Andros – Prost – Dayraut, pour notre plus grand plaisir !

Le trophée Andros a 20 ans (voir historique). Et il y a (déjà !) 18 ans, je le découvrais à Isola 2000. Alors étudiant (qui à dit jeune ?), je me délectais déjà de ces courses où les pilotes avaient la fâcheuse tendance à arriver dans les courbes dans des positions éliminatoires à l’examen du permis de conduire… Si le style de pilotage a évolué et s’est uniformisé pour le spectateur, il y a quand même un pilote qui sort du lot…C’est Jean-Philippe Dayraut, sur BMW série 1, qui a une capacité assez étonnante à positionner sa voiture en glisse bien avant le virage. Mais le Professeur, plus connu sous le nom d’Alain Prost, ne se laisse pas impressionner et entre eux la compétition fait rage. Pour notre plus grand bonheur… Petit tour d’horizon de ces deux adversaires !

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Alain Prost et le Dacia Duster

6 anciens pilotes de F1 sont engagés cette année dans le trophée Andros : Le Professeur, J. Villeneuve, O. Panis, F. Lagorce, R. Grojean et P. Belmondo. Mais un seul dispose d’un team qui lui est dédié et d’une voiture unique, le Dacia Duster : Alain Prost.

Le duo Prost-Dacia est présent pour la deuxième année consécutive. Et si l’an dernier la jeunesse de l’aventure ne permettait pas d’envisager le titre (voir essai du Duster 2010 ici), l’équipe a quand même signé trois victoires et la deuxième place au général. Il en va tout autrement en 2011 et la couronne suprême est l’objectif affiché.

Interrogé sur place, Alain Prost précise que le Dacia Duster «  bénéficie d’évolutions techniques par rapport à la saison passée« . Ainsi, le moteur dispose d’une plus large plage d’utilisation, le système à quatre roues directrices a été modifié ainsi que l’amortissement.

Mais pourquoi les hommes de Renault ont-ils préféré inscrire un Duster dans cette compétition plutôt qu’une Clio dont on a vu ce weekend qu’aux mains de R. Grosjean, elle pouvait s’imposer ? Tout simplement parce que l’image de la compétition met à rude épreuve la fiabilité des véhicules et Dacia veut démontrer que la robustesse est une des valeur de la marque.

De plus, le règlement a pour but de limiter les dépenses en évitant d’avoir des voitures trop complexes et il faut, pour les ingénieurs, faire preuve d’ingéniosité… Et l’esprit marketing de Dacia correspond à cette logique.

Pour aider Alain Prost dans sa quête du titre, le Dacia Duster dispose d’un châssis tubulaire et d’un moteur V6 3.0 l 24v 350 ch issu de l’Alliance Renault Nissan qui revendique une meilleure disponibilité du couple à bas régime (+20 Nm à 3000 tr/min) en 2011. Une boîte de vitesses séquentielle à 6 rapports, un différentiel à glissement limité, un système à 4 roues directrices et une direction assistée hydraulique sont aussi du voyage.

Mais la saison est longue ! Et plusieurs facteurs influeront le résultat final, dont celui du lest. En effet, pour niveler les performances, chaque pilote vainqueur d’une course embarque 60 kg pour la course suivante.   Alain Prost nous confiait à Isola 2000 que « le lest est plus ou moins pénalisant selon la piste et on a gagné autant de courses avec ou sans lest. Il faut le sortir de sa tête car cela n’influe pas autant que cela sur les performances« .

Il partage ainsi l’avis de Max Mammers qui estime sur le site officiel du Trophée que « que les ingénieurs sont assez malins pour régler les autos en fonction du lest. Je pense que le handicap est plus psychologique qu’autre chose.« 

Enfin, le dernier rendez-vous de la saison est programmé au Stade de France. A la question « le stade de France est-il à l’Andros ce que Monaco est à la F1 ? « , Alain Prost répond « non, pas du tout. C’est un show très sympa. On a tous envie de gagner. Il y a une communion avec le public qui n’a pas l’habitude de voir cette course « .

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Jean-Philippe Dayraut et la BMW Série 1

Jean-Philippe Dayraut est moins connu du grand public car il n’est pas passé par la case F1. Mais le talent est là, sous la forme d’un pilotage au style affirmé. Il me revient en mémoire une course au grand prix de Pau 2001 où il courait sur une BMW en super tourisme. Mécontent des réglages de sa voiture, il réalisait des freinages aussi tardifs que possible au virage de la Gare. De l’extérieur, on sentait toute la hargne qui de dégageait de son pilotage. Spectacle garanti !

C’est avec le team SAINTéLoc (structure privée) que Jean-Philippe Dayraut, aussi organisateur du championnat Mitjet série en France, court le trophée Andros, au volant d’une BMW Série 1.  Sa monture utilise un moteur V6 comme le règlement l’impose. V6 ? BMW ? Les sourcils des amateurs de la marque se seront relevés… Et oui, ce n’est pas BMW qui motorise la Série 1 mais des blocs issus de PR  ou de Toyota selon les courses.

Fort de 350 chevaux, préparés par Oreca, le moteur est entouré d’un châssis tubulaire mécano-soudé, d’une carrosserie en résine et fibre et transmet sa puissance à travers une boite de vitesses Sadev séquentielle à 6 rapports et 4 roues motrices et directrices.

On a donc des voitures assez proches grâce (ou à cause…) au règlement.

Mais alors, où se fait la différence ? le pilotage ? Interrogé sur le sujet, Jean-Philippe Dayraut précise « qu’il n’y a pas de secret à son style » qui s’accompagne d’une mise en dérive de la voiture très tôt par rapport au virage et qu’il « pilote ainsi parce qu’il pense que c’est la bonne façon de faire« .

D’un point de vue du spectacle, il n’y a rien à dire à ce sujet et il suffisait d’entendre les observations du public massé autour de la piste pour comprendre… Et plus, le chronomètre, seul juge, ne souffre pas de cette technique ! La preuve en est que depuis le début de la saison, il lutte avec Alain Prost et au moment de quitter Isola 2000, se sont seulement 15 points en faveur du pilote de F1 qui les séparaient.

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Conclusion :

Alors, qui sera champion cette année ? Alain Prost, avec un team Dacia officiel, un pilotage lissé et une analyse qui lui a valu tant de succès ou Jean Philippe Dayraut, avec un team privé, un pilotage spectaculaire et une vision plus intense de la course ? L’eau ou le feu ?

Alain Prost déclarait lui-même au début du trophée « qu’il s’agisse de perdre ou de gagner,j’aimerais que ce soit avec les honneurs. Remporter un troisième titre lors de la dernière course de la saison serait un scénario idéal ! Cela voudrait dire que nous venons de vivre une belle saison, très disputée, et tous les compétiteurs sortiraient grandis de cette lutte sportive.  » Il semble que, à ce stade de la compétition, son vœux soit exaucé !

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