Thierry Hesse : « Le Mondial de Paris, c’est le Salon du bonheur ! »

Depuis samedi et jusqu’au dimanche 19 octobre, le Mondial de l’Automobile, héritier d’un rendez-vous dont la première édition eut lieu en 1898, transforme Paris en capitale du genre sous la houlette d’un Thierry Hesse qui, en un quart de siècle, en a fait le salon le plus fréquenté de la planète toutes catégories confondues. Il s’apprête à en transmettre les commandes.

Thierry Hesse et Jacques Samalens

Thierry Hesse et Jacques Samalens

A force de travail et de diplomatie

Les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de football ce n’est pas mal, le Salon de Francfort et celui de Tokyo ce n’est pas mal non plus, mais ces manifestations n’ont pas atteint l’indice de fréquentation du Mondial de l’Automobile de Paris, dont le record a été établi au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à plus 1 400 000 visiteurs. Pourtant, voici tout juste un quart de siècle le Salon de l’Auto n’avait rien de très attrayant ou de festif.

Puis est arrivé Thierry Hesse, le Commissaire général qui allait, non pas révolutionner le Salon de l’Auto de Paris mais l’aider à évoluer afin de lui permettre de prendre sa vitesse de croisière en lui procurant l’envergure qu’il méritait et en lui donnant, à force d’un travail acharné et d’une diplomatie à toute épreuve, les moyens de ses légitimes ambitions.

C’est donc un Thierry Hesse toujours soucieux du moindre détail qui fait la différence et visiblement radieux que nous avons rencontré vendredi soir, au terme de la seconde journée presse du Mondial 2014 – fréquentée par plus de dix mille journalistes venus de tous les continents -, juste avant le rush de la « Soirée réseau » où des dizaines de milliers de professionnels allaient se presser.

Le temps de se poser un bref instant, de se désaltérer et de grignoter quelques gourmandises au toujours très prisé bar de la salle de presse, en compagnie du consultant médias Jacques Samalens – ex-casques Bell et GPA – et de Catherine Stucki, Directrice de la Communication et de la Presse, qui forme avec Emmanuelle Casola-Gaudré et Laure de Verdun l’indestructible trio de choc de la Com chez AMC Promotion.

[nextpage title= »Interview de Thierry Hesse »]

Jaguar, le vendeur à la criée et la F1 Honda verticale…

A la veille de transmettre les commandes du Salon de l’Auto Paris au terme de cette édition 2014, Thierry Hesse affiche la quiétude de celui qui a accompli chacune des missions, parfois difficiles, qui lui ont été confiées.

Sport-Cars: Thierry, quel sentiment éprouvez-vous à l’orée de ce dernier marathon de plus de deux semaines ?

Thierry Hesse: « Cela fait 25 ans qu’avec mon équipe et nos partenaires nous oeuvrons avec conviction et respect à l’égard de tous pour conforter la place du Salon de Paris dont l’appellation « Mondial » est, on peut le dire, assez méritée… A titre personnel je suis heureux et cela d’autant plus que le bonheur ressenti ici est partagé, par les constructeurs et leurs collaborateurs, par vous les médias et par le public qui se presse dès le samedi…parfois, après avoir attendu trois heures devant les grilles de la Porte de Versailles lorsque je donnerai le top départ de l’ouverture. Un instant aussi impressionnant qu’enthousiasmant, certains visiteurs n’hésitant pas à partir en courant vers les halls afin d’être les premiers à découvrir les dernières nouveautés. C’est le Salon du bonheur ! »

 SC: Il y a 25 ans, c’était comment le Salon de l’automobile de Paris ?

Thierry Hesse: « Quand je suis arrivé… Tout le monde était serré. Je me souviens du stand Jaguar, avec ses belles autos aux selleries raffinées. A l’une de ses extrémités il était mitoyen avec le stand d’un vendeur de journaux à la criée qui hurlait : « Achetez le journal automobile, achetez ! » J’arrive sur le stand Honda alors dirigé par Jacques Derisbourg (ndlr : initiateur, après sa rencontre avec Soïchiro Honda, de l’importation de la marque en France dès 1963, dont il resta le directeur jusqu’au début des années 90) et je vois une F1 accrochée à la verticale. Je demande à M. Derisbourg comment cela se fait-il. Ce à quoi il me répond, « vous savez, nous aimerions avoir un peu plus de place »… Les épisodes Jaguar et Honda m’avaient permis d’identifier  d’entrée le premier besoin : donner de la place aux marques pour qu’elles puissent mettre en valeur leur production à l’égard des visiteurs et à tous les exposants.« 

 SC: Et l’édition 2014 du Mondial de Paris, comment la voyez-vous ?

Thierry Hesse: « Plutôt bien, très bien même. Les journées presse ont montré que la sauce avait pris, non !? Et, jeudi, la soirée VIP a réuni plus de vedettes et de personnalités que jamais : Gérard Depardieu, Chantal Thomass, François Fillon, Zlatan Ibrahimovic, Pierre Palmade et bien d’autres, ainsi que quelques un des plus grands chefs cuisiniers. » 

Précisons aussi qu’histoire de lancer ses festivités parisiennes, le Groupe Volkswagen s’est offert les services d’authentiques stars, en la personne de Catherine Deneuve dont VW soutient l’action caritative, et ceux de Patricia Kaas hélas victime, après une première chansonnette, d’un problème de start&stop du système de sonorisation… Au « Pub Renault », entre concept-car et Twingo une certaine Julie Gayet cherchait la lumière, tandis que chez Volvo on avait commencé tôt à Zlataner avec un rayonnant Ibrahimovic.

[nextpage title= »Etienne Cochet, l’avenir? »]

Etienne Cochet, poleman pour la succession

Pour en revenir à Thierry Hesse, rassurez-vous: le skipper du Mondial de l’Auto tient le cap et ils est encore bien loin de jeter définitivement l’ancre.

Entre autres Président de l’Unimev (Union française des métiers de l’événement) et du Comité « Industrie du Tourisme » du Medef, l’homme fort du monde des Foires, des Salons et des Congrès aura encore de quoi s’occuper à partir du 20 octobre.

Il lui faudra d’abord débriefer ce Mondial de Paris et s’apprêter à en passer le flambeau. Tout d’abord à son adjoint, récemment nommé, Etienne Cochet. Lequel fera sûrement un excellent futur Commissaire général, mais n’anticipons surtout pas. Car pour garder le rythme pendant le passage de relais puis dans le premier virage de la succession de Thierry Hesse, ils devront être abordés par le poleman avec toute la rigueur et la passion qui ont permis de hisser ce Salon au sommet !

Texte et Photo: Charles-Bernard ADREANI