Sur la route de Pebble Beach avec Bentley

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Nous avons pris le volant de trois différentes Bentley entre Los Angeles et Monterey (Californie) au cours de la semaine qui a précédé le concours d’élégance le plus glamour de la planète. Récit.

Chaque année depuis 1951, le concours d’élégance de Pebble Beach est un moment fort pour les passionnés de voitures anciennes. Au fil du temps, l’événement a pris de l’ampleur à tel point qu’on parle désormais de la Monterey Car Week (ou Speed week), avec un florilège de manifestations annexes.

Aussi, des rassemblements par marque ou par région de production (voitures allemandes, italiennes, voitures de course d’avant et d’après-guerre) sont venues se greffer et constituer un programme sur six jours, attirant les touristes du monde entier. Le concours d’élégance, le dimanche, est le point d’orgue de la semaine, mais aussi le plus chic et le moins accessible. Dans le même genre, le vendredi les plus chanceux peuvent accéder à « The Quail : a motorsports gathering », un rassemblement de voitures de sport ultra exclusives. Là, on reçoit seulement 5 000 personnes par jour, qui ont toutes payé 800 dollars de droit d’entrée, plus 1 200 dollars à une œuvre de charité. Pas étonnant qu’on y croise des personnalités telles que des acteurs, des pilotes, ou des dames en robe de soirée et chapeau de réception, coupe champagne à la main en plein midi sur le fairway d’un golf.

Départ du road-trip : L.A.

Afin d’arriver avec style dans cette baie située à deux heures de San Francisco, nous prenons possession de notre voiture d’essai à l’hôtel Ritz-Carlton Marina Del Rey, proche de Venice Beach.  L’endroit ruisselle de belles mécaniques, du V8 au V12, dans toutes les carrosseries et les puissances. Bentley nous a attribué, pour démarrer, un cabriolet GTC Speed. Une sorte d’icone, forte de 659 ch et de 900 Nm de couple, dotée d’une panoplie de technologies qui lui permet d’atteindre un niveau de performance inédit. Dans les faubourgs de Los Angeles, puis sur l’autoroute US 101N qui borde l’Océan Pacifique, nous aurons surtout l’occasion de tester le système Stop and Start et les accélérations en ligne droite. Mais une fois sorti du tumulte urbain, nous profiterons davantage de la sonorité du W12.

Bentley ou le bonheur automobile 

La magie opère très vite au volant de ce cabriolet hors-pair, qui génère un bruit et des sensations tout à fait délectables. La position de conduite est excellente, le confort étudié, et le ressenti qui découle de l’ambiance générale font que l’on se sent privilégié. On roule forcément capote ouverte sous le soleil de Californie, et nous découvrons que nous aurions dû prendre le temps d’installer le filet anti-remous. Selon la vitesse des tourbillons se forment. Quelle que soit la configuration, le moteur W12 répond présent, soit par sa puissance, soit par son couple. Un nectar mécanique qui vient épauler un châssis rigoureux, certes chargé au maximum, mais qui décode parfaitement les besoins des clients de la marque.

Etape jour 1 : San Luis Obispo

Après un arrêt à mi-chemin, sur la plage de Santa Barbara, nous cheminons vers la ville étape de notre road-trip. Pour prendre le temps d’apprécier les voitures et les itinéraires, nous cheminons plutôt par des axes secondaires. Nous avons troqué notre GTC Speed cabriolet contre une GTC Coupé. Son V8, d’une puissance moindre (507 ch) et d’un couple moins « camionesque » (tout de même 660 Nm), se veut moins nerveux mais est largement suffisant. C’est même l’équilibre parfait pour rouler dans un esprit grand tourisme. Le système de freinage est quant à lui plus adapté à l’exercice : il est moins direct en attaque de pédale. Pour ce genre de parcours, sans chercher la performance ultime, notre coupé « normal » est plus confortable et mieux adapté. La réactivité de la boîte automatique gomme la moindre puissance en comparaison du W12.  On s’y retrouve en agilité, avec un train avant certes moins technique mais plus léger.

La fin de l’après-midi approche, tout comme la ville de San Luis Opispo, paisible bourgade américaine de 45 000 habitants située à 20 km de côtes du Pacifique, entre Los Angeles et San Francisco. Nous y abandonnons notre coupé GT V8, lequel était joliment préparé par Mulliner, entité de Bentley dédiée à la personnalisation. Aucun doute, l’art de voyager est bien la spécialité de Bentley.

Le Bentayga châssis long et la route CA 1N

Le lendemain une surprise nous attend. Le SUV de Bentley « empattement long » sera disponible à la commande à compter d’octobre mais il s’offre à nous pour un galop d’essai. Avec 18 cm de plus entre les essieux avant et arrière, il permet aux passagers arrière de prendre leurs aises, de préférence à deux, et de voyager dans un confort royal. Il suffit que le modèle soit équipé de sur-appuie-tête -une option incroyable pour le bien-être- et le crime est parfait. Certes, la chose n’est pas donnée. Mais à ce niveau de luxe, parler argent n’a pas de sens. On  est dans un autre monde, celui où les projets ne sont pas managés par le budget mais par l’envie et, parfois, le bon goût.

Les bords du Pacifique sont souvent agrémentés d’une légère brume qui finit par se dissiper

A l’avant, les occupants sont aussi à leur aise, confortablement installés. Le conducteur trouve une position de conduite idéale grâce au nombreux réglages disponibles. A noter que ce Bentayga allongé n’est pour le moment disponible qu’avec le moteur V8, la version PHEV, la préférée des français car non malussée, n’est pas encore programmée.

Sur notre chemin, le paysage défile en douceur. Sur la route n°1, qui longe le Pacifique jusqu’à Carmel by the Sea (la ville dont Clint Eastwood fut longtemps le maire et où il réside toujours), est incroyablement belle. On ne pense qu’à s’arrêter pour immortaliser ces moments, et l’un d’entre eux sera récompensé par la présence, à quelques mètres de la plage, de lions de mer.

Plus on approche de Monterey, et plus les routes sont chargées. Mais il ne s’agit pas d’un trafic habituel. La Monterey Car Week fait déplacer des passionnés de partout aux USA, des « spotters » qui cherchent le cliché rare tant le nombre de voitures exceptionnelles présentes dans la région cette semaine-là est impressionnant.

Dans nos Bentley, nous passons presque inaperçus au milieu de cohortes de véhicules anciens, de clubs ou d’amateurs isolés, venus participer à cette grande fête de l’automobile.

En arrivant à notre hôtel, proche de Pebble Beach et de son concours d’élégance, on assiste à nouveau à un ballet de raretés, comme si la Monterey Car Week était « the place to be ». C’est normal, elle l’est.