WEC – Mexico : Porsche gagne dans la chaleur mexicaine.

Malgré des ondées éparses pendant la course, la première manche d’Endurance organisée au Mexique a suscité un fort engouement. Reportage.

_MAX2437Mexico aime le sport auto. Et les plus grands championnats du monde mécaniques le lui rendent bien. Après la Formule 1 en novembre dernier et la Formule E en mars, c’est au tour de l’Endurance de débarquer dans l’agglomération tentaculaire de 21 millions d’habitants. « Il y a une vraie connaissance du sport automobile dans le pays, on est fier d’accueillir tous ces événements » sourit un Mexicain croisé dans le paddock. Comme lui, ils sont des dizaines de milliers à se masser dans le stadium, un ancien stade de baseball aux tribunes abruptes autour duquel serpente la piste. Les travées sont colorées aux couleurs du pays (vert, blanc et rouge) et la foule brave avec le sourire les pluies éparses qui se sont abattues sur le circuit pendant la course.

« Une passion impressionnante » (Marc Webber)

Quelques heures avant le départ, des dizaines de fans se massaient autour des pilotes pour la traditionnelle session d’autographes. L’Australien Mark Webber est le plus sollicité : le pilote Porsche bénéficie d’une grande popularité pour avoir été un élément majeur de la F1, une discipline très suivie au Mexique. « La passion est impressionnante et débordante ici, sourit Mark Webber. C’est important pour le WEC et le sport automobile de se rendre dans ces endroits du monde où les fans sont aussi nombreux et joyeux ». « L’Endurance, c’est une discipline que nous découvrons, c’est pour ça qu’on est tous très motivés et heureux d’être ici. C’est un moment historique » s’enthousiasme Alejandra, une Mexicaine qui multiplie les photos du paddock et des pilotes.

[nextpage title= »Météo capricieuse »]
Quand la pluie joue les trouble-fêtes

WEC MexiqueAu départ des prototypes, à 13h30 locales, la foule s’est mise à scander « Mexico, Mexico », témoignant de sa fierté d’accueillir ce qui se fait de mieux en matière d’Endurance. Pour les pilotes, l’enjeu est ailleurs : il convient de s’adapter à une piste très spécifique, entre l’altitude (2 285 m) et l’asphalte. « La piste est très peu abrasive », explique Jérôme Mondain, manager de Michelin en WEC. « Il y a très peu de dépôt de gomme, ce qui complique la tâche des pilotes. » En plus de cet aspect, la pluie s’est également invitée pendant la course, bouleversant les stratégies des écuries.

Un temps, l’Audi n°8 a semblé la mieux armée pour faire face aux aléas climatiques. En choisissant des pneus hybrides fabriqués par Michelin, André Lotterer a semblé irrésistible, se montrant jusqu’à 5 à 7 secondes plus rapides que ses poursuivants, quant à eux équipés en pneus pluie. Hélas pour lui, l’embellie n’a pas duré et Lotterer a filé tout droit, gêné par le trafic. A l’affut, la Porsche n°1 (Bernhard-Webber-Harley) en a profité pour creuser l’écart et l’emporter pour la deuxième fois consécutive, après leur succès au Nürburgring, en juillet dernier.

Si une des Audi, la n°8, a rapidement été hors-jeu (Jani a filé tout droit suite à un problème de frein), la n°7 a conservé la deuxième place. Derrière, c’est la Toyota n°6 (Sarrazin-Conway-Kobayashi) qui complète le podium après un duel acharné en fin de course face à la Porche n°2, qui conserve néanmoins sa place de leader au classement du championnat. « Aux essais, j’avais explosé la voiture, rappelle Stéphane Sarrazin. Etre sur le podium, c’était inespéré » explique alors le pilote Toyota, ravi d’hisser son équipe à la deuxième place du championnat, seulement quelques points devant la première des deux Audi. De quoi promettre une belle bagarre lors de la prochaine manche du championnat, sur la piste surchauffée d’Austin (Etats-Unis), le 17 septembre prochain.

Antoine Grenapin/Auto Press Club

Photos : Max Malka

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