Essai Polaris Slingshot : passe le fun autour de toi

Polaris Slingshot : 173 chevaux, un peu plus de 760 kilos et un aller-retour au sommet du Col de Turini pour terrain de jeu. Mais seulement trois roues. J’avoue qu’avant de prendre le volant du Slingshot, j’étais un peu dubitatif. Cet état avait totalement disparu au moment de rendre les clés.

Un concept étonnant à trois roues que ce « Lance-pierre »…

essai-slingshot-polaris-25Polaris est une entreprise américaine qui est connue pour sa gamme de quads très étendue et ses motoneiges. Mais elle est aussi propriétaire de deux marques de moto (Victory et Indian) et elle vient d’y ajouter le Slingshot (lance-pierres en français).

Le choix d’une architecture à trois roues résulte des contraintes d’homologation, qui sont beaucoup plus simples pour un tricycle que pour une voiture (pas d’airbag, peu de crash-test).

Sous le capot, on découvre un moteur de 2,4 litres de cylindrée, à double arbre à cames en tête qui développe 173 chevaux à 6 400 tr/mn et un couple de 225 Nm à 4 700 tr/mn.
La boite de vitesses est à 5 rapports et la direction est assistée.
Pour le châssis, les ingénieurs ont opté pour un ensemble tubulaire.
Enfin, un ABS (non déconnectable), un antipatinage et un contrôle de stabilité (déconnectables) sont de série.

Vie à bord : presque logeable

essai-slingshot-polaris-19S’installer à bord du Polaris Slingshot est un jeu d’enfant. On enjambe le châssis et on « tombe » dans le siège. Nous voilà alors assis au ras du sol, bien calé et la position de conduite est agréable, surtout avec cette vue à 360 degrés. Si le port d’un casque n’est pas obligatoire, il est fortement recommandé.

L’écran central, étanche, permet de connecter un smartphone ou un lecteur de MP3 et de profiter d’une indispensable caméra de recul mais il ne dispose pas d’un GPS.

Deux coffres de rangement (en plus de la boite à gants) sont situés derrière les sièges et peuvent accueillir un sac à dos.   Les grandes ailes avant, qui portent la largeur à 1,97 mètre, sont à surveiller lors de la circulation en ville ou dans un parking.
Les arceaux placés au dessus des têtes des occupants sont là pour vous protéger au cas où… Certains équipementiers américains ont prévu un toit pour se protéger (partiellement) des intempéries. Il est temps de démarrer le moteur et d’aller s’amuser.

Au volant, en mode attaque en direction du Turini

unspecified-7Direction le mythique col du Turini pour se dégourdir les (trois) jantes.
Premières impressions : la course de la pédale de freins est trèèèèss longue et on a l’impression de ne pas être équipé d’un système efficace. L’astuce consiste à pomper une première fois pour avoir une réelle attaque et une vraie décélération.
Il faut espérer que ce défaut ne sera bientôt plus qu’un vieux souvenir car il gâche la réalisation d’un talon pointe, très utile quand on rétrograde en seconde pour éviter un blocage de boite et donc de la roue arrière. La boite de vitesses est agréable à manier et les rapports s’enchaînent rapidement.

La sonorité du moteur est agréable mais sans plus. En revanche, quand on commence à bien appréhender le comportement du Polaris Slingshot, on se régale. Il faut piloter proprement surtout à la remise des gaz sinon deux solutions s’offrent à vous : l’antipatinage vous laisse « drifter »  avant d’intervenir, histoire de vous permettre de jouer un peu en toute sécurité ou, s’il est déconnecté, vous repartez d’où vous venez…

Le fait d’être positionné aussi bas, au ras de la route, décuple les sensations offertes par un 0 à 100 km/h réalisé en 5,2 secondes et la seule roue arrière, chaussée en255/35R20, fait de son mieux pour passer la puissance au sol… Du coup, on perd en efficacité ce qu’on gagne en fun !

Un jouet à un prix « raisonnable » de  29 900 €

Proposé au prix « raisonnable » de 29 900 euros, le Polaris Slingshot est un jouet très sympa.
On s’amuse à son volant et on retrouve des sensations semblables à celles d’une moto, la sécurité en plus.

Philippe HORTAIL
Photos : Greg et P.H.