Essai Volkswagen Golf R: R… pour rugir de plaisir

300 ch, une boîte de vitesses mécanique et une transmission à quatre roues motrices caractérisent la plus puissante des Golf jamais construites. Découvertes des qualités -mais aussi des défauts- de cette compacte survitaminée.

Volkswagen Golf R 1

La Volkswagen Golf n’a pas été élue Voiture du l’année 2013 par hasard : le modèle se positionne parmi les meilleurs de sa catégorie en termes de prestations et cela se remarque dans les ventes européennes (1ère de sa catégorie). La version R, qui utilise les mêmes entrailles techniques que la cousine S3 -version sportive de l’Audi A3, plateforme modulaire MQB, moteur 2.0 TFSI turbocompressé et transmission intégrale (Quattro chez Audi, 4Motion chez Volkswagen)- reçoit également quelques éléments de carrosserie spécifiques (bas de caisse, becquet arrière, quadruple sortie d’échappement) et bien entendu des jantes spectaculaires de 19 pouces. Enfin, la coupe de cette version trois portes, le sigle R dans la calandre et la signature lumineuse finissent d’annoncer la couleur : La Golf R est méchante. Rrrr…

Intérieur haut de gamme

Volkswagen Golf R 6Sellerie cuir, touches d’alcantara ou de carbone et soin apporté à la finition font qu’on se trouve à bord d’un modèle sport chic. Accès et démarrage mains-libres, réglages de sièges et de volant ajustables à foison pour trouver la meilleure position, console centrale légèrement orientée vers le conducteur, beaucoup de choses ont été étudiées en faveur du « pilote ». Mais les autres occupants ne sont pas en reste : ils auront le loisir de jauger de l’excellence de la construction de la planche de bord (même si celle-ci n’est pas des plus gaies en termes de design) et de la pertinence de l’interactivité du système multimédia au cours de leur voyage… Lequel sera troublé par le démarrage du moteur, qui rappelle que le propriétaire n’a pas choisi l’entrée de gamme essence…

[nextpage title= »Sur route »]

Au point mort, quelques appuis modérés sur la pédale de droite pourront générer quelques frayeurs chez les âmes les plus sensibles. Les 300 ch font savoir, par l’échappement et la mécanique, qu’ils sont prêts pour le service. Les réglages du châssis (suspensions, direction, réactivité de l’accélérateur, bruit moteur) peuvent être paramétrés de la même façon qu’à bord de la S3, mais la Golf reçoit en sortie d’usine des trains roulants davantage tournés vers l’efficacité et la précision routière. Ces dispositions, légèrement plus sportives, lui permettent d’offrir plus d’incisivité, mais lui valent d’être un peu moins polyvalente que l’Audi, qui reste par ailleurs très efficace sur route. Une ambiance plus haut de gamme, des inserts en carbone ou en aluminium et une valeur de revente plus élevée plaideront également en faveur de l’Audi, son prix initial (46 120 contre 41 300 pour la Volkswagen) et l’image de marque étant des explications complémentaires à la situation. Mais vous l’aurez  compris, si la Golf offre un meilleur rapport prix/sportivité, l’Audi reste une valeur sûre et les deux modèles s’adressent finalement à des clients assez différents.  Il fallait bien laisser une marge pour positionner la future RS3, qui n’aura pas de concurrente chez Volkswagen.

Volkswagen Golf R 4Les premiers kilomètres, le temps de mettre la mécanique à température, ne révèlent pas de mauvaise surprise : le confort n’est pas optimum, surtout à petite vitesse, mais cela apparaît normal pour un modèle de ce type, et le bruit du moteur est très présent mais raisonnablement envahissant.

La montée en régime révèle le caractère bien trempé du 2.0 TFSI, qui offre des ressources de puissance et de couple sur une large plage de régime (380 Nm entre 1 800 trs/min et 5 500 trs/min). Mais c’est une conduite plus sportive qui mettra en exergue les qualités dynamiques de la Golf R. En conduite rapide, la spécificité des trains roulants, exposée plus haut, se traduit par des entrées en courbe très franches, aidées par un train arrière qui s’engage tout en restant mobile. La Golf R est joueuse, et joue avec les sensations de ces occupants. Pour le reste, on est dans l’épaisseur du trait pour finir la comparaison avec l’Audi, qui offre en polyvalence ce qu’elle perd en sportivité face à une Golf plus affûtée que jamais.

Au final, la Golf R s’adresse à une clientèle sportive, qui cherche un modèle assez radical mais utilisable au quotidien, avec une qualité de construction et une allure qui font dans un registre -très- sérieux. Son coût d’achat, élevé dans l’absolu mais correct si on le met en rapport avec le niveau de sportivité de l’engin, en fera néanmoins réfléchir plus d’un. Reste le plaisir procuré, aussi au conducteur qu’aux occupants, qui lui n’a pas de prix. Car quand on aime…

Les plus
-look sport-chic
-bruit moteur
-agrément de conduite
Les moins 
-planche de bord triste
-consommation enlevé en conduite rapide
-manque de rangement

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Chiffres clés

Dimensions (L x l x h) : 4,28 x 1,79 x 1,44

Empattement : 2,63m

Voies AV/AR : 1,54/1,51

Poids : 1 476 kg

0 à 100 km/h en 5,5 s

Vitesse maximum : 250 km/h (limitée)

Puissance : 300 ch entre 5 000 et 6 200 trs/mn (150 ch/litre)

19 CV fiscaux

Couple :  380 Nm entre 1 800 et 5 500 trs/mn

Moteur : à essence, 2 litres, turbo et injection directe

Consommations (mixte normalisé, conduite rapide) : 7,1 – 15,2

Pneus : 225/40R18 origine ou 235/35R19 en option