Formule E Hong Kong : Bird et Rosenqvist, premiers de cordée !

Les pilotes anglais, Bird, (DS-Virgin photo ci-dessus) et suédois, Rosenqvist, (Mahindra) ont remporté à Hong-Kong les deux manches inaugurales de cette 4e saison de la Formule E

Hong-Kong aussi est une ville qui ne dort jamais. Dans la perle de l’Orient, la vie au pied des innombrables tours est bouillonnante, colorée et grouillante. S’y aventurer à des allures de bains de foule sur les larges trottoirs qui séparent les piétons des artères dédiées aux voitures, le plus souvent congestionnées elles aussi. Pourtant, en ce premier week-end de décembre où le mercure doux fait oublier les froides températures occidentales, une oasis semble posée à Central Harbour, juste à côté du célèbre musée maritime. Une grande roue tente de rivaliser avec les tours et la promenade sur le front de mer est prisée des Hongkongais. C’est là, entre la mer et les buildings, qu’est situé le circuit de Formule E. Pour la seconde année consécutive, ce tracé d’1,86 km était le théâtre des deux premières manches de la saison.

Hong-Kong tient son Monaco

Six pilotes faisaient leur début dans une discipline qui n’en finit plus de séduire à l’image des investissements d’Audi, en attendant les arrivées prévues de Mercedes et de Porsche d’ici deux ans. Les partenaires historiques, eux aussi, ne souhaitent pas quitter la fête. Michelin, le manufacturier unique de la discipline, a d’ailleurs profité de cette première manche pour annoncer le renouvellement de son contrat avec la Formule E jusqu’en 2021 (la saison 7).

Cette émulation se ressent aussi auprès du public : 97% des tickets du week-end avaient trouvé preneur samedi, soit environ 35 000 billets vendus. Hong-Kong tient son Monaco et le spectacle qui va avec puisque les deux courses n’ont pas manqué de rebondissements.

Des duels en pagaille en Formule E à Hong Kong

Samedi, André Lotterer (Techeetah) s’est fait bizuter en bloquant sa monoplace dans un virage, provoquant une interruption de la course pendant une demi-heure. À la reprise, les contacts et duels se sont multipliés dans cette arène où tous les coups semblaient permis. Les deux derniers champions de la discipline, Lucas Di Grassi (Audi Sport Abt Schaeffler) et Sébastien Buemi (Renault-e.dams) ont joué des coudes avant d’être ralentis par le trafic (ils terminent respectivement 12e et 18e). Un week-end qui restera à oublier pour les deux pilotes, que tout le monde attendait à un autre niveau.

En tête de la course, le duel entre Jean-Éric Vergne (Techeetah) et Sam Bird (DS-Virgin) a été âpre, disputé. Le Français, en proie à des soucis de frein (et une panne générale de radio), n’a pas résisté au Britannique, auteur d’un très beau dépassement au freinage d’une épingle. Même si le pilote DS Virgin Racing a écopé d’une pénalité (un second passage par les stands) pour avoir manqué son garage lors du changement de monoplace, il est parvenu à l’emporter pour la 6e fois de sa carrière. Jean-Eric Vergne, vainqueur de la dernière course de la saison dernière, à Montréal, se contente de monter pour la 10ème fois sur un podium de Formule E.

Mortara, puis Abt y croient

Le lendemain, la bataille était tout aussi tendue au cours de la seconde course. Une tension qui a grandi au moment du départ : un dysfonctionnement des feux de course a poussé les organisateurs à lancer la course derrière la voiture de sécurité. Dès qu’elle s’est effacée, l’auteur de la pole position, Felix Rosenqvist manque son freinage au premier virage et part en tête-à-queue.

Edoardo Mortara, qui disputait son premier ePrix mais qui avait fait une très belle qualification, prend la tête de la course. Le pilote italo-suisse de 30 ans, rompu aux circuits urbains – il a remporté à dix reprises la fameuse course de Macau, notamment en FIA GT – résiste à la pression et fait presque le sans-faute. Mais, à deux tours de l’arrivée, alors qu’il cherche à réaliser en plus le tour le plus rapide en course, il part à son tour en tête à queue. Il se remettra vite en selle et passera la ligne d’arrivée derrière Daniel Abt (Audi Sport Abt Schaeffler), son poursuivant pendant 40 tours, et Felix Rosenqvist (Mahindra). L’abattement est alors palpable chez Venturi, qui pouvait signer sa première victoire en Formule E. Mais c’est tout de même un très beau résultat et surtout un signe de meilleure fiabilité pour les monoplaces monégasques. D’autant qu’une surprise arrivait.

Abt, le cadeau empoisonné

Pour Daniel Abt, c’est une grosse fête qui se prépare pour fêter sa première victoire, laquelle intervient en outre le jour de ses 25 ans. Mais sa joie ne durera que quelques heures d’heures, car l’allemand sera finalement disqualifié. En cause, un problème de correspondance de code-barres sur une pièce maitresse du groupe motopropulseur. Les numéros relevés ne sont pas les mêmes que ceux communiqués à la FIA avant la course, ce qui laisse à penser que le team aurait pu remplacer cette pièce sans le dire (et prendre 10 places de pénalité sur la ligne de départ, le cas échéant).

Les malheurs de Daniel Abt font alors les affaires de Félix Rosenqvist, qui remporte ainsi la deuxième course de sa carrière en Formula E. La seconde place revient alors au malheureux Mortara, qui n’est pas passé loin de l’exploit, et la troisième à Mitch Evans, qui offre alors le premier podium à Jaguar.

Loin de l’effervescence du podium, les Renault ont à nouveau été en difficulté (Prost 8e, Buemi 10e) tout comme le champion en titre, Lucas Di Grassi. Le Brésilien a dû s’arrêter en pleine piste pendant la course (problème de batterie) avant de terminer 14e. Les pilotes en provenance de l’Endurance, André Lotterer (Techeetah), Kamui Kobayashi (Andretti) et Neel Jani (Dragon Racing) ont eux aussi été à la peine : ils terminent respectivement 13e, 17e et 18e. Ils retrouveront tous la Formula E le 13 janvier prochain à Marrakech, l’unique manche africaine de la saison. A noter que cette course sera suivie, le 14 d’un rookie-test, mettant en scène des nouveaux pilotes.

Didier Laurent

Photos ACE TEAM

Galerie photos Formule E Hong Kong