Premiers tests sur le circuit d’Issoire de la Formula-e avec Michelin

Un appel d’offre lancé en mars 2013, la présentation de la voiture en octobre, et voilà que roule déjà la voiture du championnat du monde FIA de Formula-e, autrement dit la F1 électrique, première monoplace du genre dans l’histoire du sport automobile.

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Cette séance d’essai organisée par le manufacturier de pneumatiques Michelin sur le circuit d’Issoire (63), avait pour but de valider les derniers choix en termes de pneumatiques, avant de décider quel serait le meilleur mélange de gomme qui équiperait les monoplaces tout au long de la saison. C’est bien un seul et même modèle, au rythme d’un seul et unique train par journée de course, qui sera utilisé pour l’ensemble du championnat, lequel débutera en septembre à Pékin (Chine). Si ses différents éléments viennent de toute l’Europe voire aussi un peu d’ailleurs, cette voiture est assemblée en France et ses pneus sont français et même made in France, à Cataroux, près de Clermont-Ferrand, site où sont fabriqués tous les pneus de compétition de Bibendum.

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Mais ces pneus-là, baptisés Pilot Sport EV, sont encore plus spéciaux que ceux qui chaussent les roues des LMP1 des 24 H du Mans ou les bolides du championnat du monde des rallyes. Ils ont la propriété de «fonctionner », autrement dit de fournir les performances d’un pneu de compétition aussi bien sur sol sec que sur chaussée humide. En apparence, ils ressemblent même à des pneus de grande série de 18 pouces avec une bande de roulement sculptée, comme on en trouve sur la voiture de Monsieur Tout le monde.

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 Le sport automobile, laboratoire de la course

Michelin Formula-e  7Pour Estelle Perrier, ingénieur en chef en charge du développement de ce pneu, « les mélanges de gommes sur lesquels nous travaillons aujourd’hui pourront peut-être se retrouver un jour dans les bandes de roulement des pneus de grande série. Le sport automobile nous permet, au-delà du travail de simulation informatique, de tirer des enseignement directement du terrain, et de gagner un temps précieux en termes de durée de développement. Michelin Formula-e  12Avec le Pilot Sport EV, nous travaillons sur deux axes principaux : l’efficacité énergétique, afin d’améliorer la résistance au roulement et, de fait, aider à la préservation de l’autonomie, que la voiture soit thermique ou électrique, mais aussi sur la progression de l’adhérence à la fois sur sols secs et humides, avec un niveau de performances encore jamais atteint « . Cette dernière affirmation nous sera confirmée par le pilote et metteur au point Emmanuel Collard (par ailleurs engagé avec Porsche en championnat du monde d’Endurance) qui avait fait le déplacement à Issoire pour ces trois jours de tests de la version définitive de la voiture, dont la batterie et les suspensions viennent par ailleurs d’être revues.

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La visibilité, autre but de Michelin

La marque auvergnate ne s’est pas seulement engagée en Formula-e pour les enseignements techniques, et elle ne s’en cache pas. Pour Serge Grisin, le responsable du programme, « il s’agit d’aller à la rencontre d’une clientèle que nous ne touchons pas facilement, principalement les jeunes de 18 à 30 ans, et auprès desquels nous pourrons démontrer notre savoir-faire en proposant des pneus, sûrs, efficaces, performants et permettant de substantielles économie de carburant pour les voitures thermiques, mais aussi un gain d’autonomie pour les voitures électriques. »

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Le championnat débutera le 13 septembre prochain à Pékin et se terminera le 27 juin à Londres. Il présente la particularité de se dérouler uniquement en centre-ville, afin de promouvoir le côté non polluant des voitures électriques.

Tous les détails sur le site www.fiaformulae.com

Texte: Didier Laurent

Photos: Michelin