Essai Q50 S: Infiniti prend une nouvelle direction

Une berline japonaise pour venir concurrencer les berlines allemandes sur le marché européen. Sacré défi que tente de relever la jeune marque Infiniti. Si elle a eu le temps sur le sol américain de faire ses classes (1989), elle a commencé à se faire connaître sur le territoire français, depuis seulement 5 ans.  La marque premium de Nissan a donc une notoriété à se faire  et la sortie du Q50 pourrait bien être le déclencheur.

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Son nom: Q50. Infiniti pourrait créer le trouble avec Audi qui utilise déjà cette lettre pour le Q3,Q5 et Q7. Toutes les berlines de la marque compteront désormais la lettre « Q » et deux chiffres et les modèles SUV « QX ».  Ce modèle a reçu les conseils avisés du champion du monde de F1, Sebastian Vettel. Il a réalisé des essais et apporté son expérience afin d’améliorer la voiture. Le constructeur japonais propose cette berline sous deux motorisations: Un V6 essence hybride et un diesel. Ne nous mentons pas, seul le modèle diesel disposant d’un moteur Mercedes pourra séduire le public français.

Pour Sport-Cars, on quitte un peu l’univers du diesel « français » pour apprécier la puissance du V6 essence hybride sport 3.5h avec une puissance maximale combinée de 364 ch et un couple de 546 Nm. Celui-ci est bien l’oeuvre de la marque!

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Une direction électronique

Direction Barcelone pour des essais un peu particuliers. La vrai révolution du Q50 est sa direction. Même si pour des raisons de réglementation la colonne de direction est toujours présente, la mécanique laisse la place à l’électronique. En effet, la berline Q50 s’adapte à l’évolution technologique et propose une direction 100% électronique. Cette direction adaptative steering (DAS) pourrait séduire plusieurs constructeurs car elle offrirait un gain de masse non négligeable. Le DAS comprend un ensemble de capteurs qui renseignent trois calculateurs quant à l’angle et à la vitesse de braquage du volant. Deux moteurs électriques au niveau de la crémaillère sont chargés de donner aux roues l’angle de braquage nécessaires. Afin de nous faire prendre conscience de la différence entre une direction mécanique classique et une version électronique, Infiniti nous a réunis sur un circuit test pour des ateliers qui seront assez révélateurs.

Un volant qui ne tremble pas

Infiniti Q50 S V6 essence hybride 4Nous essayons un passage particulièrement cabossé à petite vitesse. Nous ressentons toutes les secousses dans le volant avec la version classique alors que dans le second cas aucune sensation. Nous ne sommes plus reliés à la route directement. Un confort quelque peu perturbant voir déstabilisant notamment lorsque nous attaquons un roulage un peu plus vif. Le plus saisissant sera sur le deuxième atelier, un slalom. Infiniti Q50 S V6 essence hybride 25Avec le modèle standard, nous sommes obligés de tirer violemment sur le volant pour que la voiture se faufile entre les plots. Sensation toute autre dans le second cas, tout est question de finesse, la direction est beaucoup plus sensible et réagit très rapidement. De plus, il est possible de régler votre direction à votre goût, standard, sport ou léger. Cette technologie est de série sur la version Essence/hybride et en option sur le diesel. D’autres atouts technologiques comme l’Active Lane Control, le régulateur de vitesses adaptatif, l’éclairage intelligent, le système de détection de risque de collision, l’Around View Monitor et bien d’autres encore sont possibles sur la version haut de gamme. A ce niveau-là, l’Infiniti Q50 n’a rien à envier aux berlines allemandes.

La technologie Direct Response

Infiniti Q50 S V6 essence hybride 32Une technologie qui apporte confort tout en conservant la sportivité. Infiniti frappe fort avec la motorisation de son modèle essence. Associer le mot V6 et hybride fait parfois trembler. Mais dans ce cas, la marque nippone a réunit le meilleur des deux. Certes en France, malgré l’effort de l’hybridation, le rejet de CO2 à 144 g/km est un réel frein à sa commercialisation. En revanche, pour les sensations, ce modèle hybride se veut très concluant. La technologie Direct Response offre des accélérations franches et un comportement sur route surprenant.  Le couple instantané de son moteur électrique de 68 ch et le V6 3.5 de 306 ch permet des reprises exceptionnelles et offre surtout un 0 à 100 km/h en seulement 5,1 secondes. La version hybride compte une consommation moyenne de 6,2L/100km. Associé à une boite auto 7 rapport, la motorisation « made in Nissan » de la berline Q50 a de sérieux arguments face à ses concurrentes BMW Série 3,  Audi A4 ou Mercedes Classe C.

Un look anti-conformiste

Infiniti Q50 S V6 essence hybride 13Dans la communication de chez Infiniti, jouer la carte de la différence et de l’anti-conformisme est primordial. La marque premium de Nissan veut séduire par sa modernité et répondre aux besoins actuels. Esthétiquement, la berline Q50 se veut séduisante avec de belles courbes. Un style très marqué, on aime ou on aime pas. Un regard ravageur par ses phares qui disposent d’une rangée de LED en forme de croissant et une calandre, comme un clin d’oeil à ses origines. La partie supérieure de la calandre représenterait un pont traditionnel japonais, la partie inférieure son reflet dans l’eau…un peu de poésie dans l’esthétisme…La ligne du Q50 répond bien en terme d’aérodynamisme avec un Cx de 0,26 dans sa version standard.

Infiniti Q50 S V6 essence hybride 18Si d’extérieur, elle ne laissera personne indifférente, l’habitacle se veut plus conventionnel. On appréciera cependant la rondeur des formes qui tranchent avec le côté « carré » des modèles allemands, comme le tableau de bord « double vague », et surtout une bonne ergonomie. La console centrale offre deux grands écrans tactiles qui gèrent une grande partie des fonctionnalités de la voiture. Bon point pour Infiniti, l’écran supérieur ne se modifie pas systématiquement en fonction de celui d’en bas. Appréciable car l’écran le plus haut se concentre sur la navigation, pendant que le second gère, par exemple, la température de votre climatisation sans interférence entre les deux (ce qui n’est pas le cas chez tous les constructeurs!). En revanche, comme tout écran tactile, à l’image de nos smartphones, l’écran inférieur devra être nettoyé régulièrement car les traces de doigts ne pardonnent pas.Infiniti Q50 S V6 essence hybride 11 Au final, l’ensemble est plutôt intuitif  et en terme de qualité des matériaux, Infiniti marque des points. Concernant la sellerie, Infiniti sort l’artillerie lourde en s’appuyant sur les recherches de la NASA afin d’offrir un réel confort durant les longs trajets. Il faut reconnaître que l’installation à bord est plutôt agréable. Un avantage non négligeable, la voiture peut enregistrer les paramètres de votre position. Ainsi, même si une personne a touché à vos réglages, lorsque vous reprenez votre Q50, vous retrouvez les positions du siège que vous avez choisies. Infiniti Q50 S V6 essence hybride 47Autre petit détail, que les conducteurs d’un certain âge et même les plus jeunes devraient aimer, lorsque vous ouvrez votre portière, le siège se recule automatiquement afin de faciliter votre sortie. En terme de qualité des matériaux, Infiniti répond vraiment au niveau premium. Seul petit reproche sur un tel modèle, la version hybride que nous avons essayée dispose d’un coffre d’une capacité de 400 litres contre 500 pour les autres versions.

Où se situe la Q50 sur le marché?

En terme de dimension, entre deux. La Q50 compte 15 cm de plus (4790 mm)  qu’une BMW Série 3  sans être pour autant une Série 5. Pour la version haut de gamme de l’essence/hybride que nous avons essayé, il faudra compter 53 540 euros. En comparaison, la BMW Active Hybrid 3 (qui dispose du 6 cylindres en ligne est annoncée à partir de 54 700€ mais évite le malus écologique.

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On a aimé

Son esthétique extérieure

Sa motorisation

Sa  technologie Direct Response

Son rapport qualité/prix

Sa qualité de matériaux utilisés

On n’a pas aimé

Son volume de coffre

Sa garde au toit à l’arrière

On a été surpris

Direction électronique, à la fois séduisante et déroutante

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