Formula E à Moscou : Victoire de Nelson Piquet jr.

Formula E, ePrix de Moscou : Victoire de Nelson Piquet jr et premier podium pour Nick Heidfeld !

MICHELIN_ePRIX MOSCOU_RACE_65Un moment historique pour Moscou et la Formula E, dont les monoplaces 100 % électriques ont fait la course autour du Kremlin, de la place Rouge et de la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux le week-end dernier, et un immense bonheur pour Nelson Piquet Jr, qui réalise une course sans faute et augmente son avance au championnat des pilotes, sans oublier Nick Heidfeld, heureux troisième après avoir été souvent malchanceux depuis le début de lasaison.

A son arrivée à Moscou, Nelson Piquet Jr, leader du championnat suite à la disqualification de Di Grassi au ePrix de Berlin pour aileron avant non conforme, semblait détendu. « C’est un avantage d’être devant, maintenant c’est aux autres de prendre plus de risques pour me rattraper (même si le suisse Sébastien Buemi, sur e.dams-Renault n’était qu’à deux points avant le ePrix de Moscou, NDLR). Comment est la piste ? Je l’ai travaillée sur simulateur, elle semble intéressante et il faudra toutefois faire attention à certains pièges. Mais le circuit est le même pour tout le monde ! »

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une piste délicate sur laquelle les pilotes du championnat de Formula E ont évolué ce samedi 6 juin à Moscou. Des trous à éviter, un asphalte à l’adhérence changeante et parfois précaire, mais aussi des réparations de voirie, des plaques d’égout et des bandes de peintures : voici la liste de obstacles qui se sont dressés devant les monoplaces. Parfois, les irrégularités de la chaussée faisaient même décoller les voitures, ou chasser l’arrière. Mais voilà, il s’agit de routes et non d’une piste, tout cela contribue à faire le spectacle, et les pilotes adorent !

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Des essais animés

_.._albums_PRESS_03_COMPETITION_competition-auto_FIA-FORMULA-E_09-Moscou-Russia_MICHELIN_ePRIX MOSCOU_RACE_66Une température extérieure assez fraîche –entre 12 et 19 °C au cours de la journée- et le soleil était assez présent. Des dispositions qui ne semblaient pas poser de problème à Michelin, dont les pneus apparaissent comme les premières « victimes » de la qualité du sol et de la météo. « Le circuit de Moscou est un patchwork de plusieurs combinaisons rencontrées depuis le début de la saison, tout en se rapprochant de la configuration du circuit de Miami, » indique Serge Grisin, le responsable de Michelin en Formula E. « Et si la piste est bosselée et vallonnée, elle comporte de nombreux pièges pour les pilotes, notamment des plaques d’égout et des réparations de chaussée qu’il vaudra mieux éviter. L’usure des pneus devrait être assez modérée, le sol présentant un coefficient d’abrasivité nettement inférieur à ce que nous avons rencontré il y deux semaines à Berlin. »

La première séance d’essais libres a été marquée par la perte de la roue arrière droite sur la Virgin de Sam Bird (certainement mal serrée au départ des stands), le tout droit de Jean-Eric Vergne (Andretti) et la sortie de piste de Loïc Duval (Dragon Racing) qui, après un freinage mal négocié, a loupé une chicane et est venu percuter les blocs de plastiques en bord de piste. Dans le coup dès les premiers tours, les e.dams-Renault de Sébastien Buemi et Nicolas Prost ont dominé la séance alors que Jérôme d’Ambrosio (vainqueur sur tapis vert en Allemagne) ne réalise quant à lui le 15ème temps.

La seconde séance d’essais libres permettait d’y voir plus clair sur le véritable niveau de performance des écuries. Après une nouvelle sortie de piste de Loïc Duval, et un drapeau rouge sorti pour quelques minutes, le temps de dégager sa voiture, c’est à nouveau le suisse Sébastien Buemi qui s’est imposé, en étant le seul à descendre en-dessous de 1min 10s au tour, 1 min 09,985s exactement. Il devance alors Jean-Eric Vergne (Andretti) et Nelson Piquet JR (Nextev TCR). Les deux Venturi de Heidfeld et Sarrazin sont en embuscade.

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Pole position pour Vergne

La séance d’essais qualificative a quant à elle été remportée le français Jean-Eric Vergne, qui signe sa troisième pole position de la saison, seulement deux centièmes de seconde devant Nelson Piquet, et deux dixièmes devant Lucas di Grassi (Audi Sport Abt). Les deux e.dams-Renault de Buemi et Prost se placent 4ème et 6ème (le belge Jérôme d’Ambrosio et sa Dragon Racing s’étant intercalés). Derrière Daniel Abt (Audi Sport Abt), se classent Nick Heidfeld (Venturi), Jarno Trulli (Trulli Racing) décidément plus en forme depuis la dernière manche et son inattendue pole position, et Stéphane Sarrazin sur l’autre Venturi, l’écurie monégasque montrant quant à elle davantage de régularité depuis le ePrix de Monaco. Malheureusement, Sarrazin s’élancera finalement depuis la dernière place, son équipe étant intervenue sur l’extincteur de sa voiture en dehors des heures autorisées.

Une course palpitante

Le lieu y fait pour beaucoup. Il y a une différence entre aller voir une course de monoplaces sur MICHELIN_ePRIX MOSCOU_RACE_11un circuit en rase campagne, et regarder un ePrix dans les rues de Moscou. Car tout est différent…

Prenant un meilleur départ que Vergne, Piquet (qui profitait d’un fan boost, soit un surplus de puissance pendant cinq secondes, attribué suite au vote des internautes) prend la tête de la course dès le premier virage. Il ne la quittera plus jusqu’à la fin des 35 tours du ePrix.

Mais derrière on s’affaire : Di Grassi et Buemi, eux aussi bénéficiaires d’un fan boost, mettent une pression assez forte sur Vergne, qui résiste plutôt bien. Un peu plus loin, Da Costa (Amlin Aguri) et Trulli (Trulli Racing) se livre une belle bagarre pour la dixième place. A la mi-course, au moment de changer de voiture, les positions n’ont pas évolué : Piquet, Vergne, Di Grassi et Buemi. Nick Heidfeld (Venturi) est 5ème.

Et alors que l’on s’attendait à beaucoup d’action en seconde partie de course, il ne s’est finalement pas passé grand chose, tout du moins jusque dans les derniers tours, où ceux qui ont moins bien géré leur énergie se retrouvent aux prises avec ceux qui veulent tenter le dépassement de la dernière chance. C’est ce qui d’ailleurs a généré des frictions entre Jean-Eric Vergne, auparavant dépassé par Lucas Di Grassi, et qui se fera attaquer par Buemi dans l’avant-dernier tour. Les deux voitures se frottent une première fois, Vergne garde l’avantage, mais le perdra dans les virages suivants après un nouveau contact avec la e.dams de Buemi. Heidfeld profitera de la confusion pour s’immiscer dans le débat et lui aussi dépasser Vergne, par ailleurs auteur du meilleur tour en course.

Piquet passe donc le premier sous le drapeau à damier, suivi de Di Grassi, Buemi. Heidfeld et Vergne. Mais un coup de théâtre survint dans la soirée : Buemi écope d’une pénalité de 29 secondes pour avoir gêner la Venturi de Nick Heidfeld en sortant de son stand au moment du changement de voiture. Une manœuvre jugée dangereuse par la FIA, et qui a donc été sanctionnée. Buemi plonge alors à la neuvième place, faisant remonter bon nombre de pilotes d’une place, et en même temps permettre à Heidfeld et Venturi de devenir troisièmes et réaliser leur premier podium de la saison !

Les deux dernières manches du premier championnat de Formula E se dérouleront dans les rues de Londres les 27 et 28 juin prochains.

Après le ePrix de Moscou Nelson Piquet accroit son avance au championnat pilotes (128 points), devant Lucas Di Grassi (111) et Sébastien Buemi (105). Entre les trois hommes, rien n’est donc joué. Au classement des équipes, c’est e.dams-Renault qui mène avec 187 points au compteur, devant Audi Sport Abt (143 points)  et Nextev TCR (l’équipe de Nelson Piquet Jr) est 3ème avec 132 points.

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Interview : Nick Heidfeld, Venturi, 3ème place et 1er podium à Moscou

IMG_4414Nick, comment vous sentez-vous après ce premier podium, même si il arrive après la pénalité de Sébastien Buemi et vous a privé de ce moment de gloire ?

C’est réellement super d’avoir obtenu ce résultat. Bien sûr, j’aurais préféré être réellement sur le podium, célébrer cette troisième place et ressentir davantage d’émotions. Etre troisième est très important. Pour l’équipe et pour moi même : nous avançons aux classements.

Pour vous, que signifie ce résultat, qui arrive après deux autres bonnes prestations à Monaco et à Berlin ?

Cela montre que nous progressons et que nous nous dirigeons dans la bonne direction. C’est un très bon signal. Jusqu’à présent nous marquions des points ou nous allions vite, mais nous étions incapables de faire les deux. Bien sûr, nous devons néanmoins encore progresser, mais aujourd’hui nous savons où et comment nous améliorer.

Certes. Mais si vous avez eu un bon samedi, il a été noir pour votre coéquipier, Stéphane Sarrazin…

Nous travaillons dur et nous battons pour aller de l’avant et jusqu’ici nous ne sommes pas satisfaits par notre saison. Les mésaventures de Stéphane montrent une fois encore que nous devons nous améliorer mais nous pouvons le faire. Stéphane a écopé de deux pénalités mais a montré un bon rythme (deuxième meilleur temps en course). Je suis vraiment désolé pour lui mais lui est heureux pour moi, c’est un bon coéquipier. J’aime vraiment travailler avec lui.

Comment voyez-vous la saison 2015-2016 ?

C’est important d’avoir une bonne voiture, de bons réglages et un bon team. Ce qui nous arrive est très positif pour l’année prochaine car l’équipe sera la même, et nous développerons notre propre chaîne de traction. Je suis heureux de vivre cette aventure avec Venturi.