74e Grand Prix de Monaco F1 : « Max (Verstappen) la Menace Red Bull » va jouer à domicile

Il est la sensation absolue de ce printemps 2016 de la F1. « Il » ? Max Verstappen évidemment, 18 printemps – né le 30 septembre 1997 à Hasselt en Belgique, mais néerlandais -, à peine installé au volant d’une Red Bull à moteur Renault il est devenu le plus jeune vainqueur d’un Grand Prix de Formule 1 lors du dernier GP, celui d’Espagne sur le circuit Catalan de Montmelo (Barcelone) le dimanche 15 mai. Dimanche prochain, 29 mai, « Max (Verstappen) la Menace Red Bull »  courra à domicile…
Max Verstappen (Red Bull-Renault) vainqueur du Grand Prix d'Espagne F1 le dimanche 15 mai 2016, à tout juste 18 ans, est devenu le plus jeune lauréat en GP.

Max Verstappen (Red Bull-Renault) vainqueur du Grand Prix d’Espagne F1 le dimanche 15 mai 2016, à tout juste 18 ans, est devenu le plus jeune lauréat en GP.

Le premier vainqueur hollandais d’un Grand Prix de F1

Depuis 1950 et l’avènement de la F1 à Silverstone en Grande-Bretagne, Max Verstappen est  « le » premier vainqueur hollandais d’un Grand Prix de F1.
Mieux, il a fait gagner un moteur Renault – badgé TAG Heuer pour de « basses » raisons commerciales – pour la première fois depuis août 2014 et le succès à Spa-Francorchamps, en Belgique, de Daniel Ricciardo au volant de la Red Bull-Renault. Et le conte de fées ne fait que commencer.

Mardi, le minot a mouillé le maillot au football avec SAS le Prince Albert II

Max Verstappen a mouillé le maillot mardi soir au Stade Louis II, lors du match organisé par "Star Team Monaco For the Children".

Max Verstappen a mouillé le maillot mardi soir au Stade Louis II, lors du match organisé par « Star Team Monaco For the Children ».

Car le minot, qui était invité ce mercredi – aux côtés de Romain Grosjean (Haas), Jolyon Palmer (Renault), Nico Rosberg (Mercedes), Sebastian Vettel (Ferrari) et Pascal Wehrlein (Manor) – pour la première conférence de presse officielle de la FIA (Fédération internationale de l’automobile) du 74e Grand Prix de Monaco, va courir à domicile dimanche dans les rues de Monaco.
Eh oui, Max Verstappen est maintenant un grand garçon et un vrai pilote de F1 : il a son permis de conduire, une petite copine et un appartement en Principauté.
Mardi soir, il a joué au footbal lors du match organisé par le « Star Team Monaco For the Children » et il a disputé quelques ballons à SAS le Prince Albert II, et tous deux ont mouillé le maillot pour la bonne cause.

Il y a un an : l’accrochage avec Romain Grosjean, deux défenseurs français et la FIA

Que de chemin parcouru depuis un an, quand son accrochage spectaculaire avec Romain Grosjean a incité la majorité des observateurs de la F1 à affirmer qu’il avait tort à 100%, qu’il était inconscient, et même certains « experts » à dire ou écrire qu’il n’avait pas sa place en F1, à 17 ans.
A ce propos, je tiens à rappeler à ceux qui ont la mémoire courte que votre serviteur et deux autres journalistes français, mon ignoble compère Charly Adreani et l’excellent Daniel Ortelli (AFP, Agence France Presse), avions pris sa défense, mais ça ne pesait pas lourd dans la balance des critiques.
Max a donné sa version des faits, sobrement, puis il s’est remis au travail. Six mois plus tard, il était élu « meilleur débutant (rookie) » de la saison 2015, par le jury mondial de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), avec en prime le plus grand nombre de dépassements en course (49).

Pour la maman du Néerlandais né voici 18 ans à Hasselt en Belgique : « Des larmes de joie, la fierté d’une mère ! »

Un grand pilote est né, il y a 18 ans à Hasselt (Belgique), d’un père ex-pilote de F1, le célèbre « Jos the Boss » (107  GP, deux podiums, de 1994 à 2003), et d’une mère très douée pour le karting, Sophie-Marie Kumpen, qui a posté un tweet très émouvant dès l’arrivée de ce GP d’Espagne historique, dimanche en Catalogne : « Des larmes de joie, la fierté d’une mère ! »
Max a fait beaucoup de karting, avec son père comme coach, puis une seule saison de F3, en 2014 contre Esteban Ocon, qui l’a souvent battu et qui a été sacré champion d’Europe devant Max, un peu parce que dès que Max a signé chez Red Bull, Mercedes a fourni au team Amersfoort des moteurs à peine moins performants…
Puis Verstappen Junior s’est aguerri chez Toro Rosso, du début de la saison 2015 à ce printemps 2016 qui marque l’arrivée d’une nouvelle génération de pilotes, aux portes de la F1.

La rumeur Ferrari, puis « Jos the Boss » a mis la pression et tout s’est accéléré !

C’est quand Jos a mis la pression, après l’Australie, Bahreïn, la Chine et la Russie, que tout s’est accéléré. Il y a eu la rumeur d’un intérêt de Ferrari, jamais confirmée ou démentie, pour le petit Max. Puis l’impatience du clan néerlandais pour qui la F1 Toro Rosso ne suffisait pas à exprimer le potentiel du petit prodige.
Puis les deux bourdes bienvenues du Russe Daniil Kvyat, les deux fois aux dépens d’une icône de la F1 et de Red Bull, le quadruple champion du monde Sebastian Vettel, passé chez Ferrari mais toujours aussi respecté à Milton Keynes. Deux passages en force en Chine et en Russie qui ont provoqué deux contre-performances de Vettel…

Trois jours ont suffi à Max pour mettre tout le monde d’accord

Dimanche 15 mai 2016, Max Verstappen (Red Bull-Renault), roule à 18 ans vers sa première victoire en F1, au Grand Prix d'Espagne.

Dimanche 15 mai 2016, Max Verstappen (Red Bull-Renault), roule à 18 ans vers sa première victoire en F1, au Grand Prix d’Espagne.

En quelques jours, Kvyat est retourné à ses chères études chez Toro Rosso, malgré son podium en Chine, et Max est arrivé chez Red Bull, aux côtés de Ricciardo.
Puis en trois jours, Max a mis tout le monde d’accord : un vendredi pour commencer à apprivoiser la RB12, un samedi pour se mettre sur la 2e ligne de la grille de départ, à côté d’un Ricciardo ravi de lui avoir collé un petit dixième dans la vue, et un dimanche de rêve pour faire une course parfaite, en profitant de deux concours de circonstances plutôt heureux: l’accrochage des Flèches d’Argent au départ, puis le choix de deux stratégies différentes au sein de Red Bull Racing, histoire de marquer à la culotte les deux pilotes Ferrari. Celle de Ricciardo a été calquée sur Vettel (3 arrêts), quelques tours après son deuxième arrêt, et celle de Verstappen sur Räikkönen (2 arrêts), histoire de couvrir toutes les options.

Comme toutes les planètes étaient bien alignées dans le ciel catalan, c’est la deuxième stratégie qui a été la meilleure. Et comme le petit Max n’a jamais laissé s’approcher « Iceman » à moins de cinq dixièmes de seconde, n’a fait aucune faute et piloté en vieux briscard, il a passé la ligne d’arrivée en vainqueur, devant deux champions du monde en Ferrari, excusez du peu.

Les réseaux sociaux déchaînés : tout le monde oublie l’accrochage Hamilton-Rosberg

Et le vainqueur du Grand Prix F1 d'Espagne 2016 est... Max Verstappen (Red Bull-Renault) !

Et le vainqueur du Grand Prix F1 d’Espagne 2016 est… Max Verstappen (Red Bull-Renault) !

Du coup, les réseaux sociaux se sont déchaînés et tout le monde a oublié l’accrochage entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg, qui devait bien arriver un jour. Le fait du jour, c’était la victoire de Max, à la régulière, et personne ne lui a gâché ce moment.

Il fallait voir le respect de Vettel et Räikkönen en conférence de presse, les deux pères de famille comblés, tout vêtus de rouge, à côté du post-ado à casquette trop large et aux oreilles décollées, à la tronche d’extra-terrestre, ravi de son tour de passe-passe.

Et après le podium, c’était un plaisir d’écouter le père Jos, si fier de son rejeton: « Il est cool, il sait ce qu’il a à faire, maintenant c’est sa vie. Il a couru toute sa vie, mais gagner en F1 ça restera un moment très spécial, surtout de la manière dont il l’a fait: il était toujours en contrôle, il n’a pas fait d’erreurs, et il a mérité cette victoire ».

« Il faut voir aussi que c’est le résultat de beaucoup de travail ces dernières années », a ajouté « Jos the Boss ». « Il s’est passé beaucoup de choses depuis quinze jours mais la chose la plus importante, c’est que Max est capable de gérer tout ça. Moi je vais prendre du recul, car Red Bull est un « top team », donc je n’ai rien à faire dans le garage », nous disait-il samedi soir, en petit comité, adossé au motor-home du géant de la boisson énergétique, alors que la nuit commençait à envelopper le paddock du Circuit de Catalogne, sur la colline de Montmelo.

Christian Horner : « De nombreux points communs avec Vettel »

Complètement subjugué, Christian Horner, le Team Principal de Red Bull, n’en croyait pas ses yeux, dimanche, et il s’est un peu laissé aller, après la course. « C’est troublant, car il y a de nombreux points communs avec Vettel », a lâché l’Anglais, ex-pilote de F3000.
Il s’attendait à une saison de transition, voire même quasi-pourrie, et il se retrouve avec la nouvelle étoile montante de la F1, tout de suite opérationnelle, et un moteur français qui a fait de gros progrès cet hiver, grâce au travail acharné des équipes de Viry-Châtillon et à la mansuétude relative des trois autres motoristes, parfaitement orchestrée par les équipes techniques de la FIA. Plus personne ne parle des « jetons » de développement…

Monaco ou l’envie d’assister à la suite du conte de fées…

Max Verstappen au Grand Prix F1 de Monaco 2015, au volant d'une Toro Rosso.

Max Verstappen au Grand Prix F1 de Monaco 2015, au volant d’une Toro Rosso.

Le prochain épisode, c’est donc ce 25e GP de la carrière de Verstappen Jr en F1, ce dimanche 29 mai à Monaco. Avec peut-être un nouveau moteur Renault dans les Red Bull, ce moteur testé pendant deux jours à Barcelone, mardi 17 et mercredi 18 mai, et qui pourrait bien apporter des gains significatifs : une demi-seconde au tour, espère Rémi Taffin, l’un des responsables de Renault Sport F1, par rapport à la version précédente encore utilisée le dimanche du GP d’Espagne.
Max a essayé en Catalogne ce nouveau moteur RE16 Evolution, et il a fait le meilleur temps de la journée, à un dixième seulement du meilleur chrono de Vettel le mardi, dans des conditions équivalentes.
Cela signifie que pour les « qualifs » à Monaco, samedi après-midi, il y aura peut-être six candidats à la pole position, au lieu de deux en général, depuis plus de deux ans. Dont Max la menace, un an après son crash spectaculaire et la pluie de critiques qui a suivi. Un joli retournement de tendance, qui donne envie d’assister à la suite du conte de fées…

Max Verstappen (Red Bull-Renault), l'étoile montante de la F1.

Max Verstappen (Red Bull-Renault), l’étoile montante de la F1.

Paul PAPAZIAN, avec Charles-Bernard ADREANI
(Agence AC/DC) de Montmelo à Monaco
Photos : Red Bull et CBA

Max Verstappen en images, parfois inédites…