Renault 4 : la riche carrière du modèle original

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A quelques jours de la révélation de la nouvelle Renault 4 E-Tech, retour sur la carrière industrielle hors norme du modèle d’origine. La Renault 4 est le modèle Renault le plus vendu dans le monde, le troisième véhicule en volume de toute l’histoire de l’automobile.

Didier LAURENT

Avant que la Renault 4 E-Tech ne soit dévoilée lundi prochain au Mondial de l’Automobile, n’oublions pas que la R4 (appellation d’origine) a eu une vie très longue. Cette dernière a en effet été produite de 1961 à 1992. Plus de trois décennies au cours desquelles elle a d’abord ajouté la lettre L (pour Luxe ou Limousine) à son nom, avant de devenir Renault 4 (et Renault 4L) à partir de du millésime 1966 (juillet 1965).

Entre les premiers dessins (1956), et sa mise sur le marché la 4L a été testée partout dans le monde. Près de 3 millions de kilomètres ont été effectués par des centaines d’essayeurs qui l’avaient surnommée « Marie-Chantal », un nom de code utilisé pour donner des nouvelles de l’avancée des tests. 

La Renault 4 a été la première traction du Losange

Dans le sillage de l’utilitaire Estafette, qui va bientôt elle aussi renaître en mode 100 % électrique, la Renault 4 a été le premier véhicule particulier à traction au sien de la « Régie ». Elle est également la première berline de cette forme, avec un hayon, une bonne capacité de chargement et une modularité jusqu’ici ignorée. Elle bénéficiait d’un plancher plat, sans tunnel de transmission, un argument aujourd’hui mis en avant à bord des voitures électriques ! Plus qu’un nouveau modèle, la Renault 4 est le témoin de l’évolution d’une société, et l’une des voitures les plus polyvalentes de son époque. Elle symbolise le souhait de Pierre Dreyfus, le patron de la marque, qui voulait « une voiture synonyme de liberté, des villes et des campagnes, de la semaine et du week-end, du travail et des vacances et, enfin, une voiture des hommes et des femmes. » Dont acte.

Une carrière internationale pour la Renault 4

Contrairement à celle qui s’apprête à être révélée, la première R4 n’a pas été présentée à Paris mais à Francfort (Allemagne) en octobre 1961, lors d’un salon international qui a aujourd’hui disparu. Les premiers essais ont en revanche eu lieu dans l’Hexagone, dans la région Camarguaise. Choisie par la gendarmerie parce qu’on peut la conduire avec un képi sur la tête, la 4L fut aussi le véhicule d’un grand nombre de services de l’État ou de grandes entreprises. La 4L de la Poste, de l’EDF ou des Telecom fait aujourd’hui partie de notre patrimoine automobile. Elle était aussi, plus de 60 ans en arrière, la voiture des artisans, des entrepreneurs, qui ont apprécié sa facilité d’utilisation et sa charge utile de 300 kg. 

Une production et une popularité record

En 1966, la Renault 4 dépasse déjà le million d’exemplaires produits et devient très internationale (elle sera produite dans 28 pays). En 1967, des évolutions importantes (boîte de vitesses à 4 rapports au lieu de 3, nouvelle calandre) la font entrer dans une nouvelle dimension. A partir de 1975, les moteurs « Billancourt » dont la cylindrée grimpera jusqu’à 845 cm3 pour une puissance de 30 ch, sont progressivement remplacés par les blocs « Cléon-Fonte ».  

La Renault 4 fera aussi une belle carrière au cinéma, de la version SOS Couscous du film « Les Sous-doués » (1980) à la 4L tuning de Rien à déclarer, sorti en 2010. En sport automobile, elle s’illustre lors du premier Paris-Dakar (1979), permettant aux « Renards du désert » (Claude et Bernard Marreau) de se classer 2ème de la catégorie auto. Après des décennies ponctuées d’innombrables séries limitées, déclinée en fourgonnette mais aussi en voiture de plage (qui ne se vendra qu’à un peu plus de 500 exemplaires avant d’être abandonnée), la Renault 4 disparait progressivement du catalogue.

A partir du début des années 1990 le modèle devient moins rentable. Les ventes s’essoufflent, l’outil industriel est dépassé, c’est le moment pour tourner la page. La progression des normes antipollution « Euro » entérine la décision : le 31 mars 1992 l’usine de Billancourt s’arrête et la 4L avec. Fin 1992, les mille dernières GTL Clan produites (en Slovénie) sont numérotées et vendues en France via une série spéciale « Bye-Bye ». Au total, plus de 8,1 millions de Renault 4 seront produites dans le monde, ce qui fait d’elle le modèle Renault le plus vendu sur la planète (et le 4ème, dans l’absolu).