliards alloués au déploiement du réseau de recharge de véhicules à l’hydrogène.

C’est une décision qui fait suite à un revirement politique dans le pays, où les centrales électriques au charbon ont fermé, tout comme celles fonctionnant au nucléaire. Cette décision s’est faite au profit du développement de centrales utilisant des énergies renouvelables, et se prolonge par une volonté de développer d’autres énergies « vertes », pour d’autres usages.

L’hydrogène, promesse d’un carburant propre

Sur le papier, l’hydrogène est la promesse d’un carburant ne rejetant aucunes particules fines dans l’atmosphère. Là où les choses se compliquent, c’est que les constructeurs sont plus frileux à développer la technologie et l’adapter sur leurs véhicules, à cause d’un réseau de recharge très peu développé. Et inversement, les pouvoirs publics n’encouragent pas l’extension de la distribution de l’hydrogène puisque très peu de véhicules sont équipés de la technologie. L’Allemagne semble décidée à briser le cercle vicieux en investissant 9 milliards d’euros dans l’hydrogène.

Une fois comprimé et injecté dans le réservoir de l’un des trois seuls véhicules sur le marché que sont les Toyota Mirai, Honda Clarity et Hyundai Nexo, la réaction chimique produite par une pile à combustible sur l’hydrogène génère de l’eau, dégagée par l’échappement ; et de l’électricité, envoyée au moteur électrique du véhicule. En définitive, un véhicule fonctionnant à l’hydrogène est semblable à une voiture électrique qui produirait sa propre énergie. L’avantage de cette technologie est d’afficher des autonomies plus importantes que les modèles électriques, et de ne nécessiter que quelques minutes de recharge. L’inconvénient du système est de demander beaucoup de place dans le véhicule afin d’intégrer un imposant réservoir stockant l’hydrogène comprimé à 700 bars.

Une énergie propre demandant une infrastructure éco-responsable

En principe, l’hydrogène, lorsqu’il est produit de manière « propre », c’est-à-dire sans exploiter des ressources fossiles, ne rejette pas de CO2 dans l’atmosphère. Mais produire un hydrogène propre demande de développer des processus d’électrolyse et de compression du gaz spécifiques, demandant à leur tour une énergie électrique… « propre » pour tenir la promesse d’un carburant réellement vert.

Faisons le compte : développer des stations de recharge demandant des conditions de sécurité spécifiques en raison du gaz comprimé à 700 bars demande un investissement unitaire de 1 million d’euros environ. Quant aux véhicules à hydrogène, ils sont affichés à 70 000 euros en concession. C’est sans compter l’investissement dans la production de l’hydrogène qui, pour se vanter d’être une énergie propre, doit avoir une méthode de production qui le serait tout autant.

Avec un investissement de 9 milliards d’euros dans l’hydrogène, l’Allemagne veut marquer le pas et montrer qu’elle a confiance dans cette énergie. Au vu des investissements à faire dans le réseau et pour la production de ce carburant (miracle ?), il faudra sûrement mettre beaucoup plus sur la table de la transition écologique. C’est un premier pas, qui demandera d’autres efforts avant de vraiment voir l’hydrogène se démocratiser.

Saito BARDEN

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