Nissan Leaf – L’électricité en approche.

Si certains constructeurs n’en sont encore qu’à des annonces sur le sujet et/ou à un calendrier prévisionnel, d’autres ont déjà mis à notre disposition des modèles pour des essais. Cette fois-ci c’est Nissan qui nous met au courant en ce qui concerne la Leaf qui, avec le NV200, sont les précurseurs de quatre modèles Nissan 100 % électriques prévus en commercialisation dans les deux années à venir.

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EDF only

En matière de véhicules électriques, il y a deux catégories bien distinctes. Les voitures thermiques qui reçoivent une motorisation haute en ampères, et celles qui ont été dès le départ étudiées pour fonctionner grâce à EDF. Et la Nissan Leaf est à mettre dans la seconde catégorie. Du coup, les ingénieurs ont pu adapter la voiture à la motorisation (et pas l’inverse) et trouver des solutions aux contraintes techniques. Il n’y aura donc pas de version thermique. Elles sont aussi plates et non pas cylindriques ce qui limite l’échauffement lors de la charge et dont améliore la tenue dans le temps.

Le moteur électrique de 109 ch (80 kW) assure de bonnes performances en délivrant au démarrage un couple maxi instantané de 280 Nm de 0 à 2730 tr/min, équivalent à celui d’un classique V6 essence de 2.5 L. Cela permet de se glisser sans aucune difficulté dans la circulation.

En fin de vie, les batteries sont recyclées et reconditionnées pour servir à nouveau dans une voiture.

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Quid des recharges futures ?

Si on se place d’un point de vue financier, il est certain que (et ce n’est pas à ce jour que la Leaf qui est concernée ; voir le cas de l’Imiev / C-Zéro / Ion), mettre plus de 30 000 euros (30 990 précisément) aide de l’Etat déduite de 5 000 euros dans une petite voiture disposant de 175 kilomètres d’autonomie (selon l’homologation NEDC / New European Driving Cycle) n’est pas économiquement raisonnable. Et même si parcourir 100km en Nissan LEAF coûte environ 1,9€ contre 7€ environ pour une berline Diesel (coût de l’énergie uniquement), selon la source www.energy.eu reprise par Nissan dans son dossier de presse.

De plus, il existe une réelle inconnue quant à la tenue des batteries de dans le temps et au coût de leur remplacement. Sur le premier point, il est annoncé que, au bout de 5 ans, dans le cadre d’un usage normal, la perte d’autonomie est de 20%. Aie. Et si les batteries sont garanties 5 ans, kilométrage illimité, on ne sait pas, au moment où sont écrites ses lignes, quel sera le coût en cas de panne et de remplacement. Re aie.

Et il n’est pas possible de les remplacer par des accus de nouvelle génération quand ces derniers apparaitront. Re re aie.

Par conséquent, et Nissan le sait, le marché de la voiture électrique sera restreint. Et pour bien être sûr que la Leaf vous convient, une discussion avec le vendeur, qui échangera avec au sujet de l’utilisation que vous ferez de cette voiture, permettra de vous orienter correctement dans votre choix. Toutefois, l’objectif mondial est de 250 000 voitures en 2013. A ce jour, il y a eu 27 000 pré-commandes au Japon et aux Etats-Unis (les acheteurs ont déposé 99 dollars sur le site internet de Nissan). En Europe, les premières Leaf sont livrées (Portugal, Hollande, Angleterre, Irlande et Suisse) dans les pays les plus en avance en terme d’infrastructure. La France sera livrée dans le courant de l’été. Le mouvement semble amorcé.

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Recharge « lente » à gauche – « rapide » à droite

Alors ? On fait quoi ?

Alors, faut-il dire que la voiture électrique, « ça ne marchera pas ? » Personnellement (peut-être regretterai-je ces lignes dans quelques années…) je pense que nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de l’automobile. Pourquoi ? parce qu’une fois le volant entre les mains, la Leaf étonne. Pourquoi ? pour plusieurs raisons (c’est cette répétition de questions ??)

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Tout d’abord par son petit bruit entre 1 et 30 km/h signale sa présence aux passants, puis les bruits de roulement et d’air prennent le dessus.

Ensuite par son comportement, à la fois sûr et confortable. On aimerait une attaque de frein plus ferme et moins spongieuse. Mais en dehors de cela, on dispose d’une voiture plaisante à conduire… et forcément silencieuse ! Et cette absence de bruit de moteur, si elle est choquante à bord d’une voiture de sport, ne pose aucun problème dans une citadine.

Enfin, en raison d’un savoureux défi lancé par deux personnes qui se reconnaitront ici, nous avons décidé de brusquer la Leaf et d’utiliser son moteur au maximum de son rendement entre Monaco et Nice, avec pour objectif de finir en camion plateau, faute de « carburant ». En à l’arrivée, après un trajet en grande majorité sur autoroute, il nous restait 35 kilomètres d’autonomie sur 160 au départ pour un trajet de 40 kilomètres. Le système embarqué a pour but de « rassurer » le conducteur en lui indiquant combien de bornes sont disponibles dans un rayon défini par son autonomie. La vitesse de pointe est annoncé comme supérieur à 145 km/h. C’est vrai. C’est même bien supérieur et on l’atteint avec facilité. Et dans ce cas, le tableau de bord a vite fait de vous signaler que votre conduite est tout sauf économique !

En comparaison, à l’aller (Nice – Monaco), en prenant les petites routes, nous avions rallié la Principauté avec une autonomie restante de 140 km pour 181 km au départ. On approche les deux cents kilomètres d’autonomie en conduisant économiquement.

Conclusion

D’un côté nous avons une vraie voiture, capable de rouler sur autoroute à allure soutenue sans peur de gêner la circulation, avec une tenue de route de bon niveau et une autonomie qui est liée à votre conduite. Cela ressemble fortement au descriptif d’une voiture thermique… De l’autre côté, le modèle économique n’est pas encore au rendez-vous. Mais ce n’est que le début… Et il faut bien commencer un jour…

Voir le point de vue de La Provence

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