Oscar Arcila, l’homme fort de la Formule Renault V de V, à la chasse aux sponsors pour la F3

Privé de la deuxième partie de saison du championnat  de Formule Renault 2.0 V de V 2016 à cause d’un manque d’argent, Oscar Arcila n’a pas pour autant décidé de renoncer à son rêve de devenir un jour pilote professionnel. Porté par son éternel enthousiasme, le français s’est lancé dans une nouvelle chasse aux sponsors avec en point de mire la Formule 3 en 2017.

Dans l’univers impitoyable et terriblement concurrentiel des sports mécaniques, il existe deux types de pilotes en dehors des héritiers de dynasties de pilotes professionnels ou tout au moins de fils de pros.

Bien souvent issus de bonnes (et riches) familles, les premiers grimpent les échelons les uns après les autres sans se soucier des frais engendrés par le passage à une catégorie supérieure.

Généralement soutenus par de nombreux partenaires, ils fourbissent tranquillement leurs armes dans les Formules de promotion tout en sachant que leur accession au plus haut niveau est déjà financièrement assuré…

Nettement moins gâtés par la vie sur le plan purement pécuniaire, les seconds doivent, eux, constamment s’affranchir d’obstacles toujours plus conséquents pour tenter de percer dans un milieu où l’argent est devenu un critère de sélection aussi implacable que le coup de volant.

Snobés par les sponsors, délaissés par les médias, ils n’ont dès lors que leur seul talent à opposer aux valises bien remplies de leurs adversaires. Ce qui ne les empêche pas de rêver à une destinée aussi grandiose que celle de leurs petits camarades de jeu.
Et du haut de ses 18 ans, Oscar Arcila se range irréfutablement dans cette deuxième classe.

17 poles, 17 victoires en Formule Renault 2.0 V de V : une entame pleine de promesses

Sacré champion pour ses débuts en monoplace l’an dernier dans le championnat V de V, il réalise le score parfait de 17 pole positions et de 17 victoires en autant de courses, le natif de Montmorency a attaqué sa saison 2016 en Classe A (Formule Renault 2.0 de 2010 à 2014) plein d’ambitions et fort d’une confiance à son paroxysme.

Si son manque de trésorerie a encore joué contre lui, l’espoir tricolore n’ayant contrairement à la plupart de ses adversaires pas le loisir d’accumuler des kilomètres en essais afin de mieux cerner le comportement de sa nouvelle machine, Arcila s’en est comme toujours accommodé, enchaînant les performances de tout premier plan.

Brillant deuxième dès sa première course dans la catégorie reine du challenge monoplace V de V à Barcelone, le pilote français s’illustre également dans la troisième manche du meeting catalan où il coiffe la victoire sur une piste largement détrempée par la pluie.

« J’espérais signer de bon résultat assez rapidement, mais je ne m’attendais clairement pas à gagner aussi vite, concède objectivement Oscar. Alexander Peroni est resté collé à mes basques pendant toute la course. Le contenir derrière moi jusqu’au bout ne fut pas une tâche facile, cependant j’y suis parvenu. »

Encore vainqueur quelques semaines plus tard au Mans, Arcila se pose d’entrée comme l’un des principaux prétendants au titre à la fin de l’année.

« À 100% tributaire des apports extérieurs »

Malheureusement pour lui son manque d’argent rattrape très vite Oscar Arcila et vient brutalement balayer ses espoirs de consécration.

Après un dernier meeting plus mitigé au circuit Paul-Ricard, il signe une quatrième et une sixième place, et l’éphémère pilote RC Formula doit renoncer à sa saison en Classe A et repartir en quête de sponsors.

Épaulé dans sa tâche par son père, l’espoir tricolore essuie de nombreux refus avant de finalement parvenir à convaincre pendant l’été la jeune entité Guru4Racer de le soutenir. Fort de ce partenariat, Arcila obtient dans le courant du mois d’août un test à Valencia au volant d’une Formule 3 du team Campos Racing.

Bien que néophyte à ce niveau de la compétition, le natif de Montmorency épate les observateurs et se paye même le luxe de battre de 8/10e de seconde, excusez du peu, le chrono de l’habituel pilote titulaire de l’écurie espagnole Quka Abdullayev.
Félicité par Adrian Campos en personne à sa descente de voiture, le français préfère toutefois ne pas tirer de plan sur la comète, conscient que son seul talent ne lui suffira pas pour briguer une place en F3 cette année.

« On est à 100% tributaires des apports extérieurs, confirme le père d’Oscar. Aujourd’hui, notre programme se situe un peu au jour le jour. On essaye de trouver un peu d’argent pour lui permettre d’effectuer quelques essais en F3. Quant à disputer la saison F3 de 2017, ce serait la cerise sur le gâteau. »

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Andrea NOVIELLO
Photos : DR / Oscar ARCILA